La page de Babeth Louisa - Tempête

Une lame  soulève les chairs dépecées

 De la pointe  des crêtes furieuses de bave

On voit saillir des posidonies  arrachées

Violemment à leur cage de haines cachées

De  rancœurs  cloitrées au sel de rumeurs transfuges

  Sombrées dans les abîmes sans être jugés

Blessures acier jamais fermées criant grâce

 Montrant sans plus de vie les organes meurtris

  Les  entrailles labourées,  traînées  par les ans

 Vont se heurter hagards aux rives minérales

Dans un chaos renversé par les vents sans peur

Des souffles qui n’emportent rien sinon les cris

 Infernaux de Borée le fou de l’hiver

 D’Euros sanguin qui s’époumone sur l’automne

 Des dieux aigris  que Poséidon a bannis

 Dans les vagues hurlantes, ils se déchaînent

De quel message sont-ils porteurs les oiseaux

 Qui dans le ciel pastel tournoient comme  des voiles

 Claquant leurs ailes quand ils voient la terre ferme ?

 Près des cyprès résignés viennent s’échouer

 Ceux qui pensent échapper aux malédictions  

 Peinture de Babeth Louisa

 Texte de Ginette Flora

 Mai  2025