Kassia de Constantinople
- Ginette Flora Amouma
- 17 janv.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 21 avr.

Kassia ou Cassienne est une poétesse, une compositrice et une religieuse née vers 810 à Constantinople ( Istanbul).
A l’instar d’Hildegarde de Bingen, elle a laissé sa marque dans l’histoire de la musique car elle est l’une des premières compositrices du Moyen-âge et de l’empire byzantin.
Elevée au sein d’une famille cultivée et brillante, elle en reçut tous les bénéfices grâce à un père qui lui procura une éducation soignée et privilégiée à une époque où les femmes n’avaient pas accès à la culture. Kassia se révéla une élève particulièrement douée, adulée également pour sa beauté qui lui valut les attentions de l’empereur byzantin Théophile.
A la suite d’un concours de « défilé des épouses », événement durant lequel l’empereur choisit sa future épouse, Kassia se présenta pour honorer l’invitation qui lui est parvenue. Mais lorsque l’empereur, frappé par sa beauté, lui dit :
– C’est à travers les femmes que se distillent les passions les plus viles.
Kassia répondit avec une pointe d’effronterie en évoquant la Vierge Marie :
– Mais c’est à travers les femmes qu’arrivent les meilleures choses.
Théophile l’empereur, piqué au vif choisit par dépit d’épouser Théodora, une autre beauté du concours. Bien plus tard, sachant sa fin venue, il rendit visite à Kassia devenue abbesse d’un monastère.
Il trouva l’hymne qu’elle écrivait et ajouta un vers : « Elle entendit le bruit de ses pas au crépuscule du Paradis et elle se cacha par crainte. »
Kassia qui s’était effectivement retirée à l’annonce de la visite de l’empereur, acheva l’hymne en justifiant son geste où elle avoue qu’à l’amour humain, elle a préféré la dévotion éternelle.
Légende ou fait divers, l’anecdote se transmet encore dès qu’on parle de Kassia de Constantinople.
Le choix de Kassia
Kassia se sait destinée à une carrière religieuse. Elle entre au monastère où elle se fait remarquer jusqu’à fonder son monastère et en devenir la supérieure, l’abbesse principale, avec le titre d’higoumène, titre conféré aux supérieurs de l’église orthodoxe qui correspond à la fonction d'abbesse dans le clergé catholique.
La compositrice Kassia
Elle compose plus de 50 œuvres liturgiques, des chants sacrés orthodoxes et pas moins de plusieurs centaines de versets profanes. C’est la première compositrice dont les œuvres ont été conservées pour être interprétées encore de nos jours.
L’ensemble Vocame lui consacre un album prestigieux.
Ek risis agathis (d'une bonne racine, un bon fruit a poussé)
C’est une musique qui nous parvient de très loin, des voix nous parviennent par delà le temps et les époques. Il y avait en ces temps-là des voix, une partition, peu d’instruments d’accompagnement, juste un chant sacré qui résiste.
Les œuvres de Kassia
Les hymnes, liturgies et versets profanes ( quelques centaines ) font partie des œuvres de Kassia. Ce sont souvent des hymnes à la gloire d'un Saint ou pour célébrer des fêtes religieuses particulières comme le mercredi Saint pour lequel Kassia compose son Tropaire.
Son œuvre la plus connue est l'hymne de Kassia ou le tropaire du Mercredi saint, un chant qui décrit les sensations de la jeune pècheresse qui se repent, passage inspiré de l'Evangile racontant le geste d'amour du Christ pardonnant à la pécheresse : l'onction de Béthanie.
L'ensemble Vocame nous ouvre l'univers du sacré byzantin.
C'est aussi des citations, des épigrammes et des dictons moraux qui enrichissent sa production riche et raffinée et qui complètent ce portrait pour le moins atypique.
© Chants orthodoxes / blogspot.com
Ginette Flora
Janvier 2025
une belle découverte, une belle histoire de femme, une envolée qui résonne ...❤️
En écoutant l'ensemble VocaMe, je suis partie loin de nos préoccuations terrestes... Bonne journée, Ginette !