Sur la lande
- Ginette Flora Amouma
- 8 oct. 2023
- 1 min de lecture

L’heure sonne au cliquetis des outils de l’âtre
Mais ils n’entendent que l’ouragan sur la lande
Plier les genêts tordre les boyaux des tourbes
Ils ne répondent qu’à la lyre sur les ronces
Un remous sur les ruisseaux un doux délire
A l’appel des lavandières au bord des saules
Où résonne comme un défi le cri des grues sauvages
Ils poncent le fourré gêné par les bourrasques
De pas menus de fagots ils comblent leur asile
Le ragout fumant mijote comme un signal
Mais ils ont vu les arbres se poudrer dans les racines
Prendre le salpêtre pour en faire une pélerine
Convoler au grincement des roues d’un destin
La balafre des feuilles la blessure des résines
Ils savent se munir de torches pour les éblouir
Les saisons passent sur l’anthracite des pierres
Vêtus de pourpre et d’airain ils n’ont vu que l'aube
Ils ignorent que leur saison est une autre affaire
De clauses paraphées d’accords consentis
La nuit déforme les visages la frayeur soliloque
Un sépulcre prend leurs mains qui s’étreignaient
Le vent n’a cessé de hurler sur les sols de fougères
C'est le vent
C'est le vent qui arrache encore les lambeaux de leurs pleurs.
Octobre 2023
Ginette Flora

Trois lectures: la première à voix haute, pour le plaisir des sens. La seconde après consultation de mon "Larousse", la troisième silencieuse afin d'en apprécier le sens et le chant. C'est beau, Ginette.
Une nouvelle poésie qui ne peut qu'étreindre le cœur tant le verbe est juste et chaque mot soigneusement posé sur le chemin de la Lande,Ginette ! ^^
Un souffle à la fois beau et inquiétant...
"Les saisons passent sur l’anthracite des pierres" Encore une errance magnifique, j'aime me perdre dans tes lignes et tes photos sont superbes ... tout est beau !❤️