L'Avent, jour 21 Balthazar

Je l'ai habillé en touareg, prince des tribus nomades qui marchent dans le désert et qui, la nuit venue, savent consulter les étoiles.

C'est un mage, prince de Babylone ou d'Abyssinie ou d'Ethiopie, au teint basané, féru d'astronomie, il était tout indiqué pour représenter l'Afrique.

Les textes anciens n'hésitent pas à le faire voyager jusqu'à Bethléem.

Les arts des premiers temps médiévaux ne représentent pas le troisième mage comme un prince venant de l'Afrique.

C'est au 15ème siècle, au temps de la découverte des nouveaux mondes que le troisième mage acquiert une tout autre signification : il est celui qui développe et assoit le principe d'un humanisme planétaire.

Le voyage des rois mages devient une quête vers l'autre, l'humain étrange mais semblable et qui avance aussi pour écouter une parole porteuse d'espoir et de paix.

C'est ainsi que l'histoire rapporte qu'il y aurait eu un quatrième mage, Taor, prince de Mangalore, une principauté du Sud de l'Inde qui, entendant la nouvelle de la naissance d'un roi, prend lui aussi la route non pas des épices mais celle des étoiles. Il se perd et reste trente-trois ans dans les mines de sel des régions de la Mésopotamie. Il n'arrive à Jérusalem que le jour de la crucifixion !

Michel Tournier reprend ce thème dans son livre " Gaspard, Melchior et Balthazar" (1980)

Le quatrième mage devient une sorte de légende avec des variantes mais ayant toujours pour thème commun, celui de l'arrivée tardive auprès de celui qui ne cesse de faire parler de lui depuis plus de deux mille ans.

Et pour finir, voici mes trois rois mages personnalisés par des chutes de tissu, de laine et de paillettes. Chaque année, je les revisite en me disant que le merveilleux ne ternit pas, la féerie demeure et si des légendes peuvent nous faire rêver, pourquoi pas ne pas embarquer sur leurs Etoiles intergalactiques ?