L'Avent, jour 18 le berger
- Ginette Flora Amouma
- 18 déc. 2022
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 23 avr. 2023

C'est une présence qui se profile dans les plaines et les montagnes. C'est une figure qui, accompagnée d'un chien, mène un troupeau de moutons dans les pâturages des haut lieux préservés là-haut près des étoiles.
Son voyage, c'est comme la transhumance, une forme de nomadisme qui s 'est pratiquée depuis plus de 4000 ans. Si c'est l'itinéraire immuable de l'homme avec ses bêtes, c'est aussi le symbole d'un autre voyage.
Il n'est pas seulement le gardien des moutons, pas seulement celui qui connaît les vertus des plantes, les beautés des roses des hauteurs, c'est une figure du savoir intuitif. Il sait observer le ciel, il est connecté aux sens de l'univers, pressent un évènement, il est témoin de l'essentiel.
Il est aussi celui qui
" part courageusement , délaissant toutes les villes."
Celui qui sait que
" la nature l'attend dans un silence austère."
" Je roulerai pour toi la maison du berger" dit Alfred de Vigny dans sa poésie " La maison du berger" du recueil des Destinées où le poète dépeint la condition de l'homme, sa destinée.
Je ne pouvais pas ignorer sa présence dans le conte qui est en train de se lire, dans l'évènement qui est en train de se produire.
Le berger l'a senti, s'est arrêté, hume l'air, se demande de quoi il s'agit, son chien se couche à ses pieds et gémit.
Les moutons paissent tranquillement mais leur toison se hérisse de temps à autre.

J'ai tricoté des vêtements à partir des chutes de laine et j'ai habillé mon berger de mes propres créations : bottes, tunique ceinture et veste.
Il porte des braies que j'ai tricotées également.
J'ai terminé d'habiller le mannequin selon la mode de cette époque, un serre-tête sur un morceau d'étoffe couvrant les épaules.
Ainsi je renoue avec le mythe du berger, celui qui connaît ruisseaux et rochers, collines et sentiers de montagne, celui qui sait entrer dans le silence et l'immensité, parfois si près des étoiles qu'il entend ce que disent entre eux des êtres surnaturels dotés de pouvoirs oniriques.
Cela me fait penser au "Kesa" l'habit noir ou marron que porte le pratiquant Zen.
Le prince Siddhartha, après l'éveil, devenu donc le Bouddha, récupéra es chiffons et tissus souillés , les lava longuement dans le Gange, les cousit soigneusement . Ainsi l'habit sombre est un "habit de lumière" (notion retrouvée dans la Kabbale).
Bon dimanche.
Gasshô
Bravo Ginette pour votre talent de tricoteuse qui habille parfaitement ce berger légendaire.
Ainsi vêtu, il ne craindra pas les dents de l'hiver. Le berger, l'homme des solitudes. Je ne peux m'empêcher de penser à ce feuilleton que j'avais adoré en 1980, "Jean Chalosse, le dernier moutonnier des Landes". On le trouve encore sur youtube, mais l'image est très abîmée. Je l'ai revu, intégralement, il y a deux ans. Encore merci Ginette, d'ouvrir ainsi nos journées.