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On écrit "Se canta" mais on chante "Se canto"

C’est un hymne populaire emblématique de l’Occitanie. Elle nous vient d’une tradition orale. Les paroles écrites au XIVème siècle par Gaston Fébus, le comte de Foix,  n’ont rien perdu de leur authentique valeur poétique et culturelle.

Le « Se canta » a été transmis par les troubadours. C’est un chant ancré dans la culture occitane. Les paroles sont écrites en occitan. Poètes et chanteurs l’ont transmis dans sa phraséologie originelle pour que la langue occitane  ne tombe pas en désuétude et que le chant lui donne sa terre pérenne.

Cet hymne est chanté dans les fêtes, au cours de rassemblements festifs, comme une oriflamme des clubs sportifs, football et rugby principalement. Les joueurs l’entonnent avant d’engager leurs matchs.

Dans les clubs sportifs du Sud de la France,  c’est un des hymnes principaux des clubs de rugby occitans. C’est l’hymne officiel des joueurs du Montpellier Hérault Rugby Club mais également de l’équipe de Toulouse, de la section paloise et de l’ASBH de Béziers.






C’est plus qu’un chant  


C’est le symbole d’une culture, d’une musique traditionnelle, adapté aux formes des divers genres musicaux  contemporains, maintenu dans son langage d’origine afin que la  langue occitane soit préservée par les efforts engagés de ceux qui luttent pour la réactiver. C’est aussi le symbole d’une poésie, des traditions orales laissées par les troubadours du Moyen-âge quand le fin amor, le gai savoir, adoucissaient les mœurs d’une époque portée par la rudesse des guerres.

Le refrain :

S’il chante, qu’il chante

Il ne chante pas pour moi

Il chante pour ma mie

Qui est loin de moi 


a vu ses paroles changer selon qu’on parle d’amour impossible ou de hauts faits destinés à relever le moral des troupes !





 Ce que dit la légende


Le chant aurait été composé par Gaston Fébus, écrivain et poète à ses heures perdues quand il ne guerroyait pas. Comte de Foix, ayant vécu de 1331 à 1391, il aurait  concocté ces quelques vers pour se faire pardonner son inconduite envers son épouse Agnès de Navarre qu’il a répudiée.

La jeune femme s’est retirée dans sa famille de l’autre côté des Pyrénées et le Comte de Foix dans sa repentance lui envoyait des vers doux pour la supplier de revenir.

Cette chanson d’amour est devenue l’hymne d’une région qui aspire au renouveau de la langue occitane.

Ecrite par un gascon du Béarn, son usage s’est surtout généralisé dans toute l’Occitanie.

Selon les usages adoptés dans les villages, l’hymne est surtout une évocation des montagnes considérées comme une barrière infranchissable, obstacle à tout et pas seulement à l’amour.

Adapté par les nouvelles voix de chaque localité, l’hymne est si populaire qu’il s’est mélangé à d’autres chants populaires.

Son histoire est donc complexe et circule sur deux régions. S’il est l’hymne de l’Occitanie, il est aussi l’hymne du Béarn ( dans la région Aquitaine ).

Il faut considérer un fait d’usage reconnu que le chant « Se canta » possède sa propre version que ce soit dans l’espace des diverses localités d’Aragon, du Languedoc,  du Béarn ou  dans la vallée occitanophone du Val d’Aran en Espagne.


Nous les profanes,  ceux qui ne sont pas initiés, ne savons pas que l’hymne s’écrit :

« Se canta » mais se prononce  «  Se canto » !

 Ginette Flora

Mars 2025

2 Comments


Elisabeth
Mar 31

Elles avaient de la chances ces femmes que les troubadours évoquaient dans leurs chansons

pour les louer ou les chanter lors des fêtes !

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Belle époque ! L'âge d'or de la poésie !

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