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Les Fils du vent

Dernière mise à jour : 12 mai 2023


Les liens claniques des tribus furent tranchés.

Au pied des collines, des tombeaux renversés,

Des ossements jetés au désespoir des ombres.

Un fémur exhumé craque dans les décombres.



« Pour courir les steppes, on portait des kandjars »,

Dit le baladin en s’avançant vers les chars.

On ramasse encore les cendres de son corps,

Celui qui chantait l’épopée du vieux folklore.



Brûler les racines fut le mot qui claquait.

Les chenilles d’acier ont broyé les Tartares.

D’un coup de dague, ont tailladé leurs simarres,

Condamné au poteau celui qui protestait.



Le sol est vidé, le grenier à grain funeste,

Le deuil banni s’est juché sur les monts célestes.

Dans les trousseaux défaits, d’anciennes amulettes

Plus de nom, leur thrène hante les oubliettes.



Ils sont portés disparus, nomades sans armes,

Sans héros pour panser leurs exploits outragés.

Ils creusent le désert qu’ils arrosent de larmes,

Fils du vent implorant les voix de leurs guerriers.






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