Cala Romantica

J’ai pris le sentier côtier, tortueux, escarpé,

Les ornières sur les bords étroits m’ont ralentie

La poussière chancèle quand j’ai marché sur une piste aride

Un moment j’ai souhaité que le ciel craquèle

J’ai pu me rassasier de la mer lavandée

qui étincèle

Au loin le bateau blanc appelle à l’évasion

Pas un triton ne s’est retourné pour me voir résister

Telle une naïade d’un mythe ancien j’ai gravi un rocher

Le calcaire dénudé s’est foulé d’ombre et de sable

J’ai délacé mes pensées, j’ai ôté mes échardes

Un buccin nageait dans l’eau radieuse, je l’ai envié

Une source souterraine lave les gangrènes

S’il y avait une réticence, je l’ai vue s’enfuir

La conscience libérée, j’ai laissé le vent me nourrir

Dans les cabanons gonflés de soleil

Il y en a qui savent

La vérité émerge dans la dureté des garrigues

Les vagues se cognent sur les grottes des falaises

Et la voix des gouffres marins s’époumone

Dans le silence des landes, dans le mutisme des vallons

Et dans l’échancrure des calanques sauvages

J’ai calmé les soubresauts de ma nature entière

Août 2023

Ginette Flora