Le cycle du Ring ou l'Anneau du Nibelung de Richard Wagner - La Walkyrie ( 2/4 )
- Ginette Flora Amouma
- 6 mai
- 6 min de lecture
© images opéra online - la walkyrie
Comme pour l’or du Rhin, le 2ème volet du cycle du Ring s’ouvre aussi sur des personnages féminins. Les filles guerrières d’un roi sont au service de leur père qui s’assure une descendance capable de contrer les malédictions de l’anneau du Nibelung.
Il s’agit de Wotan, le maître du Walhalla, le palais où il s’est retranché après la terrible prédiction prononcée par Alberich et la clairvoyance d’Erda, la déesse-mère qui lui a dit :
« La fin des dieux est proche ».
Des années ont passé depuis l’Or du Rhin. Nous entrons dans une autre génération. Wotan s’est retiré dans son repaire et pour anéantir la prophétie d’Erda, il a séduit la déesse-mère pour en apprendre davantage sur « la rune » prophétisée. De cette relation avec Erda, il a eu une fille Brunhilde, la Walkyrie qui joue un rôle de transition entre le monde des dieux et celui des humains.
Il s’est créé une armée de walkyries avec ses neuf filles. D’autre part, il a eu des jumeaux d’une relation avec une mortelle : il s’agit de Siegmund et de sa sœur jumelle Sieglinde.
Hanté par la conquête du pouvoir qui lui conférerait une emprise sur le monde, il continue à lutter contre le nain Alberich.
Il cherche encore à reprendre l’anneau qui a été donné à Fafner le géant. Pour Wotan qui a les mains liées par la malédiction, la main mise sur le trésor convoité n’est plus possible qu’en armant les bras de sa descendance.
La walkyrie est un opéra en 3 actes. Le livret a été écrit entre 1851 et 1853 et la composition de la musique a pris deux ans, de 1854 à 1856.
Les leitmotivs reviennent situer les événements. Ce sont des petits motifs conducteurs, courts qui déterminent les caractères de chaque personnage et renseignent sur le cours de l’action.
Le 2ème opéra du Ring est le plus lyrique des 4 opéras du Ring appelé la Tétralogie (prologue + 3 journées) et comprend le leitmotiv devenu célèbre de la chevauchée des walkyries dans l’acte 3, à la scène 1.
Dans la mythologie nordique, la walkyrie est une guerrière qui servait le dieu Odin, le dieu des morts, de la victoire et du savoir. Son rôle est de combattre, de diriger des batailles, de choisir les morts pour ramener leurs âmes dans le Walhalla le paradis pour en faire des héros.
Wagner s’inspire de ces personnages pour créer ses amazones, les walkyries qui sont missionnées par leur père pour garder une influence sur l’issue des combats : victoire ou défaite, les walkyries obéissent à l’ordre de leur père. Les deux premiers actes de la walkyrie s’inspirent principalement de la saga médiévale, la Volsunge saga et la chanson de Nibelungen.
Composition
ACTE 1
On découvre toute la descendance de Wotan, le roi du Walhalla, qui a engendré des enfants issus de déesses et de mortelles.
Tout le 2ème volet du Ring est un affrontement entre les dieux et les mortels.
Tandis que l’orage s’abat dans la forêt où le destin de deux mortels se cristallise, au royaume des dieux, rien ne va plus car Wotan a fort à faire avec la rebelle Brunhilde.
Dans une forêt, la tempête gronde, un homme hagard cherche refuge et se présente dans la maison de Sieglinde qui vit avec son époux Hunding. C’est Siegmund.
Les deux personnages Siegmund et Sieglinde réalisent qu’ils sont jumeaux et racontent leurs origines. Siegmund raconte que sa mère et sa sœur ont été enlevées il y a bien longtemps et qu’il est toujours à la recherche des mécréants, les Neidinge, qui ont commis le forfait.
Or Hunding fait partie du clan des meurtriers mais il offre toutefois l’hospitalité à Siegmund pour la nuit mais le lendemain, il déclare qu’il reprendra la lutte.
La nuit, les deux frère et sœur décident de s’enfuir. Sieglinde raconte qu’une épée magique a été enfoncée par un étranger dans le frêne autour duquel est bâtie la maison, le jour où elle a été mariée de force à Hunding.
Siegmund retire l’épée et la baptise « Nothung, la détresse ».
ACTE 2
Wotan demande à l’invincible Brunhilde de voler au secours de Siegmund. Elle accepte mais la femme de Wotan, Frieka, déesse du mariage, veut punir les jumeaux d’avoir cédé à un acte incestueux.
Wotan explique qu’il faut un héros seul, indépendant, maître des actes dans le royaume des humains.
Frieka exige de son royal époux, le maître des dieux, de ne pas intervenir dans les affaires humaines.
Brunhilde apprend de son père Wotan qu’elle est la fille d’Erda, la déesse mère de la terre qui a prédit dans l’Or du Rhin que l’heure de la fin des dieux a sonné.
Il lui raconte qu’il a engendré huit autres filles, les walkyries pour recueillir les héros morts au combat. Ainsi, il peut former une armée d’âmes héroïques qui l’aideront à lutter contre le nain Alberich.
Or Alberich cherche à reconquérir l’anneau qui est aux mains de Fafner, le géant survivant qui se métamorphose en dragon grâce au casque, le Tarnhelm.
Wotan, qui a juré à Fricka de ne pas aider Siegmund, a les mains liées. Il interdit donc Brunhilde d’aider son demi-frère.
Wotan ordonne à Brunhilde de favoriser la victoire de Hunding.
Brunhilde annonce à Siegmund sa mort prochaine mais Sieglinde ne pourra le suivre dans le Walhalla où l’attend leur père Wotan.
Siegmund refuse de suivre Brunhilde qui lui dit qu’elle s’engage à s’occuper de Sieglinde et de l’enfant qu’elle porte, le futur Siegfried.
Brunhilde est ébranlée devant la force de l’amour humain. Elle décide de désobéir à son père, de rendre à l’épée de Siegmund son invulnérabilité et de lui assurer la victoire dans la bataille qu’il mène contre Hunding.
Sieglinde restée seule car Siegmund est parti au combat, revoit son enlèvement. A ce moment, Siegmund et Hunding livrent bataille. Waton apparaît car il a surpris la volte face de Brunhilde. Il neutralise l’épée de Siegmund et laisse Hunding tuer Siegmund.
Brunhilde ramasse les tronçons épars de l’épée et prend Sieglinde sur son cheval. Les deux femmes s’enfuient.
Hunding retire sa lance du cadavre de Siegmund. Wotan contemple son fils mort. Il a rempli sa part du marché.
Il décide de rattraper Brunhilde pour la punir de lui avoir désobéi.
ACTE 3
Le décor a considérablement changé. Nous sommes au sommet d'une montagne dans un paysage rude et sauvage de rochers, de grottes et de résineux.
Les walkyries arrivent avec des cris de victoire et emportent les corps des guerriers morts.
Elles sont Huit parce que Brunhilde est absente. On l'a laissée à la fin de l'Acte 2 avec Sieglinde dans les bras et pressée de s'enfuir.
L 'Acte 3 s'ouvre sur la célèbre chevauchée des walkyries, triomphantes et ramassant les morts.
Brunhilde arrive avec Sieglinde défaillante dans les bras. La walkyrie la conjure de rester en vie et de vivre car elle porte l'enfant de Siegmund. Cet enfant est voué à un grand destin. Il sera appelé Siegfried, le victorieux. Brunhilde demande de l’aide à ses sœurs, leur expliquant que Wotan la poursuit et veut lui reprendre Sieglinde qui est en danger de mort.
Les walkyries en entendant le galop du cheval de Wotan qui se rapproche, font un bouclier de leurs corps pour cacher Brunhilde et Sieglinde. Brunhilde donne à Sieglinde les morceaux épars de l’épée de Siegmund et lui dit que son fils Siegfried reforgera l’épée, celle-ci retrouvera ses fonctions magiques.
Wotan déboule, s'énerve et vitupère, il demande à voir Brunhilde qui pour sauver Sieglinde, se démasque et accepte la sentence de son père.
Il la renie, la bannit et la condamne à dormir entourée d’une barrière de feu et que seul celui qui parviendra à traverser le cercle de feu pourra la réveiller et l’épouser.
L’Acte 3 s’achève sur le paysage d’un rocher embrasé.
Le 2ème volet du cycle du Ring est un voyage lyrique qui fait appel à tous les registres vocaux du timbre lyrique. Les caractères s’opposent, les ambitions se confrontent, les âmes se déchirent, l’heure du choix porte le drame à son climax.
Nous quittons, à la fin de l’Acte 3, le destin des jumeaux, Siegmund et Sieglinde, pour entrer dans une autre marche du temps, vers le destin de Siegfried.
A suivre
Ginette Flora
Mai 2025
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