L'écorce de ma peau
- Ginette Flora Amouma
- 30 déc. 2021
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 4 mai
J’ai la peau brunie comme l’écorce de l’arbre
Robur enfoncé dans son fût de plis rugueux
Dans les coulures des sillons frappés de bronze
Des doigts noueux ont retenu les radicelles
Les traces des tanins qui les ont visitées
J’ai la peau mordue par le chancre des attentes
Que le vent fait glisser dans le creux des oublis
J’ai la peau décharnée rongée par les chenilles
Que des brindilles dérangent au crépuscule
J’ai le sang de ta peur quand tu viens sur ma nuit
Et les dryades ont semé leur mercuriale
J’ai le visage secoué par les orages
Rondins de rides, tronçons aux griffons bannis
Ma robe devient jade de voir ton ombrage
J’ai des toiles couvertes de sève brûlante
D'ocre rouge comme les saisons qui m’habillent
J’ai l’ambre de tes yeux quand tu viens vers mon front
Les rôdeurs se sont couchés au pied des racines
J’ai le bois creusé des cernes de leurs ravages
Et dans la sylve endormie d’un temps qui s’enfuit
Tu viens t’effondrer sur l’écorce de ma peau
Cette poésie a été retenue pour concourir au grand prix automne 2021.
Le 1er décembre 2021, cette poésie est finaliste -jury au grand prix automne 2021 dans la catégorie "Poésies".
Le 30 décembre 2021, je suis lauréate du vote public.
Lauréat - Public Grand Prix Automne 2021
Pourquoi les lecteurs ont aimé ? « L'autrice parvient à nous faire ressentir et toucher cette écorce, les métaphores sont travaillées, et quelques images tout simplement sublimes. L'ensemble du poème est très pictural, le lecteur se figure aisément cet arbre, plein de vie, qui raconte son passé par son apparence, qui se tient, là, toujours, alors que le temps passe. »
Quelques commentaires :
Sir Henry de Baskerville, le 14 sept 2021 :
Un poème qui illustre à merveille le tempus fugit et toutes les affres inhérentes...un festival de couleurs, de nuances, de métaphores, de déclinaisons ...un régal... Lyne Fontana :
Originalité et unité dans le poème. La rugosité est palpable Armelle FAKIRIAN
Rien de plus beau ni si unique que l'écorce d'un arbre et la profondeur touchante des rides d'un visage qui a vécu. C'est très beau Ginette. Merci. Flore Anna
Une analogie entre l'arbre et nous, mais aussi, souvent, comme une communion...C'est beau Ginette. Chan Jau
La vie continue malgré tout! Jean-Pierre CHEVREUIL
Auprès de son arbre, il vivait heureux, lui aussi, le Grand Georges. Chantal Sourire ·
Vive les rides, preuve que l'on est encore là pour les compter...!
Atoutva ·
La force de l'arbre est passée dans le poème. Fleur A. ·
Très belle poésie sébastien larun ·
quel équilibre du vocabulaire pour ce port de bois haut et fier Viviane Fournier ·
Magnifique ... une poésie qu'on relit pour la goûter encore mieux ...du titre à la fin .... j'ai adoré ! Long John Loodmer ·
Les cernes de nos vies comme celles de l'arbre, font le compte des années Ralph Nouger ·
Une belle poésie où je ressens l'écorce de l'amour. M. Iraje ·
Après les racines, l'écorce ... Quoi de plus logique ... ? Duje · il y a 6 jours
Quelle force poétique . Les 2 derniers vers sont superbes . Romane Claren ·
Toutes mes voix pour ce poème incroyable !
Mes votes vous sont acquis, une véritable œuvre d'art. Moi, pauvre mortel, je reconnais que je vais devoir relire armé d’un dictionnaire. L'ensemble est puissant et lyrique, on sent la "créature" palpiter. Mes respects à l'auteure. Amitiés.
L'écorce et la peau fusionnent indiscutablement, c'est puissant et sensible . Une belle réussite.
Quel style éthéré, j'en suis pantois . Souffrances , stigmates qui conduisent à une victoire, à la victoire d'une peau brunie, mordue , décharnée, secouée ,mais donc solide dans une tourmente plutôt sylvestre. J'ai relu 3 fois encore ,ici . Mes souhaits : au plus haut du podium . Ma contribution ( d'un être inférieur à votre talent ) +5 . Randolph B.
Relecture délicieuse, la dernière strophe en point d'orgue sublime.
Epoustouflant et somptueux. Un poème-vie maquisard et résilient.Je vote à deux mains. Fredo la douleur · il y a 7 jours
Toutes mes félicitations à vous, Ginette ! Je vous souhaite une très bonne finale ! ^^ Renaud Busenhard
Rugueux comme l'écorce, fort comme les troncs ! Bravo ! Robert-Haïtam Péaud
Toutes mes félicitations ! Une finale méritée. Louisa
Bien sûr Ginette chaque évènement marque notre visage et heureusement, les rides d'expression le sculpte. De même l'écorce des arbres se craquelle et devient plus épaisse peut-être pour le rendre plus fort. Jo Kummer
La vie d'un arbre, la vie d'une femme, chaque jour une ride de plus!
Notre peau, comme celle des chênes se marque du temps qui passe. Douleurs et bonheurs passés s’y lisent. C’est un témoignage de ce que nous avons vécu et c’est beau, comme l’est votre texte, Ginette. Marcel Faure
Un vieux chêne toujours robuste qui accueille toujours le chagrin et les joies des hommes. Bravo. Fredo la douleur
On sent battre un cœur mélancolique sous cette écorce de chair, Ginette... Georges Saquet
Une coulée de vie entre l'écorce et la chair ! Très beau ... Mon vote. Françoise Desvigne
Très beau, magnifique ! Randolph B. ·
Fin de l'été, l’automne arrive doucement, la sève s’apprête à descendre vers les racines, puis dans la terre. C'est alors que votre poème prend sa force, que vos mots subtils prennent sens pour notre plus grande joie, celle de vous lire. Patrick Gibon ·
un arbre magique que ce texte en magie et merveille des mondes.
Au pied de mon arbre, là ou j'aimerais dormir pour toujours, lui protecteur les journées chaudes de l'été et si tremblant les jours froids de l'hiver, il est si beau avec la rugosité de son grand âge, nous nous ressemblons tant mon vieil ami...
Un poème superbe, à fleur d'écorce. Je ne le vois pas sur votre page, je regarderai demain !