Le veilleur des âges
- Ginette Flora Amouma
- 12 juil. 2023
- 1 min de lecture
Dernière mise à jour : 12 juil. 2023


C’est l’ossement d’un désert
Ils m’ont laissé leurs décombres
Quand je me cachais derrière les forsythias
Je les voyais brandir leur trophée
J’ai des murs à relever de leurs ruines
Des cuivres à poncer
Des flûtes encombrées de rappels
S’arrache-t-on
D’un regard qui interroge
Au loin la léthargie se promène
Ils m’ont laissé leur peau ridée
Leur sable grenaille
Je les suivais ivre de leur vie
Sans savoir que je les enviais
Tes voiles noirs
Dénoués pour mieux me pétrifier
Peux-tu lâcher tes proies
Ce dont je me souviens
N’est pas un livre qu’on abandonne
J’étais inscrite aux heures lentes
Je courais dans les secondes patientes
La figurine en rires et en rubans
J’en connaissais les pensées ardentes
J’y voyais mon visage renversé par l'extase
Ni dans tes cercueils
Ni dans tes salles lugubres
Je ne trouverai le sang de vivre
Ils m’ont laissé l’âge que je n’ai plus
Les harpes le savent quand elles fusionnent
Quand elles tricotent le chandail des égarés
Retire-toi dans l'île obscure
Ils m’ont laissé chercher dans le sable
Les raisons perdues
Ils m’ont laissé survivre à leurs idoles
Quand je me retournais dans le dédale
De leurs versets éculés
Jouets cassés
Genoux ouverts
D’avoir sauté sur les marelles
Retourne à ta barque
Ce n’est pas dans tes enfers
Que je trouverai la sortie de mon labyrinthe
Juillet 2023
Ginette Flora
Les photos m'ont séduite et tes vers accompagnent le plaisir de la découverte...
La dernière strophe m'a tellement plu que j'ai tout relu, avec un autre regard, un autre esprit...et j'ai mieux ...senti (comprendre n'est pas le bon mot). Merci Ginette.