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"The enchanted island", opéra baroque pasticcio

Dernière mise à jour : 4 juil. 2024



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"L'île enchantée " est un opéra baroque, œuvre composite en 2 actes qui rassemble les plus grands airs baroques de plusieurs compositeurs comme Haendel, Vivaldi, Rameau, Purcell, Leclair, Rebel, Campra, Ferrandini.

William Christie est à l'origine de cet opéra. C'est un claveciniste et un chef d'orchestre américain, naturalisé français en 1995, fondateur de l'ensemble musical baroque " Les Arts florissants ".

Jeremy Sams en écrit le livret en anglais et choisit les airs qu'il rassemble dans l'opéra créé au Metropolitan Opera de New York le 31 décembre 2011.


Le projet de monter un opéra baroque inspiré des compositions lyriques du XVIIIème siècle a germé dans l'esprit de Peter Gelb, le patron du Met qui a commandé un pastiche lyrique avec une intrigue qui pouvait retenir l'attention du public. Il souhaitait redonner de l'intérêt à la musique baroque et enrichir le répertoire du Met Opéra. Les oeuvres de plusieurs compositeurs sont repris par l'exécution des airs qui sont choisis dans les concertos, les oratorios et les opéras des huit grands compositeurs du 18ème siècle.


L'opéra est inspiré de "The Tempest" et du "Songe d'une nuit d'été" de William Shakespeare et émaillé par plus d'une quarantaine d'airs musicaux dont les paroles ont été retravaillées par le librettiste. Les airs de Haendel abondent ce qui fait dire à certains critiques que l'opéra pourrait bien être un opéra de Haendel. Vivaldi et Rameau se taillent une autre part du répertoire et les autres, Henry Purcell, Rebel, Campra, Leclair et Ferrandini se contentent d'un siège chacun.


L'INTRIGUE


Elle est éparpillée, loufoque, labyrinthique relevant parfois d'un sketch qui prête à sourire. L'humour glacé anglo-saxon s'y promène quand le mélodrame n'intervient pas pour équilibrer les genres.

Dans des décors baroques et des costumes conçus pour s'harmoniser avec l'univers marin, Neptune brandit son trident, sirènes et nymphes ondulent et des chœurs chantent et dansent dans les flots reconstituant le monde des profondeurs marines. Le récit est un melting-pot issu des ouvrages de Shakespeare.



ACTE 1






Un duc de Milan, Prospéro vit exilé sur une île avec sa fille Miranda.

La sorcière Sycorax, ancienne amante de Prospéro que celui-ci a banni et planqué dans un coin obscur de l'île, attend l'heure de sa vengeance, ulcérée qu'elle est d'avoir perdu sa servante Ariel que Prospero soumet à sa volonté. Caliban, le fils de Sycorax est réduit à l'état de sous-fifre auprès de Prospéro.

L'opéra commence seize ans plus tard quand Prospero sentant les ans le ternir, décide de marier sa fille pour la caser. Il ourdit un plan.






Plan 1: Un navire passe avec le roi de Naples et le prince Ferdinand que Prospero destine à Miranda. Il commande à Ariel de faire lever une tempête pour que le navire fasse naufrage. Caliban qui a tout entendu s'en retourne le raconter à sa mère la sorcière Sycorax.






Plan 2 : Sycorax demande à Caliban d'aller voler du sang du dragon dans l'atelier de Prospero, ingrédient par lequel elle fera revenir tous ses anciens pouvoirs car c'est elle la Reine de l'île.





Donc 2 plans sont échafaudés mais les deux plans foirent.


En effet, Caliban vole un flacon mais pas le bon, Il prend le sang du lézard. Ariel l'utilise et le résultat c'est qu'il y a bien un naufrage mais pas celui du bon navire !

Un navire où deux couples passaient leur lune de miel sombre et les deux couples Hermia et Lysander et le couple Hélène et Démétrius ( personnages tirés du songe d'une nuit d'été de Shakespeare) sont rejetés sur le rivage de l'île.


Plan 3 : Prospero commande à Ariel de trouver Ferdinand qui a coulé avec son navire mais qui est introuvable. Puis il lui demande de jeter un sort à Ferdinand et Miranda pour qu'ils se plaisent comme après avoir bu un élixir d'amour.

Mais Ariel voit Démétrius, le prend pour Ferdinand, et lui jette un sort. Miranda et Démétrius tombent amoureux, ce qui complique le plan de Prospero. Or Héléna erre dans l'île et rencontre Sycorax la sorcière qui décide de l'unir à Caliban. Elle lui jette un sort et Helena et Caliban se retrouvent ferrés !

Ariel la servante qui a échoué par deux fois dans ses tentatives de faire triompher les prédictions cherche Ferdinand, l'homme sur lequel elle devait jeter un sort. Il faut donc qu'elle rattrape ses erreurs. Elle demande l'aide de Neptune, le dieu de la mer, qui se résigne à accepter.






Prospero regarde le chaos qui règne désormais sur l'île.


ACTE II


Le 2ème couple Hermia et Lysander ont été séparés par la tempête. Hermia retrouve Lysander pour constater qu'il ne quitte pas Miranda et qu'il a perdu la mémoire.

Sycorax qui veut faire de Caliban, son fils, le prochain roi de l'île et régner avec lui manigance pour que Caliban épouse Miranda.

Caliban vole un livre de magie pour essayer de réaliser ses propres rêves.

Hermia et Hélène se retrouvent pour conter leurs malheurs d'avoir perdu leurs conjoints.

Neptune a trouvé enfin le navire de Ferdinand et l'a envoyé sur l'île.






Ariel conduit tous les amoureux transis ou non dans la forêt et les endort après leur avoir jeté un sort, le bon cette fois qui est de les rendre à leur état originel.

Tous se réveillent heureux de se retrouver dans leur propre peau. Ferdinand arrive et met un terme au méli-mélo général en mettant fin à l'exil de Prospero et en le renvoyant à Milan.

Ferdinand et Miranda se plaisent au premier regard sans le recours de quelque philtre que ce soit.




Sycorax entre et défie Prospero. Neptune intervient et Prospero accepte de rendre l'île à la sorcière et de rentrer chez lui.

Tout rentre dans l'ordre ... au bout d'un spectacle qui a duré 3h 20 !


C'est un opéra transformé à la sauce américaine qui nous permet de retrouver certains airs baroques et d'en apprécier la vitalité.

L'opéra est très long surtout le premier acte qui contient beaucoup d'airs notamment ceux de Haendel et de Vivaldi, les deux compositeurs les plus connus du public.

William Christie a inventé un spectacle pour mettre en valeur des airs baroques autour d'une histoire baroque, de magie et d'invraisemblance. Il faudrait pouvoir aimer sans se poser de questions et sourire en se laissant porter par la profusion des décors et des jeux de scène car le chant est exceptionnel et c'était le but de cet opéra.

C'est une baroque fantasy composée d'airs dont les paroles ont été changées par Jérémy Sams.

Haendel, Vivaldi et Rameau deviennent une fête pour l'oreille et si le spectacle fait fuir les puristes, il peut avoir donné l'envie d'écouter les airs baroques.


C'est le ténor Placido Domingo qui campe le rôle de Neptune.


Le refrain final " Maintenant est un nouveau jour radieux qui se lève " est la reprise concoctée d'une façon inventive de l'oratorio de "l'Hallelujah de Judas Macchabaeus" de Haendel.





Tous les airs sont somptueux mais il faudrait les écouter après les avoir choisis et pris le temps de les apprécier. Notons qu'il y a quand même une pléthore de morceaux :

20 airs de Haendel, 9 de Vivaldi, 7 de Rameau et un de Leclair, 1 de Campra, 1 de Purcell, 1 de Rebel et 1 de Ferrandini, ces derniers moins connus du grand public.


Que du plaisir en somme !

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Ginette Flora

Juillet 2024

2 commentaires


Super intéressant, Ginette..je connaissais mais pas assez et tu m'as ouvert de belles portes, merci à toi et doux dimanche !❤️

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En réponse à

C'est le divertissement dominical !!

Bon dimanche à toi, Viviane.

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