Les linges ensanglantés
- Ginette Flora Amouma
- 18 nov. 2021
- 1 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 mai 2023
Pendant qu’abuse le vent,
Qu’arrive l’orage dans les champs,
Accroche tes linges aux cordes du ciel !
Ils ne seront d’aucun secours, d’aucun espoir
Les rêves que tu frottes sur les bords des auges.
Ils bullent par milliers et roulent sur les fanges
Trempés de tes nectars, mouillés de l’ambroisie
Versé par un dieu qui veut ronger tes chimères.
J’ai laissé l’escarre se rendre sur les pierres
Tacher de mon ichor les plantes éphémères
Rouge il l’était mon sang, rouge quand tu pleurais.
La saponaire qui s’échappe de mes mains
Ne peut pas sécher la pyorrhée déjà noircie,
C’est dans mes veines que tu cherchais
Les linges que j’essore pour toi.
Pendant que pince le vent,
Que s’indigne l’orage impudent,
Arrache les chiffons aux griffes du temps !
Sur mon corps, j’ai des bandages, j’ai ta détresse
Qui veut tordre les nœuds coulés d’une promesse
Ce qui meurt sur mes lèvres, tu ne l’entends pas
J’ai des cris d’une ferveur que tu ne sais pas
Des sébiles de chanvre à l’odeur de soufre
Qui se tendent au creux de mes paumes moites
C’est dans mes bras que tu trouveras
Les linges que j’essore pour toi.
Vu sur Short, merci pour ce beau texte Ginette.