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L'or de la Chartreuse

Dernière mise à jour : 16 févr. 2023


Dans le cadre du concours des paysages de l’Isère, j'ai écrit une poésie qui était en compétition sur ma page chez Short Edition, plateforme littéraire désormais réorganisée et n'est plus accessible à la lecture publique des pages des auteurs.

"L'or de la Chartreuse"

Ces photographies des tableaux du peintre Calès illustrent bien les beautés des hauts sommets de la Chartreuse.

Le texte a accédé à la finale du concours de l'Isère.








Mon souffle se précipite à vouloir t’atteindre.

Comme tant de randonneurs, je cours à ta rencontre.

Un chemin balisé pour m’aider à poursuivre,

Un sac prêt à recevoir la plante qui intrigue,

Ton nom aspiré par le vent qui cède à ta requête

Que jamais ton adresse n’indique où tu prends racine

Toi la seule, l’unique à se retirer dans la faille.

T’y rejoindre me fait braver tous les dangers,

Perdu dans les arches de pierre, lardé par les crêtes

A vouloir te cueillir dans la roche perforée,

Mon cœur tout entier palpite quand je m’approche

Pour te surprendre s’évasant en brillants corymbes.

Si tu ne résistais autant de toutes tes arêtes

Serais-je parti à l’assaut de la Grande Chartreuse ?


Gardienne d’un serment inscrit dans quel grimoire ?

Fleur souveraine aux limbes dorés et feuilles rondes

Cinq pétales pour une foison d’étamines

Dans ta crevasse profonde, tu vis en solitaire

A l’abri des murmures, toi la vulnéraire.

Des touffes d’herbe en infusion soigneraient mes peines

Sans troubler ta retraite, vers toi j’ascensionne

Pour t’engranger comme un trésor longtemps désiré.


Toi qui ne connais que le creux des montagnes

L’histoire te dit rétive à tout autre terroir

Fixée à ton rocher, repoussant les imprudents.

Parée d’un prénom rare et vénérée par les moines

Dans leur monastère feutré dont tu es la madone

Toi qui vis cloîtrée dans la formule de leur liqueur

Manne céleste, tu es la source de leur bonheur.

Pas un seul regard je n’eus pour tes congénères.

Pressé, je grimpais sans succomber à leurs charmes.

Le génépi des glaciers et le thé des Alpes

Vantent les vertus de la tisane des chamois

Alors que sauvage et altière, toi la vulnéraire

Enfoncée au loin dans tes repaires inviolables,

Tu rampes jusqu’à la lumière sans ôter ton voile.



Sur l’autel des divinités portant ton calice

Toujours austère et forte de tes secrets

Tu ne révèles tes appâts qu’avec réticence.

Moniale aux feuilles arrondies bravant les froidures

Dont le parfum insistant embaume les éboulis,

C’est hanté par le mystère de ton essence

Que je parviens enfin au creux des fissures

Me laissant choir devant l’or béni de la Chartreuse.

1 Comment


myriam.vijaya
Jul 23, 2020

Intéressant projet, hâte d en savoir plus !

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