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La page de Marcel Faure - Poésies Août 2025

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Étalé au bord de soi

Sur la p(l)age blanche

Envie de mots

 

Des mots phosphorescents

Eclairés de l’intérieur

Et brûlants de passion

 

Sans nostalgie sans regrets

Dire le jour nouveau

Qui pétille de vie

 

Choses simples du matin

Café et tartines

Dans l’aube éblouissante

 

La chaleur des rencontres

Où naissent des amitiés

Pour supporter le gris

 

Balade sous les arbres

Où s’affairent les moineaux

Que des enfants poursuivent

 

Une revue abandonnée

Sur un banc ombragé

Incite à s’arrêter

 

Et puis le soir venu

Rassembler ses stylos

Et froisser le papier

 

Demain pour d’autres mots

Préparer le bureau

Lisser sa page blanche

 

**

 

Bleu

Entre ciel et mer

Matière à poème

 

**

 

Grandes heures de lumière

Où le bleu fait son show

 

Des corps se baignent

Dans le luxe gratuit

D’une mer sans défaut

La plage se régale

Quand les vagues murmurent

La chanson des galets

 

Ailleurs ce sont des volets

Qui se targuent d’azur

 

Apatites ou turquoises

Azurites aigues-marines

C’est tout un nuancier

Qui explose au soleil

En glissant vers le cyan

Arriver jusqu’au vert

Et quitter l’océan

Pour une ode à la terre

 

**


Debout

 

Matin hirsute

Lignes de fuite en désordre

Ciel cul par-dessus tête

 

Collines indéfinies

Des poches sous les yeux

Les champs sont flous

 

Camaïeux de mots

La pensée se révolte

Lézard dit-elle

 

Révolution douce

Rester au lit

Se reposer des hommes

 

Brûlure des draps

J’ai la peau urticaire

Et l’œil à fleur de vie

 

**

Lorsque les mots sont bleus

Le poète s’invente

Des oiseaux de passage

 

Ils vont courir le ciel

Haut très haut

Au-dessus de son âme

 

Et lorsqu’ils reviennent

Ils tiennent dans leur bec

Un petit brin d’azur

 

Homme des grands espaces

Il trace sur sa feuille

Des iles à découvrir

 

Puis il ferme les yeux

Il part il n’est plus là

La lumière le remplace

**

 

Il faudra inventer des oiseaux

Puis ouvrir grand leurs cages

En pariant sur la présence des arbres

 

Il faudra dessiner des collines

Avec des sources et des forêts

Et le brame des grands cerfs

 

Il faudra jeter des tournesols

Sur les plaines arides

Et faire lever les blés

 

Un clocher rescapé

Chantera l’angélus

Pour un nouveau soleil

 

Alors peut-être ressurgiront

Le geste du semeur

Et le berger tranquille

 

Dans l’haleine de l’aube

Nous serons nus

Comme au premier matin

 

**

 

La poésie parfois me réveille

Déjà mon poème est vôtre

 

Pour les vies malmenées

Le réconfort des mots

 

Un poète interdit de mots

Est un poète mort

 

Qui donc pour vous comprendre

Qui donc pour sécher vos larmes

 

C’est comme un ciel sans oiseaux

Tout ce bleu serait terrifiant

 

La nuit lorsqu’il n’écrit pas

Ces mots s’envolent

 

Même tristes ils animent l’espace

Le jour se cache toujours après la nuit

 

Oiseaux de nuit oiseaux de jour

Les mots nous portent

 

Ils communiquent avec l’amour

Et nous relèvent

 

La poésie parfois me réveille

Vous êtes mon poème

 

**


L’alphabet des herbiers

M’a appris les chemins

J’avance parmi les fleurs

En balbutiant leur nom

 

Palette des couleurs

Que la rosée ravive

Et la gamme des verts

Va du bronze à l’eau vive

 

J’ai tout le bleu du ciel

Pour poser des nuages

Des doux des cotonneux

Où reposer mes rêves

 

Voilà que je m’égare

À vouloir tout nommer

S’abandonner au vent

Pour suivre les akènes

 

L’intimité du myosotis

La courtoisie d’une orchidée

La fragrance des violettes

M’enivre de bonheur

 

Quel dieu invoquer

Que celui du printemps

Dont le seul objectif

Est d’ouvrir sur l’été

 

**


Sur le métier vingt fois …

 

Travailleur de papier

Qui triture les mots

Son argile fragile

 

C’est un métier humain

Qui révèle les âmes

 

Dans la chambre atelier

Où s’empilent des rêves

Il va vers l’impossible

 

Il ne transige pas

Mais il est homme

Souvent il se trompe

 

Alors il recommence

 

**

 

L’espoir

 

Quand le ciel s’effondre

Nous le savons

Le soleil reviendra

 

Parfois il tarde

Mais il est là

Affûtant ses rayons

 

C’est cela l’espoir

Une sorte de compromis

Entre désir et certitude

 

Quand le malheur accable

Une bougie au fond du désespoir

Une graine de soleil

 

**

 

Ici même les chiens sont bleus

Comme les herbes au bord de la rivière

Nous sommes heureux

Nous avons du travail

 

En ville on nous appelle les schtroumpfs

L’usine nous suit partout

Nos peaux sont bleues

Nos cheveux sont bleus

Nos yeux délavés aussi

 

Histoires de jeans

Ou de rideaux

Ou d’écharpes

On ne sait pas trop

Mais ce bleu nous va bien

Au milieu des fumées grises

Nous on sait qu’on existe

 

Au premier jour de mai

Quand les cheminées font grève

On se confond avec le ciel

Plus personne ne nous voit

C’est bien triste un 1er mai

 

**

 

Pour un baiser de vous

Je vis à pleine bouche

Et pour mille promis

Je serais éternel

Vous à qui je dis tu

Dans la barque des jours

Je tu vous nous

Nous sommes si nombreux

Dans les bras l’un de l’autre

 

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 Marcel Faure

Septembre 2025

1 commentaire


Nicole Loth
il y a 17 heures

Du bleu, des oiseaux et des mots qui embrasse tous les coeurs. De la belle poésie Marcel.

C'est que du bonheur. Merci pour cela. Belle journée...

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