La page de Babeth Au fond du jardin

Loin des lampadaires mais près des chênes verts

Aux ramures touchant les toits de tuiles brunes

Loin des bruits mais près des rumeurs des sapins

Qui balbutient un silence secoué de vents ramageurs

Il y a une foule de résidents, de fidèles choristes

Qui s’isolent au fond des bois pour jouer de leur lyre

Les lauriers ajustent leur soie grège et se penchent

Jusqu’à inviter les cyprès aux aiguilles émeraude

A coudre les moiteurs de l’ourlet de leur faille

Une pâle lumière s’étire par les volets ouverts

Ce n’est pas le tumulte des moteurs qui règne

C’est un humus d’herbes, une touffeur qui imprègne

L’air se renverse et bascule sa charge de chlorophylle

Les oliviers n’ont jamais compté les années

La cabane sous les arches attire les regards

Mais assis sur le mur un chat s’interroge

Pourrait-il ne vivre que de cette chaleur

Force solitaire intense et suffisante

Sur un seul point fixé, le désir de ne voir

Que la vérité feuler vers la conscience.

Peintures de Babeth

Texte de Ginette Flora

Décembre 2023