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O solitude de Purcell et Music for a while

Dernière mise à jour : il y a 3 jours


Deux mélodies de Purcell sont de purs joyaux.


1/ Ô solitude



Une pure beauté, un pur sanglot pour le coeur !

J'ai écouté les interprétations de Andréas Scholl et de Jaroussky.

Il y a dans l'interprétation de Deller un pleur qui s’écoule à la fin de chaque note.

Il est habité par son texte en un continuo qu'il affine intuitivement comme s'il boit chaque parole. Ce sont des intonations fines qui semblent ne s’adresser qu'à une seule personne grâce à l’expressivité des sons. Certains sons ne s'achèvent pas : " my swee.... e..eeee test choice ".


Alfred Deller (1912-1979) est un chanteur et un musicologue britannique. Il a remis à l'honneur la voix de contreténor .


Paroles

Henry Purcell,compositeur baroque anglais, a utilisé une traduction due à la poétesse anglaise Katherine Philips, d'un poème en vingt strophes du poète français Marc-Antoine Girard de Saint-Amant de 1617 La Solitude . Il en reprend la première strophe, la dernière, et une partie de la troisième.


Texte de Katherine Philips utilisé par Purcell


O Solitude O solitude, my sweetest choice! Places devoted to the night, Remote from tumult and from noise, How ye my restless thoughts delight! O solitude, my sweetest choice! O heav’ns! what content is mine To see these trees, which have appear’d From the nativity of time, And which all ages have rever’d, To look today as fresh and green As when their beauties first were seen.

O, how agreeable a sight These hanging mountains do appear, Which th’ unhappy would invite To finish all their sorrows here, When their hard fate makes them endure Such woes as only death can cure. O, how I solitude adore! That element of noblest wit, Where I have learnt Apollo’s lore, Without the pains to study it.

For thy sake I in love am grown With what thy fancy does pursue; But when I think upon my own, I hate it for that reason too, Because it needs must hinder me From seeing and from serving thee. O solitude, O how I solitude adore!


Texte de Saint-Amant correspondant

D'après l'édition d'Auguste Dorchain


Ô Solitude Ô que j’aime la solitude ! Que ces lieux consacrés à la nuit. Éloignés du monde et du bruit, Plaisent à mon inquiétude ! Ô que j’aime la solitude ! Mon Dieu ! que mes yeux sont contents De voir ces bois, qui se trouvèrent À la nativité du temps, Et que tous les siècles révèrent, Être encore aussi beaux et verts Qu’aux premiers jours de l’univers !

Que je prends de plaisir à voir Ces monts pendants en précipices. Qui, pour les coups du désespoir. Sont aux malheureux si propices. Quand la cruauté de leur sort. Les force à rechercher la mort. Oh ! que j’aime la solitude ! C’est l’élément des bons esprits, C’est par elle que j’ai compris L’art d’Apollon sans nulle étude.

Je l’aime pour l’amour de toi, Connaissant que ton humeur l’aime. Mais quand je pense bien à moi, Je la hais pour la raison même : Car elle pourrait me ravir L’heur de te voir et te servir. Ô que j’aime la solitude !


2 / Music for a while de Purcell






Music for a while

Shall all your cares beguile.

Wond'ring how your pains were eas'd

And disdaining to be pleas'd

Till Alecto free the dead

From their eternal bands,

Till the snakes drop from her head,

And the whip from out her hands .



Compositeur baroque anglais, Henry Purcell compose en 1692 pour la pièce "Œdipe" de John Dryden et Nathanael Lee, quatre mouvements. Celle-ci est la deuxième.

 Alecto :

Dans la mythologie grecque, les Erinyes sont les déesses infernales, correspondant aux furies dans la mythologie romaine.

Alecto ( l'Implacable) est l'une des Erinyes, soeur de Tisiphone (la vengeresse) et de Mégère ( la jalouse ). Elle crie dans les oreilles des humains pour les rendre fous !

Ce sont des divinités persécutrices.

Elles sont transformées en déesses, gardiennes de la justice après l’acquittement d'Oreste qui dans la tragédie Elektra de Sophocle a tué sa mère Clytemnestre.


Ginette Flora

Avril 2022

2 commentaires


berliner.randolph
berliner.randolph
07 sept. 2021

Interprété par le plus merveilleux haute-contre que je connaisse !

En ce moment justement, je réécoute l’œuvre de Orlando Gibbons.

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En réponse à

Je vais de ce pas écouter aussi votre " Orlando Gibbons"

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