top of page

Marguerite Yourcenar, femme de lettres

Dernière mise à jour : 21 janv.


C'est l'anniversaire aujourd'hui de la naissance de Marguerite Yourcenar.

Née le 8 juin 1903 et décédée le 17 décembre 1987, son nom est synonyme de l'entrée de la première femme dans l'Académie Française, une institution créée en 1635 et qui a toujours refusé l'entrée des personnalités féminines.

Romancière, poétesse, elle est très éprise des Belles-Lettres. Essais, nouvelles, critiques littéraires font partie de son panel littéraire.

Son roman " Les mémoires d'Hadrien" révèle une écriture qui parle avec la conscience du temps présent d'un personnage du passé. Elle choisit Hadrien parce qu'elle est versée dans les littératures gréco-latines. " Se transporter en pensée dans l'esprit d'un autre qui eût pensé comme aujourd'hui."

De ses nombreux voyages, elle tire des récits : "Nouvelles orientales" et " Feux" .

Mais son œuvre poétique est plus discrète. Un poème rend grâce à son désir de parler avec délicatesse des souffrances sentimentales.

Son recueil de poésies " Les charités d'Alcippe " (1929) renferme ses plus belles poésies comme le célèbre :

" Vous ne saurez jamais "



ree
ree


Vous ne saurez jamais que votre âme voyage Comme au fond de mon cœur un doux cœur adopté Et que rien, ni le temps, d'autres amours, ni l'âge N'empêcheront jamais que vous ayez été; Que la beauté du monde a pris votre visage, Vit de votre douceur, luit de votre clarté, Et que le lac pensif au fond du paysage Me redit seulement votre sérénité. Vous ne saurez jamais que j'emporte votre âme Comme une lampe d'or qui m'éclaire en marchant; Qu'un peu de votre voix a passé dans mon chant. Doux flambeau, vos rayons, doux brasier, votre flamme M'instruisent des sentiers que vous avez suivis, Et vous vivez un peu puisque je vous survis.

(extrait du recueil "Les charités d'Alcippe" nouvelle édition 1984, Gallimard)



Il y a des lignes poétiques qui transcendent le temps .

Rien ne changera jamais l'absolue pureté de ces aveux qui résonnent en nous comme des hymnes éternels.


Dans " L'œuvre au noir ", la poétesse part pour la quête du sens de la vie qui pour elle, est en constant devenir.

En vivant de la beauté qu'elle lève de la poésie, elle ré-enchante le monde et lui donne matière à existence.

Son œuvre est riche, immense mais on s'attardera sur sa trajectoire poétique. Elle enseigne la littérature française aux Etats-Unis, elle traduit les chants des negro-spirituals et vit dans l'île des Monts-Déserts.


ree

Juin 2023

Ginette Flora


12 commentaires


Colette Kahn
Colette Kahn
09 juin 2023

Merci pour ce beau et enrichissant partage, Ginette !

J'aime
En réponse à

Son œuvre poétique est très riche de sensibilité. J'ai voulu évoquer cette partie d'elle-même chez une auteure par ailleurs très prolixe.

Bonne journée ensoleillée, Alice .

J'aime

Membre inconnu
09 juin 2023

Un bel hommage à cette grande dame qui le mérite, même si, hélas, une fois élue à l'Académie, n'y a brillé ni par ses travaux, ni par sa présence, ni par son assiduité.... Elle mériterait le surnom de "la désintéressée"... ( c'est ce que m'a dit un jour de dédicaces Jean D'ormesson alors que nous échangions quelques trop brefs mots, au grand dam de ceux qui attendaient, le jour où je réussis, le rendant hilare, outre à me dédicacer tous ses livres que je possédais alors, mais en plus le tome 1 des "Mémoires d'outre-tombe, "Par usurpation., mais amicalement.."

ree

J'aime
Membre inconnu
09 juin 2023
En réponse à

C'est trop d'honneur.... mais merci beaucoup.

J'aime

Fournier Viviane
Fournier Viviane
09 juin 2023

❤️Oh merci Ginette ...magnifique partage qui me touche vriament !

J'aime
En réponse à

Tant mieux. Cela me ravit , Viviane.

J'aime

berliner.randolph
berliner.randolph
08 juin 2023

Les années passent Ginette...et l'amitié s'enrichit !

J'aime
En réponse à

Oui, le temps passe ... et des articles reviennent s'enrichir parce que, relus, ils prennent une autre dimension.

J'aime

Le poème de Marguerite Yourcenar et vos deux phrases suffiront à remplir d'émerveillement ma fin de journée (en compagnie de Purcell, Gibbons, Locke et d'autres anglais que je réécoute depuis ce matin).

J'aime
En réponse à

Je parle d'Orlando Gibbons (il y a des compositeurs homonymes), dont j'apprécie l'art du contrepoint dans ses "full anthems". Quant à Purcell...vous connaissez "Didon et Enée" ! Je vous propose "Musique pour les funérailles de la reine Mary", et plus sobre et moins connu, ses psaumes et, comme Gibbons, les "full anthems".

Vous me direz si vous appréciez.

J'aime
bottom of page