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Le salon littéraire ....et sa féerie. Pièce 7

Dernière mise à jour : 21 janv.



Chopin le dit lui-même. Il ne sait pas d'où vient sa musique. C'est à son piano qu'il en parle de ce qui lui traverse le coeur. Il n'a pas de doctrine ni de méthode. Il est inspiré et poursuit son inspiration sans jamais s'arrêter. Mais qu'est donc cette âme qui le conduit dans des fugues à la recherche d'un " je ne sais quoi ... "?

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Les nymphéas de Monet sont une féerie aquatique.

" J'ai eu une révélation des féeries de mon étang. J'ai pris ma palette. Depuis ce temps, je n'ai guère eu d'autre modèle. "

Un paysage d'eau, une retraite, un aquarium fleuri, un monde clos où se réfugier pour rêver, vide de toute présence humaine. Des branches de saule, des reflets d'arbre, des fleurs, tout cela berce l'âme et le coeur.

" Une illusion d'un tout sans fin, d'une onde sans horizon et sans rivage" selon les termes mêmes de Claude Monet.


Cette pièce N°7 de notre salon se place sous le signe de la féerie, l'âme en a besoin. C'est son souffle vital. Elle se nourrit des émotions contenues dans l'urne du coeur. Un battement étonné, c'est là où s'installe l' éblouissement d'une émotion qui nous tient en haleine :

- Et la féerie nous surprend au détour de ce que l'on voit. Des couleurs révèlent la beauté fleurissant à nos côtés. Les peintures de notre amie Louisa nous invitent à contempler les couleurs des fleurs, riches en émotions.

- Ce qu'elle fredonne cette âme si sensible, notre ami Fred le compose. Il nous donne à écouter une composition de sa playlist tandis que notre ami Randolph ne cesse de nous faire partager la musique du coeur. Aujourd’hui, il parle avec émotion de Léo Brouwer.


- Ce que dit l'âme est délicatement écrit. Nous invitons quelques plumes amies qui nous font partager leurs poésies ou leurs textes.

Nous cherchons encore avec ce qui nous est donné comme outils de créativité de parler de ce qui est au fond de nous. Nous sommes heureux de présenter Hélène Sauter qui par son art tout particulier, osmose du dessin et du numérique, nous fait entrer dans son univers.

L'âme c'est " L'essence de la dignité de l'homme " dit Camus , " sa singularité , sa part irremplaçable. "

et comment ne pas mentionner l’auteur Phil Bottle qui nous a fait redécouvrir un film : "1900, la légende du pianiste sur l'océan"

Notre invitée Albane Charieau nous présente un texte inédit que nous sommes heureux de faire paraître dans notre salon.

Et comme nous sommes dans la féerie, je vous parle de mes lectures, des oeuvres littéraires, cinématographiques qui m'ont interpellée :

J'ai appris à connaître Pierre Dubois, un conteur, un elfinologue.

L’âme se laisse difficilement définir, l'auteur François Cheng en parle dans son livre.


Et je termine cette invitation à nous suivre en vous parlant de mes récentes publications.



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Voici deux compositions de notre ami Frédéric .


De l'aube au couchant, le voyage de nos sens est presqu'intraduisible. Seule la magie de quelques arpèges parviennent à s'en approcher ! Voici la première escale de cette journée fractionnée en plusieurs pauses que les prochains rendez-vous du salon présenteront.


"Flying above the clouds" de Frédéric, notre ami qui a composé ce morceau le 31 juillet 2022. Un message bref : s'élever haut , le plus haut possible comme un aigle peut le faire et cela m'a rappelé cette légende de l'aigle et du corbeau :

"Un corbeau s'abat sur un aigle en plein vol et commence à le lacérer, le griffer, le crocheter. Pour s'en débarrasser, l'aigle monte de plus en plus haut dans le ciel là où le corbeau, manquant d'oxygène, tombe et meurt tandis que notre ami l'aigle poursuit sa montée dans le ciel et va planer au milieu des étoiles."

[Moralité : si on t'embête, place-toi au dessus de tout, là où personne ne peut t'atteindre !]


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Notre amie Louisa nous peint les beautés simples de la terre, les fleurs sous le soleil brûlant, les fleurs que Louisa nomme les petits soleils, les pavots blancs, les marguerites et les échevelées par le mistral et qui se hissent au bord des routes.

Les fleurs de cet été débordant de chaleur comblent notre regard émerveillé.


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Randolph nous invite dans l'univers de Léo Brouwer .

Il nous présente une biographie du musicien puis une page de liens qui nous promettent d'heureux moments de belle musique.

Ensuite les visiteurs du salon seront vivement intéressés par l'histoire que nous raconte Randolph de sa rencontre avec Léo Brouwer .


Biographie (texte traduit de l’espagnol – anonyme - Book Wiki – revu et corrigé par Randy)


Juan Leovigildo Brouwer Mezquida (La Havane, 1 Mars 1939) est compositeur, guitariste et chef d’orchestre cubain.

Il est le petit-fils du compositeur cubain Ernestina Lecuona y Casado, et l'arrière petit-fils du compositeur Ernesto Lecuona.


Enfant, il a reçu une impulsion initiale par son père, un médecin, qui était un fan de Villa-Lobos, Tarrega et Granados. Il a commencé à encourager son fils à jouer les œuvres de ces compositeurs, la plupart du temps à l'oreille. Le jeune Brouwer a reçu sa première formation musicale par le célèbre guitariste cubain Isaac Nicola, pédagogue, un disciple de Emilio Pujol. Plus tard, il est allé aux États-Unis pour étudier la musique à l’Université de Hartford et plus tard à Juilliard, où il a étudié la composition avec Stefan Wolpe et Vincent Persichetti. En 1970, Brouwer a joué la première d'El Cimarron par Hans Werner Henze à Berlin. En plus de Morton Feldman, en 1972, il a reçu une bourse du DAAD (German Academic Exchange Service), devenant compositeur et professeur à l'Académie des sciences et des arts de Berlin. En Allemagne, Brouwer a enregistré un certain nombre de disques pour Deutsche Grammophon.

La carrière de guitariste de Brouwer a pris fin au début des années quatre-vingt en raison d'une blessure au tendon du majeur de sa main droite.

Ses premières œuvres montrent l'influence de la musique populaire cubaine, mais au cours des sixties et seventies, Brouwer a été intéressé par la musique des compositeurs d'avant-garde tels que Luigi Nono et Iannis Xenakis, en utilisant l’indétermination dans des œuvres telles que le Sonograma. D'autres œuvres de cette période comprennent les pièces pour guitare Canticum (1968) La espiral éternelle (1971) Parabole (1973) et Tarantos (1974). Plus récemment, les œuvres de Brouwer ont adopté des styles plus traditionnels, et minimalistes. Le travail pour guitare solo El Decameron Negro (1981), La sonate (1990, pour Julian Bream) et Paisaje cubaine avec Campanas (1996) sont des exemples de cette tendance.

En 1987, Brouwer a été choisi, avec Isaac Stern et Alan Danielou, par l'UNESCO comme Membre d'honneur en reconnaissance de sa carrière musicale.

Brouwer a dirigé des orchestres partout dans le monde, y compris l’Orchestre Philharmonique de Berlin, l'Orchestre symphonique national écossais, le BBC Concert Orchestra et l’Orchestre symphonique national du Mexique. Il a joué à la fois en tant que compositeur et guitariste lors de nombreux grands événements musicaux internationaux. Cancion de gesta (épique) a été joué par des orchestres à travers le monde.


Fugue N° 1 (1959)

Tres Bocetos (Trois esquisses) - pour piano seul (1959)


Elogio de la Danza (1964)


Un Dia de Noviembre (1968)


El Decameron negro (1981)


Manuscrito antiguo encontrado en una botella (1983)


Concerto Elegiaco (N°3) - 3ème mouvement (1986)

Mitologia de las Aguas ** - Sonate pour flûte et guitare - 1er mvt. Nacimiento del Amazonas (2009)

Quintette pour guitare et quatuor à cordes N°2 (2019)


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Leo Brouwer, guitariste virtuose (Archives)


IV.Le Güïje, Gobelin des fleuves de Cuba ( caraïbes)



Quelques mots supplémentaires. Mais surtout quel hasard, la résonance de ses premiers mots, avec ceux du début de cet article :

https://www.youtube.com/watch?v=4cbEn06uwo



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LEO BROUWER

(histoire d’un « rendez-vous »*)



*Paul Eluard


Il s’agit en fait d’un double rendez-vous, une suite de ricochets qui ouvrirent des portes, fruits du hasard diront certains, courbes du destin diront d’autres. Je penche volontiers pour les rendez-vous dont parle Eluard qui m’apparaissent comme le jeu d’improbables rencontres.

Lors de mes études médicales, une amie me fit rencontrer Clément, un guitariste classique, diplômé du conservatoire de Montréal, venu en Europe pour se perfectionner en suivant l’enseignement de Ako Ito, renommée pour son excellente pédagogie.

Dès notre premier contact, ne sonnèrent pas seulement les vibrations d’une guitare. Clément devint mon professeur particulier pendant les dix-huit mois de son séjour. Une solide amitié se noua naturellement entre nous.

Il travaillait inlassablement. Quand je rendais visite à mon amie, j’entendais à travers la cloison des gammes, encore des gammes, toujours des gammes ! Ainsi, Clément s’astreignait à plusieurs heures de gammes chaque jour, puis, mesure par mesure, parfois note par note, il étudiait un morceau que je ne comprenais pas. Mon écoute était alors superficielle. J’entendais des accords, suivis du choc de la main sur les cordes ou bien sur la caisse de résonance, aussitôt après des arpèges aussi brefs que rapides ; un silence qui me coupait le souffle, et enfin tintaient de délicates harmoniques. Petit à petit, cette musique me devint intelligible et belle. Le nom de l’œuvre - Elogio de la danza - de Leo Brouwer prenait tout son sens.

Ce fut le second rendez-vous, qui bouleversa mon écoute musicale, qui me bouleversa complètement.

Leo Brouwer est un guitariste, chef d’orchestre et surtout compositeur cubain, né en 1939, encore en activité aujourd’hui - principalement dans les festivals où il est invité, dans le monde entier. Son œuvre occupe une place majeure dans la musique de la fin du vingtième siècle, et ce, au-delà de la littérature pour guitare. Brouwer composa certes essentiellement pour son instrument, parvenant à faire naître de nouveaux sons, par percussion, frôlement des cordes ou harmoniques. Il a écrit également pour toutes sortes d’instruments et de formations, quatuor à cordes, orchestre philharmonique, quatuors et duos de guitares, piano, violoncelle, flûte, cor, violon et clarinette. Les spécialistes dénombrent plus de 300 opus. Le maître cubain composa également des musiques de films - le thème de Un dia de noviembre est son œuvre la plus célèbre. Son catalogue est impressionnant, gigantesque et varié. Pour moi, chacune de ses compositions est belle.


Je présente quelques facettes de la musique de Leo Brouwer. Je vous invite à découvrir l’homme, et l’œuvre, dans toute son étendue. Peut-être avez-vous rendez-vous avec lui ?


PS : Lors de son retour au Québec, Clément m’offrit la partition manuscrite de l’œuvre qu’il avait travaillée pendant des semaines, partition ponctuée de commentaires sibyllins, de signes indéchiffrables, de biffures au stylo rouge, tout cela de la main de Ako Ito. Un document que je conserve précieusement.




Nous avons le plaisir de recevoir deux auteures de Short Edition :

Albane Charieau et Hélène Sauter


Albane nous présente un texte.

Rien n'est laissé au hasard, ni la poésie sauvage et troublante qui émane de la description d'une terre envahie de ronces ni la délicate plume, ni l'atmosphère floutée si chère à l'écrivaine, habituée à parcourir les plaines habitées par des sons qui rappellent les voix qui nous rongent l'âme.

Une autre sorte de féerie .

Texte d'Albane Charieau

Reçu le 18 août 2022


De la terre chaude, presque brûlée, monte un souffle profond qui secoue les entrailles de la plaine et fait plier furieusement la nature.

Comme une lande bannie par les Dieux, Freycenet, échevelé, se tord et danse curieusement.

Visiteuse d'un jour, je reçois cette souffrance comme un écho à la mienne.

Freycenet le dix-neuf juillet deux mille vingt deux.



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Hélène Sauter, auteure de Short Edition, nous interpelle par sa prodigieuse activité artistique .

Sa chaîne You tube nous fait découvrir son cyber-espace.

Ses divers réseaux sociaux ( facebook; instagram)

site web : https://www.helenesauter.fr

nous renseignent sur la généreuse créativité de l'auteure.

Son époux est le compositeur Louis Sauter.

Voici deux textes d’Hélène qui rendent honneur au salon placé sous le signe de Chopin et de son âme slave, le Zal dont parle Hélène avec beaucoup d'émotion :


La quête du Zal

Depuis quelques temps, Arthur n'avait plus le trac quand il montait sur scène et, lorsque le public l'ovationnait, il ne ressentait plus aucune émotion. Dès qu'il se mit au piano, il sut que c'était pour la dernière fois de son existence. Il ne supportait plus les déplacements, les décalages horaires, les nuits d'hôtel en solitaire. Après ce récital, adieu les vivats du public, le vacarme des applaudissements, la foule après les concerts, les autographes à n'en plus finir.

La première partie du programme consistait en une suite de pièces très virtuoses qui mettaient immanquablement le public dans tous ses états. Mais ce que l'auditoire attendait par-dessus tout, c'était le bis final avec la Danse du feu de Manuel de Falla. Arthur était réputé pour jouer ce morceau avec brio et surtout beaucoup de facéties. Il avait pour habitude de plaquer les accords en montant et descendant les bras comme les gestes d'un automate, à la grande satisfaction de l'assistance en délire.

Mais n'en déplaise aux organisateurs du récital, cette fois-là, Arthur avait décidé de jouer les Quatre mazurkas de l'opus 24 de Frédéric Chopin, et que sa carrière d'artiste s'achèverait ainsi. Avec cette pièce, le pianiste souhaitait retrouver une forme de spontanéité qui l'avait abandonné depuis ces dernières années, à son grand regret.

Le récital a priori terminé, Arthur quitta la scène sans se retourner. Les salves d'applaudissements pour le bis crépitèrent furieusement. Depuis les coulisses, le virtuose pouvait entendre le bourdonnement des spectateurs, telle une ruche bruyante et inquiétante. C'était comme l'annonce d'un dernier round fatal. Le piano l'attendait, îlot noir et brillant au milieu de la scène vibrante, illuminé par des spots révélant une atmosphère en surchauffe.

Imperturbable, Arthur s'avança, salua l'auditoire brièvement et, sans attente, entama immédiatement la première mazurka. Les applaudissements avortèrent aussitôt laissant le public surpris de cette arrivée déconcertante. Dès lors, les notes du lento s'envolèrent en une mélopée mélancolique à fendre l'âme.

Les doigts du pianiste enchaînèrent directement sur l'allegro non troppo. Dès le tout premier motif, son corps tout entier se mit à frissonner, et après une douce fièvre marquée par les pulsations des triolets, succéda un chant plaintif, pareil à un solo de violoncelle.

Le cœur battant, Arthur se réjouit de cette montée lyrique et prit un temps de respiration qui dura presque une minute, et qu'il savoura comme la senteur d'un parfum mystérieux venu d'ailleurs. Il resta ainsi les mains levées au-dessus du clavier encore frémissant. Comme sidéré, le public en apnée sembla s'étouffer en paroles inaudibles dans le noir.

Quand il s'empara du moderato con anima, Arthur sentit sous ses mains formant des ailes, les accords pimpants d'une valse légère qui s'évanouit peu à peu à droite, sans accompagnement, par un délicieux dolcissimo.

Alors, Arthur ferma ses paupières, transporté par les notes et les arabesques qui semblaient s'accrocher dans l'air palpable, mesure après mesure, pour se perdre dans un trait final tout en délicatesse.

La dernière mazurka, écrite en un simple moderato, avait un esprit de valse troublante. Régis par des quintes diminuées, les doigts avançaient fiévreusement selon la ligne mélodique de la partition. Soudain, le visage d'Arthur s'éclaira d'une lumière douce et apaisante. Les légères palpitations de son cœur s'harmonisaient parfaitement avec le balancement du scherzando et les lentes modulations enharmoniques.

Ce n'est qu'à la fin d'un sublime et inéluctable épilogue qu'Arthur rouvrit les yeux. Comme une révélation, il comprit qu'il était en quête de cet état de spiritualité depuis toujours. Aujourd'hui, il savait qu'il s'en approchait enfin. A travers ses larmes de joie contenue, dans la pénombre, il lui sembla que les spectateurs priaient d'une seule et unique voix, en chuchotant.

Les mains jointes en un geste de remerciement, le pianiste rejoignit les coulisses comme une image au ralenti. Sa silhouette disparut dans un silence formidable, laissant un auditoire conquis et apaisé. Emprunt d'une grâce qu'il n'avait jamais connue jusqu'à alors, Arthur était entièrement habité par ce sentiment ardent et pénétrant que l'on appelle « Zal », ou âme slave.

Sonata "senza ritorno"

Au pas d'un rythme lancinant comme une marche funèbre, fébrile et titubante, les notes redoublent de sanglots jusqu'à devenir un soupir déchirant, tel un éclair dans un ciel tempétueux.

Les harmonies se troublent et se voilent mesure après mesure, laissant derrière elles une nuée ornée d'octaves inquiétants par leur droiture. Mais les croches s'animent comme des grelots attachés aux arpèges disloqués qui se cassent comme les ailes d'un oiseau blessé, jusqu'au motif initial. C'est alors que la reprise se fait insinuante comme un reproche inavoué, une colère rentrée, laissant l'auditeur abasourdi par tant de véhémence.

Bientôt, la coda, affolée par les sens, annonce l'achèvement du premier mouvement. Comme inanimées, les touches noires et blanches s'alignent une à une en tremblant sur le clavier et les sonorités envahissent l'esprit de chacun, grisé de béatitude. Lorsque le silence tombe enfin, lourd et pesant comme une plaque de marbre, c'est un ravissement de l'âme jusqu'au deuxième mouvement.

D'emblée, les doigts obéissants s'appliquent à tenir le tempo comme le tic-tac d'une horloge. La mécanique est désormais enclenchée, monotone à faire pleurer les anges. Heureusement, une petite modulation s'ouvre enfin, éclaircissant le paysage musical qui, jusque-là, s'enfonçait dans les ténèbres feutrées de l'oubli.

Comme suspendue dans l'air, la main gauche se lève un bref instant pour retomber de façon implacable dans les graves rauques et puissants de l'instrument en perdition. La main droite, quant à elle, préfère culminer pour se perdre dans les aigus. Les notes trillées par les doigts fins et agiles rebondissent, semblables à des bulles de savon, tandis que le médium se répartit entre les deux mains disposées en miroir qui s'effleurent mutuellement avec une délicatesse infinie.

Un lent et long crescendo, pareil à une vague d'émotion pure, retombe comme un soufflet au bout de quelques mesures. Après un point d'orgue de soulagement, le lyrisme envoutant de l'adagio sostenuto laisse place au troisième mouvement, dans une atmosphère ouatée et reposante.

Mais soudain, sans aucun préavis, c'est la fièvre, l'emportement ! Les cordes encore vibrantes de l'instrument se mettent à rugir d'une fureur contenue. Au bout des pieds, les pédales s'agitent, le cadre noir et brillant du piano exulte sans retenue. Embarqués dans une course galopante, les respirations deviennent haletantes, animées par les accords soumis à une énergie débordante surgie des profondeurs des cordes.

Les sons se tordent sous les phalanges désarticulées, les mains déferlent et se croisent, en oubliant de se toucher. Les triolets dévalent le clavier en cascades, nourris par des arpèges qui se bousculent dans un presto agitato endiablé mais parfaitement maîtrisé. Les esprits n'ont plus d'autres choix que d'offrir leur âme à la déesse de la musique, pour faire pénitence.

Lorsque les derniers accords libèrent les auditeurs subjugués et conquis de son emprise, la pianiste au visage empourpré s'immobilise pendant une seconde d'éternité, quitte son tabouret pour une révérence tout en élégance, embrasse du regard son fervent public et, pour une dernière fois, rejoint les coulisses sous une pluie de fleurs et un tonnerre d'applaudissements.

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Mille étoiles brillent au-dessus de nous ... mais aussi parmi nous.

Je rencontre mille étoiles et quand je suis dans leur sillage, j'aime partager mes lectures, mes visites dans des musées, mes regards sur des films inoubliables. Aujourd'hui, je parle de François Cheng, de Phil Bottle, de Pierre Dubois.



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François Cheng a publié un livre intitulé " De l'âme " chez Albin Michel, 2016

Il nous parle de l'existence flagrante de cette substance qui co-habite avec l'esprit et qui, mal abordée ou frelatée, résiste à nos tentatives de l'escamoter.


Or l'âme est notre partie cachée.

L'entretien que François Cheng, poète, romancier et calligraphe français, membre de l'Académie Française, donne dans l'émission " La grande librairie" ( 18 novembre 2016) nous éclaire sur les diverses manières dont les écrivains ont parlé de l'âme intemporelle, humaine.

Michel-Ange dit :

" Je dois apprendre à vous aimer, la part que vous chérissez c'est-à-dire votre âme."





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Pierre Dubois , conteur

Je lui consacre un long article sur mon blog dans l'onglet des conteurs.

Le rencontrer, c'est comme s'approcher enfin d'un lutin, d'un farfadet pour lui confier ce qui agite notre âme.




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Phil Bottle est un auteur de Short Edition.

Très connu pour sa faconde et sa veine prolifique, il a lu un jour un de mes textes et pour commentaire, il m'a seulement dit d'aller voir un film : "La légende du pianiste sur l'océan ".


Et j'en ai fait un article. C'est un film réalisé par Giuseppe Tornatore en 1998 d'après une nouvelle d'Alessandro Baricco : " Novecento". Un texte dont on ne parvient pas à définir le genre, pièce de théâtre, monologue poétique ou comédie musicale, le réalisateur choisit de parler de l'évanescence.

C'est une allégorie de la solitude portée par des images d'océan, de ciel, de couleurs et de frénésie qui habitent nos immensités intérieures.

Merci à vous, Phil Bottle, de m'avoir dirigée vers ce film qui a tout pour plaire.

J'ai le plaisir de vous annoncer la publication de mon recueil de poésies chez Amazon.fr

" Le chant des solitudes " de Ginette Flora Amouma

J'ai également eu le bonheur de voir deux de mes poèmes publiés dans l'anthologie 2022 des Dossiers de l'Aquitaine, maison d’édition de Bordeaux.

Je leur consacre des articles sur mon blog dans l'onglet " Mes publications ".

Pour terminer en musique, Randolph nous invite à écouter " Nocturne " de J.K. Mertz



Le salon littéraire et musical

Août 2022


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