Le départ
- Ginette Flora Amouma
- 4 avr. 2024
- 1 min de lecture

Le départ
Je serais partie une nuit sans avoir su
Pourquoi malgré moi j’ai tant aperçu
Des ombres s’avancer sur un pont vermoulu
Tant entendu de mots sur les bords suspendus
D’un pétale fragile la fleur a donné
Un langage agile, un lien que j’ai ouvert
Sur parole immobile que j’ai voulu prendre
Fébrilement la comprendre à l’anse des pages
Pourrais-je jamais partir, l’eau vive est si douce
La fontaine que j’ai remplie de fols élans
De spasmes couverts de vie à peine émergée
M’a laissé une place entre les verts piliers
Au-delà de l’horizon quel regard confiant
Est venu sur la falaise des signatures
Soulever les montures pour montrer la prêle
Ensevelie parmi les mousses et les sphaignes
Un lierre continuait la remontée de l’usure
S’échappant des volets clos pour ne plus s’éteindre
Plus loin que des barrières aux planches disjointes
Pourrais-je emporter ce que j’ai découvert
Serais-je jamais partie sans reconnaître
Leur haleine dans les prés foisonnants
Entre les rochers entre les roseaux renaissants
Quand ils m’ont parlé dans leur verbe chantant
Tout bas dans un langage qui n’engage à rien
Que rien ne résiste aux premiers mots apparus
Et serais-je partie sans avoir pu relever leur main
Crispée sur mes jointures
Pour qu’un départ ne vienne pas
Ginette Flora
Avril 2024
Comme c'est beau , Ginette (ça l'est toujours !)
"Un lierre continuait la remontée de l’usure
S’échappant des volets clos pour ne plus s’éteindre
Plus loin que des barrières aux planches disjointes
Pourrais-je emporter ce que j’ai découvert"
Merci ... tellement !❤️