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Le genêt ou ma préférence à moi


© Willemse France - genêts


Quand on parle de genêts et d’ajoncs, un immense espace se matérialise comme une terre qui s’ouvre à nos yeux médusés devant l’étendue rustique, herbeuse et jonchée de roches fichées et d’arbrisseaux  échevelés ensauvageant les herbes  rases.

Ces places libres sont aussi des pâtures pour les  animaux domestiques  qui ont leurs habitudes d’aimer le goût des herbes mais de bouder les plats de genêts.

C’est dans ces conditions de vie que se raconte l’histoire du genêt, cette fleur qui a cinq pétales et qui est l’emblème de plusieurs maisons royales. « Plantagenêt » est le surnom donné au roi Geoffroy d’Anjou qui avait l’habitude de placer un brin de genêt sur son chapeau  après avoir vu une femme émergeant d’un massif  de genêts. La légende a pris le pli de dire que depuis cette apparition, la maison Plantagenêt  a ordonné qu’on cultive du genêt dans leur domaine de manière durable.    

Plusieurs genres appartiennent à la famille du genêt et le plus répandu est le genêt connu, le genêt cytise  qui se répand vite, est invasif dès qu’on le laisse se multiplier, colonisant toutes les surfaces des champs au point que l’herbe des prés se raréfie et que les moutons ne trouvent plus leur habituelle nourriture. Le genêt est ainsi régulièrement remis à sa place tous les quatre à six ans et cantonné à des terrains exclusivement destinés à l’empêcher de nuire à la floraison des autres espèces.


 Les usages du genêt


 Jusqu’en 1950, il était  coutumier de cultiver le genêt sur les terres en jachère, le genêt fertilisant les sols au moyen de l’azote qu’il libère. Il redynamise ainsi les sols. La culture du genêt était courante au XIXème siècle et des ginestières ou genêtières étaient très répandues et protégées. On éloignait les animaux jusqu’à la récolte. Les longues branches servaient à produire les fibres textiles.  

La récolte du genêt est précieuse car elle alimente un réseau de manufactures textiles qui utilisent les fibres du genêt pour le tissage  des draps et de produits dérivés comme les balais et les tuiles pour toits. Les rameaux sont en effet séchés, brossés et destinés à un usage domestique  d’où son surnom le genêt à balais. Quand la genêtière avait donné son rendement, on la brûlait et les cendres servaient d’engrais pour un nouveau cycle de culture des terres en jachère.  

C’est par rouissage qu’une fibre textile était extraite, celle qui servait à faire des toiles proches du chanvre, du jute ou du lin. Des paquets de tiges étaient laissés au bord des rives pour que le phénomène du rouissage des plantes se mette en place. L’opération consiste à isoler les brindilles après macération en eau ou à terre.  Les paquets de tiges étaient écrasés jusqu’à la formation d’une pâte de chanvre, une filasse destinée à être filée au rouet. Les fils étaient ensuite vendus aux tisserands.

Cette industrie artisanale a disparu avec les nouvelles technologies agricoles.

L’écorce des genêts donne des tanins qui sont transformés et servent au traitement des cuirs.   

On fait aussi des fagots pour chauffer les fours de boulangerie comme en Auvergne. La plante était donc intensément exploitée.

 A partir de 1950, de nouvelles pratiques agricoles ont mis fin à la culture intensive du genêt.


Le rock’n roll des genêts


Le genêt craque. Les fruits éclatent dans leur membrane et les graines sont projetées hors de leurs gousses noires. la gousse mûre avant son explosion montre 2 rangées  de graines avec son élaïosome blanc ( appendice blanc de chaque graine). Les gousses des fruits du genêt mûrissent et deviennent noirs.  Elles contiennent une dizaine de graines. En été, par temps chaud et sec, on entend l’éclatement des gousses qui s’ouvrent en se torsadant sur elles-mêmes. Elles explosent ce qui projette au loin les graines de chaque gousse.

C’est ce que la botanique  appelle la dispersion explosive du genêt.

 

Un cas particulier : le genêt de Montpellier


Le genêt de Montpellier symbolise la pureté et la modestie. Il se présente en grappes de petites fleurs éclatantes d’un jaune que le soleil envierait du haut de sa galaxie.

C’est un genêt originaire des bords du Golfe du Lion qui est associé à une longue histoire de traditions et de cultures dans le Sud de la France. Il est particulièrement utilisé lors des rituels et des cérémonies et se distingue par sa longue et durable floraison.

Il fait le bonheur des fleuristes qui l’utilisent largement pour des couronnes et des décorations. Il annonce le renouveau, la pureté et sa modestie  est dans le port simple et rustique de sa tige arquée.

Les brassées de tiges fleuries sont fréquemment placées dans les maisons pour en éloigner les mauvais esprits. 

Outre sa présence dans les festivités, le genêt est présent dans les créations élaborées par les paysagistes car il est résistant et prospère sur des terres ingrates en étant capable de perdurer dans des conditions difficiles.



Ginette Flora

Mars 2025

2 Comments


Fredoladouleur
Mar 30

Qui a dit : Là où il y a du genêt, il n'y a pas de plaisir ! ^^ Moi, je t'écouterais des heures entières me parler des fleurs, Chère Ginette ! ^^

Edited
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Et cela me ravit, cher Fred et m'encourage à continuer sur ma section de recherches florales !

Belle journée à toi, cher ami.

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