La page de Marcel Faure, Juillet 2023 Extrait 1

Mais comment ne rien dire de Brigitte

Qui remonte à la source des poèmes

Ici est-ce la Loire

Ailleurs est-ce un lac

Et qui frappe à la porte

D'un vieux brigand des mots

En lisière des sources

La ressource des arbres

Qui retiennent un peu

La fraîcheur des sommets

Et le crayon de Daniel

Des rives impertinentes

Quelques pierres escaladent

Une feuille à dessein

Au plus près des cascades

Pour percher les oiseaux

Que faut-il dire de Brigitte

Qui cueille des images

Sans déranger les branches

Ni froisser les cieux

D'inutiles diatribes

Dans ce raffut silencieux

Où bouillonnent les mots

Attraper à mains nues

Des dentelles d'écume

Hors du miasme des villes

Jusqu'au bout des sentiers

Par tous les temps

Par toutes les vies

Se laver d'un poème

Et rire de tous ses yeux

Chut ne rien dire de Brigitte

Elle est au bain profond

Toute entière à l'écoute

Des sons des sensations

L'eau vive des poèmes

Des mots d'adieu

Dans le creux d'une oreille

Et des yeux embués

Un vent souffle bise

Rafale d'un sifflet

Et le quai trop sec

Un peu de pluie

Un zeste de mélancolie

Aurait fait mon affaire

Seul le paysage fuyait

Et je restais bras ballants

Le front contre la vitre

Evidemment je n'allais nulle part

Ailleurs aussi les jours sont gris

Je n'avais pas de bagages

Enfin si ton baiser attristé

La rosée sur tes joues

Et la campagne en fleur

Mais le temps des chemins

Avait saisi mon cœur

Je partais ignorant mes regrets

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Africains

Petits coqs de quartier

Dans l'odeur des kébabs

Si loin de leurs racines

Posée au coin d'un soir

Une angoisse éveillée

Écrase les corps

Tremblade d'une bougie

Une case hors du temps

Et le visage des pères

L'arbre du square aussi

Peut servir de sagesse

À qui veut palabrer

Dans un souffle savane

Le temps se courbe

Pour apaiser les âmes

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Juillet 2023

Extrait 1