Les nymphéas
- Ginette Flora Amouma
- 3 janv. 2022
- 1 min de lecture
Dernière mise à jour : 5 oct. 2023

Endors-moi dans les racines de tes brocarts,
Le friselis de l’eau s’évanouit d’un tournis.
Au fond de l’étang, j’ai perdu mes organdis
Déchirés par les remous d’une pluie féconde.
Les rhizomes glissent dans la vase étouffée.
Quand se lèvera la tige gonflée et vorace,
Je serai hissée suintante vers la surface.
Sur un pur taffetas mourront les derniers râles
Je me laisserai engloutir dans tes bras étales.
Sur la feuille émeraude tachée de rosée
Que j’ai percée par corolles de nacre blanc
Je viderai l’onde trouble loin des fringales
Et porterai un organza de huit pétales
Que tu verras s’ouvrir comme un soupir comblé.
Ma nuit n’a que l’avenir du jour satiné
Et vivant de ton regard je ne cesserai
De nourrir au lait ce qui ne finit jamais.
Je ne vois ni rivage ni sable où accoster,
A cet horizon qui n’arrive pas je me livre
Et vis de songes que la lune verse dans ma gorge.
Je vais rarement à Paris, je crois que pas une seule fois je n'ai manqué d'aller me recueillir, à un moment où il y a peu de visiteurs, dans la salle ovale de l'Orangerie. Je suis d'autant plus ému que, par le geste de Monet, l’œuvre est devenue un symbole de paix. La paix qui malheureusement n'a duré que quelques décennies. Mais il reste le symbole, l'espoir...et les merveilleuses toiles.
Merci pour ces nymphéas.