L'énigme

Le ciel est bleu ce jour, il semblait las hier

Demain de quelle humeur sera-t-il ?

L’aube ne montre que ses voiles diaphanes

Sa robe est pliée dans l’or de l’horizon

Des pas assidus arpentent le firmament

Dérangent-ils ? On ne s’interroge plus

L'heure fait sa ronde, c’est un vigile patient

Qui secoue ses chaînes mais on ne le traduit plus

S'affaire un nuage quand j’ouvre la porte

Il se demande pourquoi on ne lui parle plus

Soulevant un soleil qu’il a pris au dépourvu

Il souffle un mot hagard qui reste lettre morte

Et l’ombre qui grandit sur le sol ambré

Nerveuse, va-t-elle reprendre sa place ?

Une étoile soucieuse s'est préparée

Craint-elle aussi quelque chose qui l'agace ?

Le vent souffle dans les arbres mousseux

Une mélodie ne veut pas qu'on l'emprisonne

Ce n’est qu’un coup subit donné aux cieux

Qui aiment se répandre en parfum de cardamone

L’absence est si vivante quand je la croise

Le cristal de mon jardin s’agite, rien ne le désole

J’entends longtemps un air qui s’enracine

Où se réfugie un silence de ruines

Le vent voudrait dire qu’il vient d’ailleurs

Qu’il vient vers moi et rend le jour meilleur

Ce qu’il murmure n’a plus d’importance

Quand sa voix basse se charge de fragrances

Les matins savent sans m'avouer et m’abordent

D’un regard qu’ils remplissent d’éclairs

Et au bout du temps se forme une amphore

Qu’une main marquée par les épreuves

Me tend où je m'abreuve

Février 2024

Ginette Flora