L' infinie douceur
- Ginette Flora Amouma
- 21 avr. 2023
- 1 min de lecture
Dernière mise à jour : 23 avr. 2023

Le prendras-tu le sentier
Par le vieux gué par le pont réparé
Irais-tu voir le long rivage
Pour que l'heure de ton voyage
Ramène dans ta main fermée
Les fleurs que tu as quittées
Entends-tu les racines gémir
Et se consacrer aux deuils des herbes
Voudras-tu répondre à la lyre
Qui dépouille tes orgues solitaires
Des illusions de ton sommeil
Pourras-tu suivre le sillon creusé
Au centre des vallons retournés
Tu crains qu'on te retienne encore
L'haleine du vent est souveraine
Sur ton visage que ride le temps
Passeras-tu par le détour des ombres
Où l'on ne connaît plus les âges
Ni ta voix atone ni ton vain message
Ni ton cri qui n' aura pas d'écho
Viens voir le bois pour t'en éprendre
Partirais-tu sans explorer ta joie
Ta parole allumée au halo d'un réverbère
Ton secret sur le banc démangé de poussières
L'aurore revient poser ses mille couleurs
Le cours du ruisseau dévale ton coeur
L'ivresse des pavots rouges de vie
Te donnera ce que tes pas ont poursuivi
Sauras-tu reconnaître à ton seuil
La blancheur couchée sur ton âme
La roche bâtie sur ta requête
Le tonnerre aussi prête son arbalète
Viens voir l'autre face la même
Couverte d'étoiles, enclavée dans le ciel
Si semblable à celle qui te rebelle
Le prendras-tu ce sentier de bohème
20 Avril 2023
Une belle incitation à un voyage intérieur autant que bucolique et si plaisant dans une belle forêt... oui savoir reconnaître et aller plus en profondeur pour que la balade terrestre soit pleine de sens. Encore un très bel opus Ginette!
J'ai emprunté ce sentier. Et je n'ai pu le restituer car une racine avait emprisonné mon pas. Je ne l'avais pas entendue gémir quand mon pied l'a foulée. Alors, j'ai pleuré et mes larmes ont suivi le sillon de mes rides et mes joues se sont creusées . Mais la bise les a séchées. Aussi ai-je aperçu mon ombre, lisse et diaphane ainsi que porcelaine qui chantait, et l'écho de ses notes offrait un contre-point à mes oreilles si sourdes et, tel par une folie d'Espagne, j'ai ressenti en moi une joie inconnue. Le banc, un peu talqué tel le compère de l' Auguste, me soufflait son secret. Pas à pas, comme marchant sur ses mains, l'aurore aux d…
Un parcours quasi initiatique, ce chemin que ces mots nous propose. À chaque détour de phrase, une libre interprétation nous permet de vivre intimement ce poème, de recevoir en toute confiance les émotions que tu offres, Ginette.
Comment ne pas se laisser séduire par une invitation si tentante... merci Ginette !
trop trop beau ... comme toujours ...aucun petit Poucet ne peut se perdre dans tes mots, ils sont chaque fois une lumière nouvelle et si douce ! ❤️