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Mon arbre


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Il arrivait fraîchement il  était conquis

 Sur la terre meuble, les racines ravies

Dans le jardin sans visiteurs, dans ce pays

Où rien ne survit  hormis les humbles génies.

 

Mes premiers pas ont trébuché sur ses grelots

 Mes pas indifférents, son cri l’ai-je entendu

 Ce n’était pas ma route ni mon intention

 Je n’avais que le plein de mon  cœur à prendre

A chaque destination c’était ma  passion

 

 Ce rêve que j’avais dans mon baluchon

 Le regard haut le regard porté au  lointain

Mon trajet me hantait, me sollicitait

 

 Combien de fois me suis-je détournée

 Et combien de fois l’ai-je vu se rembrunir

 A chaque fois à sa vue, je me déchirais,

Un souffle me  remettait sur le vert sentier

 En le prenant je revenais vers le tilleul

 Qui foisonnait, qui prospérait

 Sans que je m’arrête sans  que je le remarque

 

 Il devenait plus vivant chaque fois plus grand

 Que ce que j’avais cru comprendre auparavant

 Si je le contemplais c’était pour repartir

 Le laissant roussir puis reverdir sans frémir

 Je reprenais ma route  désespérément

 En laissant  la feuille tombée, disparaissant

 Malgré la fleur de son été qui m’éblouissait

 

 Mais mon rêve s’effaçait  devant d’autres rêves

 Et quand il n’y eut plus rien devant l’horizon

 J’ai marché sans savoir où je me rendais

 

J’ai marché longtemps mais la nuit m’accablait

 Me surprenant quand je croyais avoir trouvé  

 Ce qui pouvait faire d’une nuit une fin

J’ai couru trébuchant sur la terre déserte

La chute fut rude, je tombai dans les herbes

 

 Un tronc d’arbre résistait c’était mon arbre

 Si grand, si haut l’arbre que j’ai dédaigné

Contre le tronc ridé, creusé de mille peaux

 J’ai su que je revenais vers mes premiers pas

 

J’osais répondre à la voix qui s’affirmait

 Ses feuilles bruissaient sur ma lyre adoucie

 Doux délire d’un chant de clair de lune

 Je cherchais le nom de l’arbre, de sa famille

 Comme s’il n’avait pas besoin d’avoir un nom

 L’arbre m’ouvrit ses frontières, ses barrières

 

 Quel rêve ai-je porté dans mon baluchon

 Brisé par les jours et les lendemains

 Depuis  longtemps existait sans rien espérer

 Sinon attendre que je le reconnaisse

 Comme on reconnaît un concerto exhumé



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Août 2024

Ginette Flora


 

4 commentaires


" Je n’avais que le plein de mon  cœur à prendre"


tout est beau, Ginette et s'enracine d'arbre à âme si joliment ❤️

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Je crois que nous avons tous un arbre auprès de qui nous nous recueillons, un tronc fruste , rugueux , tellement écorché mais montrant son aubier si blanc ....

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Alain Derenne
Alain Derenne
10 août 2024

Mais c'est très beau Ginette flora, merci.

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En réponse à

Oh, Merci beaucoup, Alain !

J'apprécie aussi vos fidèles visites sur le blog .

Bon dimanche et bel été . .. qui s'annonce très très chaud !

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