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Nikaia, la reine des palmiers

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Nice faisait partie du royaume d’Italie.  La ville choisit de se mettre sous la protection de la Savoie après avoir été placée successivement sous la souveraineté des seigneurs voisins qui la convoitaient, romains, italiens  provençaux, savoyards  jusqu’à ce qu’en 1860, elle devienne totalement française avec la mise à l’écart des deux langues qui  l’identifiaient, l’italien et le ligure.

En devenant française,  Nice a cependant dans ses racines de nombreuses habitudes qui lui sont restées et qui donnent une touche pittoresque à sa culture populaire. Si certaines maisons ont des murs ocre, c’est qu’il s’agit des réminiscences de  l’architecture de Turin qui est restée vivace dans la ville de Nice ainsi que des maisons aux murs roses qui viennent de l’architecture de Gênes.

En même temps que Nice, la ville de Menton,  la dernière ville avant que ne commence l’Italie,  est rattachée à la France.

De par sa position  stratégique, placée au bord de la frontière italienne, la ville est  dotée  de plusieurs cultures et soumise aux influences des différentes populations liguriennes et romaines.

 Du Moyen-âge, Nice a  gardé de vieilles ruelles, ses échoppes et ses inscriptions en vieux niçois. C’est le vieux pays aux rues pavées, aux églises chargées de sculptures détaillées.

Les villages médiévaux gardent le cachet authentique des premières constructions en pierre  comme le village médiéval d’EZE.


Nice est une ville considérée comme la porte du paradis pour plusieurs raisons.


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 1/ La ville  bénéficie d’un microclimat qui l’isole du reste des saisons. Elle est abritée du vent, entourée de collines, cernée par le massif du Mercantour. C’est une rade où l’air est sec, avec un taux d’humidité quasi nul et une visibilité qui réduit considérablement les distances. La mer n’a pas de marée, Nice ne connaît ni marée haute ni marée basse,   la mer n’a pas de vagues, elle est étale, bleue aux nuances outremer, turquoise et saphir. Un peintre semble y poser sa touche personnelle de teintes saphir et améthyste, le long de la baie des anges.

Nice est située entre mer et montagne. La ville est plate quand on est au centre ville. Dès qu’on quitte Nice, on monte  car la montagne ou l’altitude est tout de suite l’apanage du paysage.  On est surpris, soulevé, on nous hisse sur des hauteurs  d’où la vue qui est d’une vertigineuse beauté quand la baie moutonne pleine de grâce entre les rochers et les promontoires du cap Ferrat.

Cette étonnante configuration fait d’elle la perle de la Méditerranée.


 2/ La flore, la végétation, les jardins


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Le climat extrêmement doux attire un tourisme important. Des vagues d’étrangers  qui ont eu vent de l’existence d’une terre idyllique, se sont installés en apportant leurs essences et leurs graines végétales. Anglais, russes, allemands arrivent en masse.  Au début du 20ème siècle, l’essor  du tourisme est considérable. Une importante expansion propulse la ville en une station balnéaire fréquentée par une classe aisée qui prend ses quartiers d’hiver à Nice où elle s’ingénie à créer des jardins luxuriants aux essences rares. Toutes les plantes s’acclimatent avec une prodigieuse aisance. La ville devient la  ville des fleurs  et des agrumes. Les marins savent qu’ils approchent de Nice rien qu’à l’odeur des citronniers  et des orangers.

Les différentes migrations ont permis l’introduction de toutes les espèces florales sans oublier que les plantes du terroir provençal cohabitent intelligemment avec les nouvelles arrivantes.

Les palmiers se développèrent à perte de vue  et à tous les coins de rue. La promenade des anglais ne déroge pas à l’engouement des palmiers, des eucalyptus  et des pins maritimes.  

Nice devient la plus belle rade du monde.


3/ Le refuge des artistes peintres, des poètes et des auteurs de mots

 

Les peintres sont fascinés par la lumière qui enlace Nice, par la diffusion d’une incomparable touche  de sérénité.

La mer étale, toute bleue sans vagues, le ciel recueilli, pâlissant à peine mais fou de mélancolie à l’heure du crépuscule, est un moment inoubliable.

On croit connaître Nice. On ne sait pas le meilleur car le meilleur n’existe pas.  Il y a l’unique.

Monet l’a vu une fois en compagnie de ses pairs. Foudroyé, il décide  de revenir seul et prendre à sa guise des jours qu’il ne fixe pas.  Et il tient sa promesse. Il reviendra pour tenter plus d’une trentaine de fois, d’essayer de reproduire l’abandon lascif de la mer,  le crénelé des palmiers, les couleurs tombant sur l’or qui luit au creux des feuilles et des fleurs.  

4/ San Remo, Bordighera


San Remo est plus connu, le petit village jouit d’une réputation plus grande que celle de Bordighera, pourtant toutes deux posées à 20 kilomètres de la frontière française. San Remo, c’est le rallye automobile, c’est le festival de la chanson, c’est la cité des fleurs.

Bordighera, c'est l'autre Riviera.

Quand nous sommes passés devant des jardins épanouis,  des villas et des palmiers oscillant dans une joyeuse liberté de mouvement au creux des flux de lumière crue, un sixième sens s’est réveillé. Ces paysages, c’est du déjà vu. Ces villas, c’est une rencontre déjà faite jusqu’à ce que le nom du village délivre la sensation portée par le jour : Bordighera.

C’est une localité au bord de la mer, un joyau caché  de la Riviera italienne au bord de la frontière franco-italienne. C’est un petit endroit discret, la cité des palmiers, moins visité que sa voisine San Remo et cependant c’est le lieu où Claude Monet posa son chevalet pour peindre la trentaine de tableaux  dits de Bordighera.

Claude Monet y séjourna de janvier à avril 1884. Il entreprit la peinture de ses tableaux, la série des villas, des jardins et des arbres  de  ce lieu dont il  s’est appliqué à rendre la lumière qu’il nommait « L’éclat des pierreries. »

C’est une région nichée dans un creux de la Ligurie, protégée par le foehn qui lui procure des climats doux. Monet s’installe pour peindre sur son motif favori, celui des jardins. Il répète le motif selon que la lumière apporte des impressions différentes.  C’est  là qu’il met en  pratique  le concept des séries.


© www. meisterdrucke.fr- fine arts prints - Monet - jardins à Bordighera


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© art 90000.com - Monet -Palmiers à Bordighera

                                                                   

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 Nice, Menton, Antibes


Cette partie de la côte méditerranéenne est comme une nouvelle  Olympe pour ceux qui la colonisèrent et l’adoptèrent comme capitale des parfums.

 A Grasse, l’atelier Fragonard fabrique son parfum à partir de la cueillette manuelle des fleurs jusqu’à la distillation en passant par toutes les étapes de la fabrication et de la distribution.  Les plus grands parfumeurs,  Guerlain,  Dior, Lancôme  ont leurs champs privés. La cueillette des fleurs se fait le matin de 6h à 7h,  rapidement avant la fuite de l’essence qui est extraite délicatement.  Il s’agit d’empêcher les rayons du soleil de brûler la fleur et son essence. La fleur doit être fraîche.  Le jasmin et la rose de mai sont les deux fleurs emblématiques de l’atelier Fragonard.

Si les fleurs ont leurs fragrances et leurs diverses senteurs, les arbres ne sont pas dépourvus de puissants arômes. Les agrumes tiennent une place imposante dans le paysage niçois. Citronniers,  orangers, pins, chênes,  oliviers, dattiers, figuiers, bananiers et eucalyptus se développent partout.  Des jacarandas violet et bleu ont une floraison spectaculaire. Les œillets et les iris participent aux nombreuses fêtes florales qui se rencontrent dans tous les marchés des villages.

 Cité des fleurs, vasque  des parfums,  la porte du paradis s’est ouverte un moment à nos regards extasiés.   

  Novembre 2025

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2 commentaires


Cela doit bien faire près de vingt ans que je ne suis pas descendu sur la Côte d'Azur. J'en garde de précieux souvenirs de Nice, Antibes, Cannes, la Principauté de Monaco et Menton notamment ! Entre autres, je me suis fait la promesse de visiter Eze prochainement. Lieu emblématique associé à la série télévisée britannique Amicalement vôtre (The Persuaders) que j'affectionne particulièrement. L'épisode d'ouverture dans lequel Brett Sinclair et Danny Wilde font la course entre l'aéroport de Nice et l'Hôtel de Paris à Monte-Carlo, inclut un passage reconnaissable sur la moyenne corniche entre Beaulieu-sur-Mer et Eze village. Bien évidemment Grasse et ses parfums seront au programme ! Merci pour cette escapade, Chère Ginette ! Une belle journée à toi …

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Tout se rejoint, se rencontre, se souvient, se trouve des affinités dans ce salon !

J'aime beaucoup ces moments de surprise où l'on se dit que dans un lieu lointain, on a marché les uns et les autres sur les mêmes sols !

Prodigieux !

Beaux souvenirs que tu as, cher Fred !


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