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"Tristan et Ysolde" de Richard Wagner


C'est un Opéra en trois actes, Wagner met en musique un poème qu'il choisit de composer d'après la légende médiévale celtique de Tristan et Yseult.

L'intensité tragique du drame est portée à son paroxysme par la tonalité éclatante de la musique de Wagner.

Berlioz a composé Roméo et Juliette. Wagner s'en inspire pour son opéra Tristan et Isolde.


Pour le prélude, Wagner tire parti d'une technique d’écriture élaborée depuis "Le vaisseau fantôme" afin d'exprimer la passion entre Tristan et Ysolde.


Origines du récit


C'est une légende celtique écrite par Gottfried von Strasbourg d'après le mythe d'origine bretonne exhumé par des poètes normands :


Tristan doit ramener Ysolde, princesse d'Irlande en Cornouailles afin qu'elle épouse Marc. La jeune femme qui résiste à cette union qui ne lui convient pas, se venge de la mission indigne de Tristan en lui donnant la mort avant de s'administrer pour elle-même le philtre de mort. Mais sa suivante Brangane transforme la potion en philtre d'amour, propulsant leur amour naissant en une passion violente et indestructible.

Beroul en 1170, écrit "Le roman de Tristan", au XIIème siècle. L'amour y est présenté comme imposé par magie aux amants irrésistiblement attirés l'un vers l'autre.

Thomas d'Angleterre, en 1175, écrit "Tristan" où l'amour est perçu comme un élément destructeur.

La tradition retient la version courtoise où Tristan est présenté comme un artiste et non comme un chevalier. Le philtre ne devient plus qu'un révélateur de sentiments préexistants entre les deux amants qui par noblesse d'âme ont refoulé des instincts qu'il ne seyait pas de montrer.


Le choix de Wagner


Wagner reprend la trame courtoise sur fond de noblesse d'esprit. Il va droit au but. Ce qui l'intéresse, c'est de se concentrer sur la passion des deux protagonistes et de réinventer le drame.

Le philtre devient le symbole de l'amour et non le fruit d'un philtre ingurgité par erreur et source de magie.

A partir de cet audacieux tournant, Wagner développe plusieurs autres thèmes qui lui sont chers et qu'on retrouve de manière récurrente dans ses opéras.

  • l'hymne à la nuit

  • la femme rédemptrice de l'amour

  • l'amour qui n'est possible que dans la mort

Ce sont des thèmes redondants dans cette moitié du 19ème siècle où le courant romantique bat son plein. Novalis et les grands romantiques en musique comme en littérature en font leur oriflamme.

D'autre part le philosophe Schopenhauer fait circuler sa pensée où il est dit que la dimension de l'homme est rongé par des désirs inaccessibles.

Wagner lui, est rongé par le désir de rendre le plus expressivement possible la scène de la nuit d'amour de Tristan et Ysolde. L'état extatique qui les enveloppe est magnifié dans la musique de Wagner.



Le prélude exprime musicalement le lien entre le désir et la mort qui précède la transfiguration de l'amour entre Tristan et Isolde au cours de la scène finale.

Le liebestod (mort d'amour) est souvent joint au prélude.




Ecouter et se laisser emporter par une certaine puissance lyrique est la meilleure façon de comprendre la musique de Wagner. C'est une mélodie continue, un discours musical qui nous enferme dans un univers sonore qui résonne longuement aux confins d'un temps où se diluent amour et mort .



Les représentations de Tristan et Ysolde en 2025


L'opéra de Wagner se distingue par la présence de quelques éléments qui donnent à l'ensemble un caractère magistral.

Wagner fait entendre une mélodie continue tout au long des scènes. Le discours musical est sans cesse renouvelé soit par un chant, soit par un récitatif ou des phrases musicales ou des élans lyriques. C'est un discours vocal morcelé appelé " conversation en musique".

Le leitmotiv est un motif associé à une émotion. L'orchestre en énonce les points d'appui pour annoncer l'état d'esprit dans lequel se trouve chaque personnage.

L'orchestre se charge de suggérer l'atmosphère d'une scène. Un paysage nocturne, une émotion, la terreur, tout s'exprime par des vibrations opérées sur les instruments.

Wagner choisit donc de renouveler le drame mythique par un alliage subtil du traditionnel avec le puissant vibrato du drame romantique.


L'Opéra Royal de Wallonie a décidé de reprendre le voyage vers le néant. Il s'agit d'une mort intérieure sans éclat, nourri de silence et par la conviction que le monde matériel ne peut comprendre le balbutiement amoureux.




Ginette Flora

Janvier 2025



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