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L' infinie douceur

Dernière mise à jour : 23 avr. 2023


Le prendras-tu le sentier

Par le vieux gué par le pont réparé

Irais-tu voir le long rivage

Pour que l'heure de ton voyage

Ramène dans ta main fermée

Les fleurs que tu as quittées


Entends-tu les racines gémir

Et se consacrer aux deuils des herbes

Voudras-tu répondre à la lyre

Qui dépouille tes orgues solitaires

Des illusions de ton sommeil


Pourras-tu suivre le sillon creusé

Au centre des vallons retournés

Tu crains qu'on te retienne encore

L'haleine du vent est souveraine

Sur ton visage que ride le temps


Passeras-tu par le détour des ombres

Où l'on ne connaît plus les âges

Ni ta voix atone ni ton vain message

Ni ton cri qui n' aura pas d'écho


Viens voir le bois pour t'en éprendre

Partirais-tu sans explorer ta joie

Ta parole allumée au halo d'un réverbère

Ton secret sur le banc démangé de poussières


L'aurore revient poser ses mille couleurs

Le cours du ruisseau dévale ton coeur

L'ivresse des pavots rouges de vie

Te donnera ce que tes pas ont poursuivi


Sauras-tu reconnaître à ton seuil

La blancheur couchée sur ton âme

La roche bâtie sur ta requête

Le tonnerre aussi prête son arbalète

Viens voir l'autre face la même

Couverte d'étoiles, enclavée dans le ciel

Si semblable à celle qui te rebelle

Le prendras-tu ce sentier de bohème

20 Avril 2023



13 Comments


Hélène Cuinier
Hélène Cuinier
Apr 23, 2023

Une belle incitation à un voyage intérieur autant que bucolique et si plaisant dans une belle forêt... oui savoir reconnaître et aller plus en profondeur pour que la balade terrestre soit pleine de sens. Encore un très bel opus Ginette!

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Merci beaucoup, Hélène.

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Unknown member
Apr 22, 2023

J'ai emprunté ce sentier. Et je n'ai pu le restituer car une racine avait emprisonné mon pas. Je ne l'avais pas entendue gémir quand mon pied l'a foulée. Alors, j'ai pleuré et mes larmes ont suivi le sillon de mes rides et mes joues se sont creusées . Mais la bise les a séchées. Aussi ai-je aperçu mon ombre, lisse et diaphane ainsi que porcelaine qui chantait, et l'écho de ses notes offrait un contre-point à mes oreilles si sourdes et, tel par une folie d'Espagne, j'ai ressenti en moi une joie inconnue. Le banc, un peu talqué tel le compère de l' Auguste, me soufflait son secret. Pas à pas, comme marchant sur ses mains, l'aurore aux d…

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Unknown member
Apr 22, 2023
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Je me suis un peu égaré dans ce sentier au départ de douceur, et j'ai été rattrapé par la triste réalité du moment... je ne sais pas comment m'est venu l'idée du cincle plongeur... avec sa couronne de pétales... l'inconscient sans doute...

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berliner.randolph
berliner.randolph
Apr 21, 2023

Un parcours quasi initiatique, ce chemin que ces mots nous propose. À chaque détour de phrase, une libre interprétation nous permet de vivre intimement ce poème, de recevoir en toute confiance les émotions que tu offres, Ginette.

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Merci , Randolph pour ton infinie sagesse .

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Colette Kahn
Colette Kahn
Apr 21, 2023

Comment ne pas se laisser séduire par une invitation si tentante... merci Ginette !

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Merci à toi, Alice .

Je me plonge dans vos commentaires en ce matin gris et pluvieux et je ne vois que vos mots irradiant de beauté .

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Fournier Viviane
Fournier Viviane
Apr 21, 2023

trop trop beau ... comme toujours ...aucun petit Poucet ne peut se perdre dans tes mots, ils sont chaque fois une lumière nouvelle et si douce ! ❤️

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Trop trop gentil à toi, Viviane.

Tu sais ce qu'est être transporté de bonheur ? Hé bien , c'est mon état actuel à lire tous ces beaux commentaires !

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