La descente de l'Achéron

©- Images Mairie de Paris - Le canal St Martin

Le canal St Martin, ses passerelles, ses écluses, ses ponts sont la propriété  de la ville de Paris.  Le canal a été inauguré en décembre 1825, le projet couvait depuis longtemps déjà de mettre en place une structure qui permettrait de parvenir jusqu’à la Seine sauvageonne qu’on ne pouvait approcher qu’avec prudence après avoir lentement et prudemment amorcé une dénivellation d’une dizaine de mètres. Le grand timonier précise que le bateau descend neuf mètres avant d’entrer en Seine et que sous les voûtes souterraines se projette un décor naturel de son et lumière qui fait ressembler la croisière à un voyage vers les Enfers en passant par la lecture des destins, un champ  jonché  d’asphodèles.   

Le nautonier accueille les passagers avec beaucoup de bonhomie. Cependant comment ne pas penser à Charon qui dans les marais de l’antique Grèce fait traverser les âmes des morts sur l’Achéron et le Styx ? Il n’a rien du «  batelier effrayant qui surveille les eaux et les fleuves ( Virgile – l’Enéide  Live VI) » 

La croisière sur le canal - 6 mai 2025

Après s’être acquitté de l’obole d’usage sans laquelle Charon repousse les réfractaires, il est conseillé de rester coi et attentif car le guide  parle des secrets du Paris souterrain après le passage de deux ponts tournants qui pivotent lentement sur eux-mêmes pour faire passer le bateau de croisière Canauxrama.  

Un vieux pont en bois, vestige du temps où les incendies rappellent les flammes de l’enfer, jette le guide dans de longs commentaires enfiévrés. Pour lutter contre les soudains départs de feux, les ponts ne sont plus construits en bois mais en acier pour mettre fin aux vieux ponts tout en bois du canal St Martin.

L’hôpital St Louis en briques rouges et de style Louis XIII apparaît, créé en 1607 comme dernière escale  pour ceux qui ont contracté la fièvre des âmes en passe d’échouer au mouroir.  Le bâtiment servait à désengorger les hôpitaux remplis des malades de la peste qui a décimé le peuple de Paris. Il a servi à recevoir les malades, les mourants  et  les morts. C’est l’Hôtel Dieu qui est le plus vieil hôpital de Paris et qui avait besoin d'être secondé par un autre bâtiment. L'hôtel St Louis vint ainsi à la recousse.

On passe ensuite sous une passerelle grise qui abrite les bâtiments des douaniers, la structure date de 1860. C’est un entrepôt pour abriter des tapis persans venus d’Iran, une marchandise qui essaie de passer à travers les canaux réglementaires.

L’écluse du Temple

Le passage du bateau devant l'écluse du Temple - 6 mai 2025

D’une longueur de 25 m,  c’est une double écluse car elle traverse deux bassins. On peut apercevoir  la maison des éclusiers  qui se dresse sur la gauche avec un écriteau placé sur la façade indiquant son usage.  Deux éclusiers sont chargés  de surveiller le canal et d’assurer leur maintenance à l’aide de 200 caméras car les 4,55 kms du canal sont gérés par la maison des éclusiers et des ponts tournants. A droite, se profile une autre maison plus petite et moins stylée. C’est une maison qui cache une industrie dense et peu ragoutante. Charon est en verve, de taciturne, il devient volubile, avide de déverser une ire personnelle contre quelque mauvais génie qui lui aurait joué un mauvais tour. Il se passe des choses inquiétantes. La maison cache une industrie occulte et infréquentable  C’est la partie sombre et hideuse de l’histoire du canal et Charon fait visiter les  abîmes du fleuve en révélant aux âmes des morts qu’ils découvrent la face cachée du fleuve.

C’est à cet endroit que bon nombre de personnes désespérées se suicident ou sont jetés à l’eau suite à de sordides complots et crimes commis à l’insu des autorités locales. Le rôle des éclusiers était aussi de récupérer ces corps et d’espérer en sauver quelques uns s’ils n’avaient pas déjà rejoint les rives des Enfers.

Un système de rétribution avait été instauré pour inciter les volontaires à remplir cette tâche considérée comme utile. Les écumeurs du fleuve se présentaient attirés par les quelques sous proposés  car on donnait l’équivalent de 5 euros pour chaque victime ramenée vivante et 2 euros pour chaque corps repêché.

Cette occupation marchande, lucrative a été détournée par les malfrats qui ramenaient de fausses victimes pour ainsi empocher la gratification proposée. Pour mettre fin à des activités illicites qui simulent de faux suicides, le système a été abandonné et ainsi  la chaîne des trafics morbides  a pu être rompue.

Charon suit le cours du canal, énumère les crimes commis, les détresses inconnues, c’est l’antre sordide des bas instincts, c’est la descente aux Enfers.

Le bateau  a déjà entamé une dénivellation de plus de 3 mètres.

 a/  On passe les 2 bassins, les dernières écluses

La descente s’enfonce encore de trois mètres en faisant les deux kilomètres en souterrain. Le canal montre sa plus belle façade en ces jours printaniers où des rangées d'arbres s'alignent avec leurs feuillages en couronnes. Ponts tournants et 4 doubles écluses, des pierres pour seule matière en cet endroit qui surgit des eaux dormantes.

L’écluse des Morts est tristement célèbre pour le gibet de Montfaucon, le lieu  de potence préféré des Rois de France qui ont vu tomber là de fortes têtes. Ce lieu a servi pendant plusieurs siècles.

La dernière écluse est l’écluse Jaurès avant d’entrer dans le bassin de la Villette.

 b/ La Villette

Le canal est un projet du 1er consul Napoléon en 1802. Il était destiné à faciliter l’adduction de l’eau vers la population de Paris. Avec l’aide de ses maréchaux, Napoléon obtient  l’accord des parisis pour apporter l’eau à Paris. Cette tâche sera interrompue entre 1809 et 1815 car Napoléon était occupé à guerroyer.

Louis XVIII, frère de Louis XVI,  relance le projet mais c’est en 1825 sous le règne de Charles X que le projet entamé s’achève. En décembre 2025, nous fêtons donc le 200ème anniversaire du canal St Martin.

Le nautonier insiste sur le fait que ce sont des prisonniers de guerre et des bagnards qui ont construit le canal.

En 1960, un projet d’urbanisme  a tenté de faire aboutir un projet de construction d’une autoroute mais André Malraux, alors ministre de la Culture,  a sauvé le canal en laissant le Paris d’autrefois  avec ses berges arborés,  ses passerelles et ses zones d’ombre.

Charon manœuvre pour entrer sous la voûte mystérieuse qui fait 1854m de longueur. Il faut plus d’un quart d’heure pour la traverser. C'est un tronçon mythique aves ses cryptes, ses murs striés de griffures, ses chemins de hallage, ses récits lugubres.

C’est à la fois une voûte et un tunnel. Elle se divise en trois tronçons : la voûte du Temple, la voûte longue  et une voûte en béton armé. On traverse des courbes, une construction harmonieuse qui suit les courbes de la voûte. Un schéma, même en plan sommaire, a été recherché pour comprendre la construction de la courbe de cette partie du tunnel mais rien n’a été trouvé. Les architectes restent admiratifs devant la construction de cette voûte.

 Il y a tout au long de la voûte des puits de lumière : des lanternaux  ou des oculi (yeux) qui diffusent des spots lumineux. C’est une source d’aération et de luminosité naturelle qui maintient la roche en état de minéral naturel. Les murs sont bâtis en pierre de taille,  la meulière  et ont 200 ans d’âge. La ventilation assure la qualité de la pierre.

c/ Les haleurs

Cette partie étroite de la voûte est bordée de chemins de halage où des hommes, des femmes et même des enfants, sanglés de cordes tiraient les bateaux. Au XIXème siècle, le halage est un mode de traction terrestre des bateaux qui consiste à les faire avancer le long d’un canal au moyen d’une corde tirée à la force des bras. Sous la voûte du canal, l’étroit sentier qui borde le tunnel ne permet pas d’y faire passer des chevaux ou des mulets, le halage humain était le seul moyen de faire passer les bateaux dans les tunnels.

C’était un travail titanesque,  les haleurs étaient comme des forçats attelés aux péniches dans la zone de halage où ils risquaient leur santé et leur vie pour un salaire de misère.

On dit au XIXème siècle que les hommes tirent « les bateaux au col ou à la bretelle », métier insalubre qui rejoint les métiers souterrains.

Charon marmonne  qu’on a atteint le Tartare et que les ombres qui se déplacent sur les murs sont les Lampades, des nymphes porteuses de torches.

Hésiode reprend le sujet : « le Tartare brumeux dans le sol aux routes profondes » Théogonie, 119

d / La crypte

La voûte montre des pierres tantôt grises, tantôt blanches. Le plafond de la voûte ne montre que  des pierres noires. C’est la teinte noirâtre qu’a pris la pierre comme témoin du niveau qu’ont atteint les crues de 1910.  Toute la voûte était sous l’eau et les crues ont laissé leurs marques sur la pierre.

Il a fallu cent ans pour construire cette voûte.

Une lumière jaune apparaît puis un grillage, la voûte prend la forme d’une cellule révélant une niche où sont enfermées les deux momies, cadeaux donnés par les souverains d’Égypte à Napoléon. Peu connue, elle a servi de décor à nombre de films.

Est-ce la porte des Enfers ? S’il y a de multiples chemins pour entrer au royaume des cieux, il y a en a mille autres pour frapper à la porte des Enfers ! Charon laisse-t-il ses âmes devant le grillage aux chaînes rouillées ? La voûte présente une étrange ogive, tout ce que la vie souterraine peut comporter de maléfices, de secrets pesants et de traités passés  à la lueur des lanternaux  semblent se battre aux barreaux et livrer les horreurs vécus par des inconnus aux mains crispées sur la ferraille.

 La sortie du tunnel et l’entrée dans le port de plaisance de l’Arsenal

 «  Mon rôle est achevé, je vous laisse dans les prairies des asphodèles, là, vous revivrez les meilleurs jours de votre destin avant qu’Hadès ne vienne vous recevoir dans son antre. »

Et le guide eut un geste souverain en présentant le port de plaisance,  sous un ciel bleu,  avec sur les quais des  échoppes, les étalages d’une vie vécue à l’air libre.

Les bateaux y sont accueillis à l’année. Ce sont des bateaux-logements qui viennent de loin. Le port a été inauguré par Jacques Chirac.  On est propriétaire, on s’acquitte des frais usuels d’électricité, d’eau et des impôts. Les bateaux arborent un nom peint sur la coque, les bateaux ont des fleurs aux bords des rambardes, les bateaux sont comme des péniches avec leurs fenêtres garnies de rideaux, la vie s’y accumule  et on la voit défiler dès  qu’on entre en Seine.

Les berges s’animent, les monuments abondent, l’histoire se décline  en passant sous les ponts. C’est l’histoire d’une vie qui se met à jour, un livre d’histoire s’ouvre.

La Seine, ses Bateaux-Mouches, ses ponts, ses quais

L’hôtel-Dieu a été créé en 651 par l'évêque St Landry. Il est reconstruit au XIXème siècle en pierres noires, de 1867 à 1890, sur l'île de la Cité.

La Tour de l’horloge, restaurée en 1848, brandit son temps avec les statues de la justice et des tables de la loi. le cadran actuel est de forme carrée, orné au centre de rayons dorés. C'est la première horloge publique de Paris construite en 1370 et dotée par la suite d'une cloche en argent.

La Conciergerie, c'est l'ancienne résidence royale où fut emprisonnée Marie-Antoinette. La citoyenne Richard lui apportait des œillets chaque matin. C’est actuellement un musée où l’on peut voir la cellule où a été enfermée la Reine.

Le Pont Neuf est composé de 381 masques appelés les mascarons, érigés pour éloigner les mauvais esprits. Sur les ponts de Paris, la poursuite de la croisière permet aussi de se souvenir. Tant d’âmes ont vécu, ont passé sous les ponts du livre de leur destin. Charon le guide laisse s’écouler ce temps sans plus rien dire ou à peine ajoute-t-il quelque anecdote inédite sortie ni d’Internet ni des annales de l’histoire mais d’une expérience personnelle et c’est toute la richesse de cette croisière sur la Seine.

Le Musée du Louvre a d’abord été une forteresse puis une résidence royale.  Aujourd’hui elle conserve 35000 œuvres d’art tout au long de ses 14 kms de galeries.  Il faut 3 jours et demi pour visiter le tout. Les plus célèbres tableaux y sont exposés : la Joconde, la Vénus et les Noces de Cana.

Le Pont Royal que Louis XIV a fait construire pour remercier les personnes qui lui ont construit le château de Versailles.

Le musée d’Orsay.  C’est l’ancienne gare d’Orsay, devenu musée en 1986 grâce à l’ancien président Giscard qui l’a sauvé d’un projet visant à le transformer en hôtel de luxe. Au musée d’Orsay sont exposées des œuvres impressionnistes.

Le Grand Palais crée en 1897, en fer et en verre, présente le résultat de la rencontre de l’Art et de la technologie. Le bâtiment loge le salon de l’art contemporain où des manifestations artistiques y sont régulièrement présentées.

Le Pont Concorde est construit en pierre. On voit l’obélisque de Louxor comme un crayon taillé pointu,  qui est un cadeau du souverain d’Egypte à Napoléon. Cela n’a pas été une mince affaire que d’arrimer la colonne et de la ramener jusqu’à Paris !

Le Pont Alexandre III ne possède qu’une seule arche. Nicolae II a posé la première pierre en hommage à l’amitié franco-russe.

Le Dôme des Invalides est recouvert de feuilles d’or. Il a été construit en 1677 pour le roi Louis XIV qui voulait accueillir les soldats invalides de ses armées dans un endroit à eux seuls consacré.  Il abrite l’église St Louis, des musées et le tombeau de napoléon 1er.   Il fait 107 m au sommet du dôme.  

L’église américaine construite par les USA qui ont choisi Paris pour construire leur première église américaine en Europe. Le président américain demande au bijoutier Tiffany de créer les vitraux.

Le Pont de l’Alma où se dresse une dinde en or offerte par les USA en hommage à leur indépendance Day. C’est à cet endroit qu’est érigée la statue du zouave, un combattant africain.  C’est aussi là que se trouve la plaque rappelant la mort bouleversante de  Lady Diana. C’est aussi là que les crues de 1910 ont atteint le cou du zouave et les crues de 2016 sont arrivées jusqu’à la ceinture.

Le zouave- 6 Mai 2025

La Tour Eiffel, pilône de 330m de hauteur, construite en 2 ans : 1887-1889. Elle a été sauvée à une seule voix près lors des élections  pour déterminer de son devenir : démolition ou conservation. Des antennes ont été installées en 1906 pour capter des stations radio et de télévision.  Durant la guerre, ces antennes ont intercepté des messages secrets des Allemands.

La tour Eiffel- 6 Mai 2025

Le pont Bir Hakeim avec une vue sur la tour Eiffel. Le pont comporte 2 étages, un pour les les piétons et les voitures et l’autre, un viaduc qui laisse passer la ligne 6 du métro. Des statues représentent des nautes, armateurs gaulois et des forgerons sur les piliers de pierre.

 2 îles naturelles et une île artificielle romantisent la cité.

-    L’ile de la Cité est une île située sur la Seine. Elle était autrefois le berceau de la ville de Paris, la Lutèce des manuels d'histoire. On y trouve des espaces verts, de nombreux jardins, l'église Notre-Dame et des bâtiments administratifs comme le Palais de Justice, la préfecture de Police et l'Hôtel-Dieu. S'y trouve également la chapelle de Louis IX, érigée en 1245.

La librairie Ulysse est connue pour ses ouvrages spécialisés dans les pays et les voyages.

-   L’île St Louis est aussi une île naturelle de la Seine. On y trouve beaucoup d'hôtels particuliers d'où son surnom d'île des palais. Depuis 1980, c'est devenu le lieu des résidences secondaires. On peut aussi visiter aussi la seule église de l'île, l'église St Louis.

-    L’île aux cygnes, c'est une île artificielle longue de 890 mètres et elle ne mesure que onze mètres de large. Elle ressemble à un long corridor. C'était initialement une digue. Des arbres y sont plantés en 1830, des bancs y sont posés le long de l'allée. L'extrémité de l'île est aménagée en 2012 pour accueillir divers équipements sportifs.

La réplique de la statue de la liberté s'y trouve dans sa version en bronze, tenant dans sa main gauche la fameuse tablette où sont inscrites deux dates : le 4 juillet 1776 et le 14 juillet 1789.

La Tour blanche  est un gratte-ciel de bureaux dans le quartier des affaires de la Défense  ( à Courbevoie).  Elle a 100 m de hauteur, hauteur réglementaire respectée.

 Elle appartient à la première génération  des tours de la Défense.

La statue de la liberté a été  offerte en 1987 par le journal International Herald Tribune par les Américains pour commémorer l’amitié franco-américaine. Le peintre Bartholdi a pris comme modèle le visage de sa mère pour figer les traits de la statue qui tient deux tablettes, l’une portant la date de l’independance day-1776 et l’autre la date de la révolution française-1789.

Le pont des Arts ou le pont des amoureux  réservé aux piétons et aux vélos. C’est le premier pont métallique construit à Paris. Il s’effondre en 1879. Il est reconstruit dans les normes qui se rapprochent le plus près possible de l’ouvrage initial. Suite à plusieurs affaissements, il est reconstruit plusieurs fois.

Depuis 2008, les garde-corps grillagés du pont des Arts sont utilisés pout accrocher des cadenas d’amour que les amoureux laissent comme gage d’éternité. (Cette pratique est reprise sur d’autres passerelles). Ce qui fait que la mairie évoque 45 tonnes de cadenas dommageables pour la stabilité du pont. Les garde-corps sont retirés en 2015 et sont remplacés par des panneaux en verre. Des œuvres Street art ont pendant un temps servi à assurer la relève.  

L’Institut de France est un bâtiment qui regroupe les Beaux-Arts, les Belles-Lettres, l’Académie française, celle des Sciences et celle des Sciences politiques et morales.  En 1636, fondé par le cardinal Richelieu, les noms des illustres savants sont gravés sur la façade mais aucun nom de femme n'y figure.

Le palais de la Légion d’honneur inauguré en 1925. C’est un musée militaire qui conserve les décorations et médailles émises pour des récompenses honorifiques et françaises.  Des expositions y sont présentées. Ce palais rappelle un autre dôme.  Construit en 1871 par Pierre Rousseau, le palais présente une façade en rotonde et un péristyle  dont s’est inspiré l’architecte de la Maison Blanche pour construire le palais présidentiel sur les souhaits du ministre américain Thomas Jefferson, ambassadeur à Paris, resté en admiration devant la création française.

Les bateaux-mouches  sont une compagnie fluviale créée en 1887 par Mr Bruel qui résidait alors dans un quartier appelé  Mouche à Lyon. Quand on consulte Internet, il est dit que la compagnie a été créée par Mr Sébastien Mouche. C’est faux. Mr Mouche n’existe pas.

Le guide fait un geste catégorique de la main signifiant par là que tout n’est pas inscrit sur les tablettes d’Internet.

Le blason de Paris, c’est  « De gueules à la nef équipée et habillée d'argent voguant sur des ondes du même mouvant de la pointe, au chef d'azur semé de fleurs de lys d'or »

Sa devise c’est « Fluctuat nec mergitur » (il est battu par les flots  mais ne sombre pas )

Georges Brassens reprend la devise pour la mettre au service des forts liens d’amitié qui peuvent unir des êtres humains.

Ses « fluctuat nec mergitur »

C'était pas de la littérature

N'en déplaise aux jeteurs de sort

Aux jeteurs de sort

Son capitaine et ses matelots

N'étaient pas des enfants de salauds

Mais des amis franco de port

Des copains d'abord 

 ( dans " Les copains d'abord" de Georges Brassens, 1964 )

Enfin pour terminer car il faut bien emprunter un petit passage pour entrer dans le royaume des morts, Charon avait convoyé les âmes jusque là en disant que seuls les élus y rentreraient et que pour cela, il fallait attendre le jugement d’Hadès qui siège dans cette petite maison de la ville de Paris. Elle mesure 2m50 de large. Personne n’y habite sauf quand on y est invité.  Elle appartient à la ville de Paris, seulement utilisée comme galerie d’art, elle est encastrée entre deux immeubles de briques aux murs rouges. C’est là, on est arrivé aux portes d’Hadès.  

C’est en décembre 2025 que seront commémorés les 200 ans du canal St Martin.  Il y a une époque qu’on ne peut laisser passer sans revoir les berges fleuries, les arbres reverdis. Au printemps, c’est leur couronne émeraude que le bateau longe, les brasseries sortent leurs petites banquettes. Les passerelles portent l’âme de Monet et comment ne pas conter fleurette au bord des sentiers qui ont vu passer les anciens, ceux qui ont entendu les chants et les poésies des riverains, des comédiens, des  musiciens et même des malandrins. 

Viens voir les comédiens, voir les musiciens 

Voir les magiciens qui arrivent

Devant l’église une roulotte peinte  en vert

Avec les chaises d’un théâtre à ciel ouvert

Quand les trois coups retentiront dans la nuit

 Ils vont renaître à la vie, les comédiens

 [Aznavour, 1962.]

Ginette Flora

Mai 2025