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Se laisser surprendre

Dernière mise à jour : 29 juin 2023



Je crois entendre encore un passant, il s'approche

Vient-il se nourrir du grain de la terre neuve

Qui s'embourbe et s'enlise au grésil des reproches

Mais qui revient fouler la source où je m'abreuve


C'est un bruit ténu, patient, tout devient si proche

Je croyais ne vivre que l'éclair d'une illusion

C'est une lampe restée allumée sous le porche

Comme le signal d'une première évasion


La douceur sur l'épaule comme une trace

De savoir qu'un veilleur comprend, c'est inouï

Chaque mot s'affirme, chaque chagrin s'efface

Car ce qui survit à la rouille m'éblouit


Je croyais le ciel aphone, le temps inquiet

Mais le jour naissant appelle tous les bourgeons

Au gré du lent réveil d'une flore étonnée

J'ai senti une main qui m'éponge le front


Juin 2023

Ginette Flora



12 comentarios


Orane
Orane
29 jun 2023

La poésie, toujours, survivra à la rouille...

L'émotion est bien là, Ginette, merci.

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Merci beaucoup, Orane.

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Colette Kahn
Colette Kahn
29 jun 2023

Se laisser surprendre... oui, mille fois oui, et s'évader dans les mots de ta poésie, Ginette...

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Merci beaucoup, Alice .

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Fournier Viviane
Fournier Viviane
29 jun 2023

" La douceur sur l'épaule comme une trace


De savoir qu'un veilleur comprend, c'est inouï


Chaque mot s'affirme, chaque chagrin s'efface


Car ce qui survit à la rouille m'éblouit"


Tu l'as encore eue, Ginette, je me suis égarée dans tes lignes e ce n'étaient plus des lignes, c'était cette magie qui vient de tes mots et qui laisse le coeur si loin si ailleurs à sentir l'indicible de la vie et à frôler les émotions jusqu'à s'en emplir ... c'est beau, tellement !❤️

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Le secret de la beauté c'est qu'il reste secret .

La beauté nous frôle en laissant sa joie, elle s'en va alors qu'on cherche à la revoir mais c'est fini la beauté s'en est allée rougir quelqu'un d'autre.... et on est là, pantelant à puiser dans nos mots l'eau de notre soif .

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Nous ne sommes jamais totalement seul, de même que nous ne connaissons pas le son du silence.

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The sound of silence ! Yes !

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Miembro desconocido
29 jun 2023

Me premier vers laisse apparaître comme un agacement. "Je crois entendre encore un passant... " et la crainte qu'il vienne se nourrie des reproches du passé. Les regrets ne sont pas loin. Il semble être passé, puis il revient, non pas se désaltérer à la source désormais commune, mais l'a fouler; comme pour la troubler...

Puis le son épouse la lumière et se réalise en temps.Ce temps qui fait prendre conscience. Réalité? Illusion? En tout cas un trio qui autorise l'évasion. Il y a nécessité de s'évader. Un désir inédit prend corps pour la première fois.

Le passant devient sensation. Sensation de douceur, et passeur d'un savoir. D'un renouveau. Il cajole. Il rassure, il gratte la rouille et laisse le…


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Merci.

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