Les rôdeurs
- Ginette Flora Amouma
- 8 juil. 2023
- 1 min de lecture
Dernière mise à jour : 24 juil. 2023


Retenir
La ruée des jours
Tamiser leur cours
Des sédiments attendent
De bouturer le bord des grèves
Pour voir les matins se lever
Et se pendre à leur cou
La rue s’en souvient
Le rire fusait avant les pleurs
Sous les doigts défilaient
Les lignes et les noms des villes
D’un début de saison
Qui en a fait une oraison ?
Recevoir
Comme un coup au cœur
Des mots enfilés
Sur un collier de perles
Qui retombe et qui roule
D’un fil qui s’est perdu
Après s’être répandu
Sur un sol éventré
Des dômes se sont remis à luire
Doucement d’un vernis translucide
Comme un signal attendu
Les dieux diront qu’ils ont existé
C’est le moment pour répéter
Qu’un jour ils reviendront
Prendre un peu
Du limon qui a compté
Du résidu qui picote encore
Le glisser dans sa doublure
Entre les signes d’un regret
Le refuser à d’autres regards
Ne laisser que sa main sur le bouclier
Prendre un peu le pollen qui a sauté
Poussière rôdeuse
Qui cotonne à la figure
Quand on ouvre les casiers usés
Grinçant d’avoir été délaissés
Et ces visages aux lucarnes
Nous cherchant sans répit
Prendre un peu le sable
Qui a survécu
Juillet 2023
Ginette Flora
Les vers dessinent au fur et à mesure de la lecture des émotions, des images, des réminiscences, tout comme leur graphie dessine une tour, un vase, une torsade.
J'aime beaucoup la photo des empreintes de pieds qui illustre si parfaitement tes mots qui l'accompagnent... entre vie et survie.
Et toujours ces mots qui s'assemblent sur tes "colliers de perle" et décrivent le beau comme le terrible...
Merci Ginette.
"Prendre un peu le sable
qui a survécu " ....prendre tes mots, c'est ainsi, c'est une survie poétique totalement superbe ...et "rôder" sur tes lignes est toujours un voyage délicieux ... merci Ginette ❤️
Merci beaucoup, Ginette.