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Les gamelles des comptoirs - Le caripoulé

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Daniel savait à l’odeur que diffusait le caripoulé que Ladha arrivait escortée de Sagar son mitron qui lui apportait son déjeuner. C’était une odeur poivrée caractéristique de la feuille empennée, verte et luisante de l’arbre au curry. Toutes les parties de cette plante apportent des vibrations positives, son parfum piquant capte vivement les sens. C’est un arbuste qui a beaucoup voyagé, les marins avaient l’habitude d’emporter les graines  avec eux à chacune de leur navigation et l’acclimataient partout où ils jetaient l’ancre. Ils l’apprendront à leurs dépens, les graines des baies noires de la plante odorante sont toxiques.


Toujours aussi vaillante, enroulée dans son sari de cotonnade, on pouvait la confondre avec une autre femme du quartier où Daniel avait posé ses pénates, n’était la lueur qui scintillait dans son regard dès qu’elle franchissait la véranda de la maison de celui qu’elle ne considérait pas comme son client mais comme un familier, plus proche de son cœur que de son carnet de comptabilité.


– Bonjour, Mr Daniel.

– Il faudra qu’un jour, vous laissiez tomber le Monsieur.

– Non, ce serait trop me demander. Vos parents ont continué à me protéger après la mort de ma mère. Ils m’ont quasiment adoptée et je suis toujours revenue vers eux, même quand on me proposait des postes plus tentants. Je vous ai toujours servi, Mr Daniel.

– Encore un autre mot qu’il faudra oublier. Vous ne me servez pas, Ladha. Vous m’accompagnez dans mes soucis quotidiens. Je ne peux pas prendre mes repas tous les jours au restaurant même si vous avez formé Sagar pour être le plus grand  chef  de la région !


Sagar sourit  et se mit à couvrir d’éloges sa  patronne puis il déposa la gamelle sur la table en teck.  Ladha prenait toujours le temps de s’assurer que le repas allait bien se passer, elle  arrangeait la nappe, heureuse de mettre le couvert. Elle avait apporté une branche de caripoulé qu’elle posa au milieu de la table. La branche diffusa aussitôt son parfum pénétrant, c’était frais, c’était l’instant à savourer. L’émotion repoussa les rides et les sillons pelucheux de son visage, un secret et doux bonheur la rajeunissait mais elle avait conservé son maintien. Elle ne le dirait jamais que voir Daniel était le bonheur de ses dernières années. Elle avait accepté sans hésiter de lui préparer des repas traditionnels cuisinés comme au temps de son enfance, lui cachant qu’elle commençait à se sentir lasse. Un mal rampait dans ses entrailles, elle sentait revenir le spectre de la mort. Elle qui avait vu mourir un à un les membres de la maison sur laquelle elle avait reporté son  sort de femme sans attaches, elle redoutait d’être éclaboussée par les effets dévastateurs de la malédiction. Elle n’avait pas trouvé d’autre terme pour nommer ce qui décimait les personnes qu’elle aimait et qui partaient sans même savoir de quel mal ils étaient entachés et pourquoi à une date butoir ils étaient fauchés sans autre forme de procès.


Daniel faisait partie de ceux qui vivaient encore, elle le regardait avec appréhension,  se rongeant le sang de ne pouvoir connaître le sort de celui sur qui elle avait veillé, lui transmettant toute l’affection qui couvait en elle.


– J’ai tout de suite reconnu l’odeur de la plante qui vous embaume. Vous l’appelez comment déjà ?

– La feuille de curry, le carouvepillai.


Daniel éclata de rire :


– Ah ! le caripoulé  !

– Oui dans vos mots d’enfant malicieux, vous l’épeliez ainsi, le caripoulé. Je vous courais après en criant « Rends moi mes feuilles de carouvepillai » et vous me narguiez en jetant des cris de gamin : Caripoulé, caripoulé !!


Et tous deux rirent de bon cœur à l’évocation de la scène cocasse imprimée encore dans leurs prunelles  dansantes.


– Vous m’aimiez quand même, pas vrai ? dit Daniel.

Il mit dans sa voix une intonation d'une telle douceur que Ladha ne put retenir un tremblement.  Une fois encore, elle succomba à la gentillesse de son petit protégé.  Rien n’échappait à Daniel qui reçut une onde d’émotion réciproque. Une connexion avait toujours existé entre lui et son ancienne nourrice. C’était elle qu’il avait cherché à revoir quand il était revenu au village après une longue absence. Dans sa vie, Ladha était un personnage sans âge, il ne la voyait pas autrement que dans l’ampleur d’un temps qui ne vieillissait pas. Cependant, le tremblement des doigts était aussi le signe de l’épuisement, d’une énergie qui déclinait.


– Je viendrai dorénavant chercher la gamelle chez vous. Vous n’aurez pas à remonter toutes ces rues, Ladha.

– Mr Daniel …

– Non, non ! Pas de Monsieur avec moi. Ou bien je passerai chez vous ou vous laissez Sagar s’acquitter seul de cette charge.


 Ladha avait beau connaître tous les raccourcis et les menus sentiers qui la rapprochaient du front de mer, il lui fallait convenir que la marche lui devenait plus pénible de jour en jour. Elle ne voulait pas s’avouer qu’elle n’entreprenait la marche que pour pouvoir bavarder un moment avec Daniel et retrouver le temps où elle veillait sur lui, nuit et jour pendant que les parents allaient de réception en réception  selon un ordonnancement  de la vie d’alors où il était de bon ton  de se rendre visite, de recevoir pour le goûter et d’accepter les invitations à dîner sans compter les soirées festives où elle restait dans la maison aux murs chaulés avec pour compagnie le petit Daniel qui chaque jour lui commandait un menu. L’enfant n’avait pas oublié combien la compagnie de Ladha lui avait rendu moins lourde l’absence récurrente de ses parents.

Il n’avoua pas à Ladha qu’il passait chaque jour devant l’ancienne maison que son père avait achetée pour faire prospérer son propre ménage sans avoir à rendre des comptes aux rapaces qui ne l'hébergeaient que pour mieux lui faire cracher ses deniers. A mots couverts, son père lui avait fait entrevoir tous les rouages de la pègre ambiante. Daniel était venu rendre visite à cette partie du monde qu’il avait quitté depuis si longtemps que même son père n’avait pas jugé nécessaire de lui rappeler l’existence de la branche paternelle d’un arbre généalogique qui étendait ses rameaux comme une hydre vorace et tenace.  


–  C’est un arbuste qui se cultive bien. Vous enterrez une graine et vous laissez faire. Elle s’élève, longue, fine, solide et ses branches portent de nombreuses feuilles en forme de plume.  


Il avait vu un massif de carouvepillai, un arbre à feuilles de curry, se résigna-t-il à dire en s’apercevant qu’il se barbouillait les syllabes et que sa langue s’encombrait d’un langage qu’il n’avait pas eu le loisir de maîtriser.  Ladha avait davantage appris de Daniel que lui de sa nourrice qui ne lui parlait que dans la langue des maîtres.


–  Le produit de la vente de la maison a été capitalisé dans sa banque selon ses références. Qui en détient les charges depuis le décès de mes parents ?

– On dit par ici que c'est l’un de vos frères qui a tout raflé mais apparemment la chose n’a pas été réalisée de façon très catholique. Ce qui s’est passé, c’est qu’un seul héritier a tout récupéré et refusé de le partager en  parts équitables.

– Je n’ai pas été mis au courant, je ne connais rien des tractations qui ont eu lieu et surtout je n’ai ni lu ni vu passer aucun document mentionnant l’existence d’un patrimoine fructifié par mon père.

– C’est le problème de cette communauté. Vous êtes un aigle à deux têtes. Les batailles de  succession viennent de là.

– Je ne sais même pas qu’une malle au trésor git sous mes pieds. Ce n’est pas une question de n’avoir pas reçu ma quote part d’existence, une trace, un vestige. C’est de n’avoir pas été reconnu. On m’a ôté mon identité, je me sens abandonné. Je vis cela comme un rejet, un fruit tombé de l’arbre qui n’a pas voulu de moi.

– Le travail de celui qui a tout récupéré était de le distribuer équitablement. C’est de cette manière que fonctionne la caisse des frontaliers de l’histoire en l’absence de toute législation. Ce qu’il faudrait, c’est qu’une fois pour toute, on légifère au niveau de votre clan pour faire établir un acte de reconnaissance d’un patrimoine transmissible par décret ministériel  aux héritiers légaux. Personne n’a été capable jusque là  de prendre l’affaire en main de sorte que beaucoup  de femmes, de mères, de sœurs, de nièces, de filles légitimes ont été spoliées de leurs stricts droits successoraux. Et les autres, les oubliés de l'histoire. Ce qui a contribué à élargir le champ des possibles arnaques et autres malversations. Toutes les familles s’indignent,  il n’y en a pas une qui n’ait été épargnée.  J’en ai tellement entendu que je me suis toujours demandé pourquoi une vraie personne responsable n’a jamais décidé de clarifier la situation et de la porter devant les tribunaux.


 Daniel considéra Ladha avec une surprise qu’il ne chercha pas à dissimuler. Sous des airs humbles et peu rompus aux intrigues de cour, Ladha connaissait bien les affaires de la communauté. Elle renvoyait l’image de la femme d’un certain âge, docile et fidèle aux convenances et aux préceptes reçus. Nul ne pouvait l’imaginer se lancer dans des joutes oratoires et débattre sur des sujets sociétaux. Ladha savait tenir son rang. Ce rang dont on ne sortait pas  quand on n’a que l’amour en héritage.  Des millénaires de survivance ethnique vivaient dans ses racines. Ses branches avaient fleuri, subi les transformations des saisons mais la sève nourricière recevait la semence d’un sol tenace. Ladha ne pouvait pas renverser les esprits,  elle ne pouvait que tenir le rôle qui lui était échu. Lequel ? se demandait-elle souvent.  Celui de se taire, elle le devait à Daniel, à cette famille qui l’avait acceptée, elle n’avait qu’une arme, l’amour, qui ne lui servait à rien sinon à mouliner dans l’invisible.

 

–  Mais où sont les relevés bancaires, les documents administratifs, les attestations ratifiés et remis à chaque héritier pour que chaque branche de l’arbre généalogique précise l’identité de chacun et sa place sur la terre, si petite soit-elle. Je ne suis plus rien, je ne sais pas qui je suis, Ladha. C’est ce qui me met dans cet état hagard où j’ai l’impression d’errer sur une planète qui n’est plus la mienne.


Ladha répondit avec une tristesse qu’elle laissa couler. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas  entendu ni senti le flux d’une cascatelle sauvage dévaler les pentes de son cœur.


–   Il n’y a plus rien de ce genre de conviction  qui subsiste. Tout se fait et s’obtient de manière mafieuse. On veut croire  à la probité de chaque individu, à la préservation d’un honneur familial mais dans les faits,  tout est déjà décidé avec en prime, un voile jeté sur les points les plus obscurs des contrats passés de vive voix.  


Daniel revint sur ses pas, repoussa une nouvelle fois les portes de l’ancienne banque qui avait conservé son architecture de l’époque conquérante. Il parvint à obtenir quelques informations qui chaque jour fuitaient dès lors que la rumeur avait fait circuler la nouvelle : l’affaire Camilus battait son plein.


–  Et la gestion des comptes courants de mon père ? Vous pourriez m’en parler ou bien êtes-vous tenu au secret de votre profession ? Vous avez dû en entendre des discussions ! A l’époque où vous étiez un maillon de la maison familiale, on vous confiait plus de secrets qu’au rejeton légitime !  

–  Je peux dire que votre père a clôturé tous les comptes et les a basculés sur le compte d’un seul de ses héritiers. C’est ce frère que vous devez consulter pour parvenir à obtenir votre part des capitaux valorisés par votre père qui avait la manie de placer l’argent, de vivre des intérêts produits par le capital investi. C’est ce capital qui a disparu c’est à dire la chaîne de rencontre, l’existence, la véritable fondation de la maison mère où vous avez grandi. C’est comme un arbre. Si vous ne suivez pas régulièrement la croissance des branches, si vous ne supprimez pas les feuilles sèches, celles qui tardent à chuter, vous perdrez la valeur et l’énergie  de ses racines.

–  Des racines ? Je n’en ai pas, je n’en ai plus. Et c’est de cela que je voudrais vous entretenir. Savez-vous ce que cela fait d’être abandonné au milieu d’une pléthore de familles qui ne sont plus les vôtres du jour au lendemain ? Je  ne suis moi-même plus rien pour eux. Ces comptes ouverts par les oubliés de l’histoire et que vous gérez sans sourciller, sont des comptes qui se transmettent de façon spontanée mais il semble que chacun fait ce qu’il veut.


Le banquier eut un geste fataliste. La gestion des états d’âme n’entraient pas dans ses attributions. Il devait tout en référer à son supérieur, particulièrement tatillon et dont l’humeur irritable faisait trembler les  employés, du guichetier au conseiller financier. 


La nuit tombait rapidement dans les contrées tropicales. Daniel quitta les bureaux où les clients attendaient en rangs d’oignon. L’attente, c’était le terme brumeux qui serpentait dans les salles où le crépuscule cisaillait le dos des promeneurs. Son pas le menait invariablement devant la petite maison, simple, au porche peint en vert, cachant le jardin intérieur, ce patio laissé par l’architecture des comptoirs pour faire entrer la fraîcheur de la brise marine. Les plantes des jarres alignées au pied des colonnes de pierre librement appelées des cariatides, jetait de sombres reflets  sur les murs blancs. Il aimait cette troublante simplicité, captive de l’histoire, reflétant des vécus dont les poussiéreux hourvaris n’avaient pas disparu en même temps qu’un autre vécu, celui du nouveau  modèle d’existence,  s’efforçait de faire oublier l’ancien tourbillon. Le temps essayait d’écraser les ruines, de les ensevelir ou du moins de laisser le silence absorber les anciennes splendeurs comme les funestes misères. Les murs chaulés, les fenêtres abritées de moustiquaires, les fleurs au parfum capiteux qui lui sautaient au visage dès le porche franchi, il recevait tout comme on reçoit un être cher dans ses bras. Tout reflétait le résultat d’un labeur quotidien. C’était le refuge que ses parents s’étaient constitués pour héberger leurs derniers jours. Un bel exemple pour des héritiers qui auraient eu à s’inspirer du modèle laissé par leurs aînés.


–   Même ce réconfort m’a été enlevé, Ladha !  Si vous saviez comme je me sens vidé, dévoré, arraché de mes entrailles. Expurgé, éviscéré.


La vieille femme se sentit plus voûtée qu’elle ne l’était. Elle rétablit sur son épaule les plis de son vêtement que sa nervosité dérangeait sans cesse. Elle ne trouvait plus les mots qui auraient pu apaiser celui qu’elle avait si souvent accompagné dans ses jeux et ses premiers cris de douleur.


– Personne ne vous abandonne, Mr Daniel. Chacun sait qui vous êtes, chacun vous connaît tel que vous êtes.


Daniel se rebiffait :


– C’est comme si je n’avais plus rien à faire par ici. Vous savez bien, Ladha. Je suis né dans cette clinique. Je vais d’ailleurs voir la mère supérieure, lui demander au moins l’attestation de ma naissance dans ses locaux. Et cette chapelle en pierre rose ? Vous nous accompagniez aussi à la chapelle des Capucins et tandis que mes aînés se demandaient à quoi servaient l’autel et le retable où trônait une croix, vous veilliez sur moi, vous m’appreniez le silence des prières. Et les premières génuflexions. Mets-toi à genou ! Vous le disiez en fronçant les sourcils. Et puis mes premières années d’école !  C’est vous qui me conduisiez, vous qui me rameniez. Est-ce que tout cela a existé ?


 Elle aurait voulu lui répondre  Dans son cœur, oui, mais elle  lui dit seulement :


– Nous avions à vivre une vie que vos parents nous ont organisée. Tout cela  a bien existé puisque je suis là pour vous le dire.

–  Je suis revenu pour pouvoir dire aux religieuses de la clinique que ce sont elles qui m’ont retiré de la matrice mère et m’ont fait entrer dans le monde. Je suis revenu pour voir ce que des croyances peuvent construire dans un village où tout a été agencé à l’aune des bâtisseurs. Je suis revenu marcher sur les routes qui portent les noms des auteurs que j’ai étudiés. Ce qu’a fait mon père est à peine imaginable. Il a saccagé mes espérances, empêché la sève première de couler dans les veines de ma descendance. Qu’a-t-il fait de ma vie ?

–  Vous pouvez la refaire. Vous l’avez refait. Je ne crois pas que vous ayez besoin d’être accablé ou chagriné. Ceux qui vous ont écarté ne savent pas encore ce qui leur est réservé. On construit sur des ruines futures.

–   Je n’ai même pas de ruines à contempler. Je ne vais rien rebâtir, Ladha.  L’hydre sait se repaître de ses victimes.  N’oubliez pas que par ici, au départ, il n’y avait que des marécages où grouillaient des scorpions, des serpents et des créatures adipeuses qui se vautraient dans la fange des cloaques. Les moustiques viciaient l’air ambiant. La pestilence régnait. L’eau pure manquait au point qu’il a fallu faire apporter l’eau des  villages voisins pour pouvoir vivre. La putréfaction, les caniveaux de la luxure régnaient en  toute liberté.  Ce que je ne savais pas, c’est que des esprits puissent être encore capables de s’en faire des gorges chaudes  sans même chercher à les évacuer.  Ne parlez pas de racines. Ici, il y a la vase, le bourbier, les bas fonds chez ceux qui n’ont pas compris qu’on ne déshérite pas les descendants légitimes, ceux dont la réelle tâche est de recultiver la terre en friche.


 Ladha  ne s’attardait que sur la peine profonde de Daniel. En des temps lointains, quand il tombait et s’ouvrait le genou dans les buissons ou qu’il se prenait les cheveux dans les branches  des bougainvillées, elle le  ramenait dans la cuisine  où elle lui confectionnait un peu de cet amour que son destin ne lui avait pas prodigué. Son attachement à la famille  de Daniel ne venait pas du hasard, elle n’avait pas d’autre famille. Sa mère avait omis de lui dire d’où elle venait, avant de mourir d’une douleur secrète qui lui mangeait l’âme. Pour avoir longtemps préféré rester auprès de ses employeurs, Ladha s’était écartée de sa tribu jusqu’à ce qu’elle rompe le dernier lien qui la retenait encore auprès des siens. En refusant tout lien marital, elle s’était marginalisée.  

Daniel était son fils de procuration, lui et ses aînés plus frondeurs et moins enclins à se coltiner le petit dernier au milieu de leurs jeux tapageurs. Elle était pour eux une image figée, une médaille, une couronne.


La peine de Daniel obscurcit la lumière, le jour déclinait, elle avait laissé parler celui qu'elle aimait d'une affection profonde, prêtant une oreille attentive et compréhensive à ses brusques colères. Non seulement il avait perdu son patrimoine générationnel mais une  aberration aussi monstrueuse privait  sa descendance de toute racine.


Le caripoulé ne pouvait plus repousser chez lui.

 Ginette Flora

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Novembre  2025

         

2 commentaires


Malgré les affres de la Vie, l'injustice et le mal silencieux subsiste un lien magnifique qui a traversé les âges entre Daniel et sa vieille nourrice Ladha. N'est-ce pas là au fond, l'héritage ayant le plus de valeur...?

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Tout à fait, cher Fred. L'amour comme les plantes qui renaissent est un engrais précieux .

Merci beaucoup pour ta sublime lecture.

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