Mon arbre
- Ginette Flora Amouma

- 8 août 2024
- 2 min de lecture


Il arrivait fraîchement il était conquis
Sur la terre meuble, les racines ravies
Dans le jardin sans visiteurs, dans ce pays
Où rien ne survit hormis les humbles génies.
Mes premiers pas ont trébuché sur ses grelots
Mes pas indifférents, son cri l’ai-je entendu
Ce n’était pas ma route ni mon intention
Je n’avais que le plein de mon cœur à prendre
A chaque destination c’était ma passion
Ce rêve que j’avais dans mon baluchon
Le regard haut le regard porté au lointain
Mon trajet me hantait, me sollicitait
Combien de fois me suis-je détournée
Et combien de fois l’ai-je vu se rembrunir
A chaque fois à sa vue, je me déchirais,
Un souffle me remettait sur le vert sentier
En le prenant je revenais vers le tilleul
Qui foisonnait, qui prospérait
Sans que je m’arrête sans que je le remarque
Il devenait plus vivant chaque fois plus grand
Que ce que j’avais cru comprendre auparavant
Si je le contemplais c’était pour repartir
Le laissant roussir puis reverdir sans frémir
Je reprenais ma route désespérément
En laissant la feuille tombée, disparaissant
Malgré la fleur de son été qui m’éblouissait
Mais mon rêve s’effaçait devant d’autres rêves
Et quand il n’y eut plus rien devant l’horizon
J’ai marché sans savoir où je me rendais
J’ai marché longtemps mais la nuit m’accablait
Me surprenant quand je croyais avoir trouvé
Ce qui pouvait faire d’une nuit une fin
J’ai couru trébuchant sur la terre déserte
La chute fut rude, je tombai dans les herbes
Un tronc d’arbre résistait c’était mon arbre
Si grand, si haut l’arbre que j’ai dédaigné
Contre le tronc ridé, creusé de mille peaux
J’ai su que je revenais vers mes premiers pas
J’osais répondre à la voix qui s’affirmait
Ses feuilles bruissaient sur ma lyre adoucie
Doux délire d’un chant de clair de lune
Je cherchais le nom de l’arbre, de sa famille
Comme s’il n’avait pas besoin d’avoir un nom
L’arbre m’ouvrit ses frontières, ses barrières
Quel rêve ai-je porté dans mon baluchon
Brisé par les jours et les lendemains
Depuis longtemps existait sans rien espérer
Sinon attendre que je le reconnaisse
Comme on reconnaît un concerto exhumé
Août 2024
Ginette Flora





" Je n’avais que le plein de mon cœur à prendre"
tout est beau, Ginette et s'enracine d'arbre à âme si joliment ❤️
Mais c'est très beau Ginette flora, merci.