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Les infos du Salon et des Malles - Septembre 2024

Dernière mise à jour : 16 août


Les fleurs de Septembre


L'aster ( étoile ) et la glycine sont les fleurs du mois de Septembre.

Claude Monet dans son tableau " Les glycines" rend à cette fleur d'apparence douce et délicate un hommage particulier dans les tons blancs et mauves.

MONET: Les glycines L'aster

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Notre amie Babeth nous donne une belle composition des deux fleurs du mois de Septembre en laissant le bleu raviver les premières heures de ce 1er Septembre


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La glycine est une fleur qui bascule  en grappes mauves sur les murs, les pergolas en raffolent, défaillent dans les boules lilacées à l’entêtant parfum  que de tout temps, les anciens aiment  humer quand ils en accrochaient un rameau à leur chemise.

 Emblème de l’amitié tenace, sachant réconcilier des esprits empesés, sa symbolique nous apprend qu’elle  aide à la  protection des valeurs sûres.

 Teinte douce, innocente certes mais réputée pour sa volonté de s’imposer comme prêtresse de la sagesse et de l’apaisement. Sa floraison est très longue, elle aime s’attacher à des liens très forts d’amitié. Elle aime s’accrocher solidement à des pierres qui la retiennent et c’est ainsi qu’elle est « toujours en fleurs » tout l’été,  de Juin à Septembre. Souvent elle cohabite avec la clématite qui unit sa couleur violette à celle de la glycine et c’est un festival que de voir un glissement de grappes pendiller dans l’air à peine respiré   du matin.

 

Son nom est tiré d'un mot grec qui évoque la suavité de son parfum. La glycine aux couleurs douces est réservée à l’expression d’une amitié exclusive.

 

Le peintre Claude Monet et le poète Edmond Rostand, ont contribué à rendre la glycine très populaire dans nos jardins.

C'est l'auteur de Cyrano qui écrivait :

 

« À mon balcon cette glycine

Tend ses bras  fleuris dans le soir

Avec le tendre désespoir

D'une princesse de Racine »


                                                      Edmond Rostand « Cyrano de Bergerac »

 

L'aster est le symbole de la fidélité et du réconfort. Elle ressemble à un soleil entouré de ses rayons. On est touché par l'élégance de son port de reine. Astre du firmament, elle suscite des légendes qui s'inspirent de ses généreux pétales.

Ainsi on raconte souvent au Vietnam une histoire qui parle d " un petit chanteur qui fit tomber les étoiles du ciel "


La princesse Aster fit virevolter sa jupe en rayons arc-en-ciel, envoya un baiser aérien à son cavalier et se mit à conter.

Dans les temps anciens, l'empereur terrestre régnait sur toute la terre. Sur la plus haute tour de son palais féerique, gardé par des dragons d'or, flamboyait le soleil, symbole du pouvoir impérial. Le souverain possédait toutes les richesses de la terre, régnant en maître absolu sur les mers et les continents, les fleuves et les montagnes. Juste et sage, vénéré par son peuple, l'empereur était heureux.

 

Un jour, cependant, ses conseillers le trouvèrent affligé. Il était assis, la tête entre ses mains et soupirait tristement.


J'ai tout ce que je peux désirer : la richesse, la gloire et l'amour de mon peuple. Et pourtant, la graine de la jalousie germe dans mon cœur. Très loin d'ici, dans le merveilleux Jardin de Minuit, pousse un arbre dont la frondaison touche le firmament. Dans la couronne de cet arbre s'élève le palais de mon frère, empereur céleste, et des étoiles fleurissent sur ses branches. Je voudrais tant que mon empire fleurisse comme un ciel resplendissant de myriades d'étoiles !

 

Je voudrais que chacun de mes sujets puisse cueillir un bouquet d'étoiles pour en réjouir son cœur. Trouvez dans mon empire un homme assez fort pour secouer l'arbre céleste et en faire tomber des étoiles, sinon je ne serai pas heureux.

 

Les conseillers dépêchèrent aussitôt les messagers dans tous les coins de l'empire pour annoncer à la population la volonté de son souverain. Bientôt, de nobles seigneurs, de simples garçons de village ou des géants légendaires se mirent à affluer dans le Jardin de Minuit pour faire plaisir à leur empereur. Même en unissant leurs efforts, ils ne parvinrent pas à ébranler l'arbre merveilleux qui poussait jusqu'au ciel.

 

Un jour, le bruit de la volonté du souverain arriva jusqu'aux oreilles d'un petit chanteur ambulant. C'était un pauvre orphelin abandonné, seul au monde, qui allait de porte en porte en chantant ses couplets pour gagner sa maigre pitance. Lorsqu'il se mettait à chanter, les gens ne pouvaient tenir en place. Ils se mettaient à rire, à danser, s'amusant et s'embrassant tant que le garçon chantait. Ensuite, le petit chanteur sortait sa flûte pour jouer d'une façon si touchante et mélancolique que son auditoire ne pouvait s'empêcher de fondre en larmes. Tout le monde sanglotait et gémissait sans pouvoir s'arrêter tant que la flûte continuait de jouer.

 

En apprenant la cause du chagrin de l'empereur, le petit chanteur décida de se rendre dans le Jardin de Minuit. Les gens essayèrent de l'en dissuader. "Tu es encore trop petit et faible", argumentaient-ils. "D'innombrables hommes, célèbres par leur force et bravoure, ont vainement essayé de faire tomber les étoiles de l'arbre. Par quel moyen voudrais-tu y parvenir ? "

Mais le jeune musicien n'eut cure de leurs admonestations. Il marcha pendant des jours et des nuits. Arrivé enfin dans le Jardin de Minuit, il s'assit au pied de l'arbre céleste et se mit à chanter. Il chantait des couplets si amusants que le tronc imposant fut secoué par un rire étouffé. Hélas ! Pas une seule étoile ne tomba de ses branches célestes. Le garçon sortit alors sa petite flûte et se mit à jouer tout en pensant à sa mère. Sa flûte chantait avec une telle tristesse et un tel désespoir que l'arbre majestueux fut ébranlé par des sanglots depuis les racines jusqu'à sa couronne. Il pleura et sanglota tant et si bien que les étoiles étincelantes se décrochèrent de ses branches et tombèrent par terre. A l'endroit où elles touchèrent le sol, une magnifique fleur s'épanouit. "Regardez," s'étonnaient les gens, "les étoiles fleurissent."

 

Et tous, ceux dont le cœur était rempli d'angoisse ou de chagrin, cueillaient pour se consoler un bouquet de ces étoiles fleuries. En apprenant cela, le visage de l'empereur terrestre s'éclaira d'un beau sourire et le soleil au-dessus de son palais brilla comme une pierre magique. Le puissant monarque ordonna alors que l'on amenât dans son palais le petit chanteur car il était bien décidé à l'adopter. Mais le garçon disparut sans laisser de trace.


Il erre peut-être encore aujourd'hui dans le monde pour faire rire et émouvoir les braves gens. Nous, les étoiles, nous continuons à fleurir partout dans le monde. On nous appelle les asters.

La princesse Aster fit virevolter sa jupe en rayons arc-en-ciel, envoya un baiser aérien à son cavalier et ravie d'avoir raconté une belle histoire, la sienne, elle s'en fut fleurir les jardins.


Extrait du livre " Les plus belles légendes de fleurs " ( 1992) des Editions Gründ

Texte original de Vratislav St'ovicek , traduit par Dagmar Doppia

 

 


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Les préludes de Chopin 14 / 16 / 17 de ce mois-ci nous acheminent vers la fin de l'été.

Prélude 14 - mi B mineur


Pendant un court instant ( une suite de quelques trente secondes ), on est surpris par l'averse des notes qui tombent dru.

On assiste au génie de la forme brève, Chopin se surpasse dans cette pièce aux allures de chant funèbre.

Contraste frappant avec le précédent prélude, Chopin passe du majeur au mineur avec ses deux mains à l'unisson qui s'agitent en souffles ravageurs, les notes claquent, furieuses et puis tout se tait. le prélude 14 est sombre, fébrile, déroutant.







Prélude 16 - si B mineur


Ici c'est un ouragan.

Les critiques s'accordent pour dire que l'ensemble est sombre et traduit une tragédie intime.

Sa main gauche maintient, retient et prolonge le continuo d'une sourde tristesse pendant que sa main droite s'active et raconte avec expressivité le drame formulé avec virtuosité.

Il se dégage une impression de douleur fortement marquée par la note finale .







Prélude 17 - la B Majeur 


On assure que Mendelssohn disait au sujet de ce prélude : " Je l'aime, je ne puis dire combien ni pourquoi, si ce n'est que c'est une chose que je n'aurais jamais pu écrire moi-même ". On comprend que c'est une romance sans paroles, inexprimable et que Chopin traduit en musique.

Chant d'amour, le musicien s'élance dans un battement d'ailes pour retomber ensuite sur terre nous laissant le passage d'une étrange caresse.







Cet opus de 24 préludes est composé sous l'influence de Bach et de "son clavier bien tempéré."

Pour Chopin, Bach est une référence harmonisante et équilibrée afin d'éviter de tomber dans un pathos qui peut lasser.

C'est un ouvrage où alternent des tonalités tristes ( mineur) et des mesures bondissantes (majeur) . Le musicien fait un travail d'équilibriste et de funambule quand on entend passer les accords de ses nocturnes ou de ses études ou de ses mazurkas.

Chaque prélude est une miniature avec son âme propre mais le tout est enchâssé dans un cycle vivant comme une création d'un univers, celui du coeur.

C'est tout le secret du romantisme.


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Le film " Le pianiste " nous fait réécouter le répertoire de Chopin. Le film de Polanski est aussi une voix musicale, celle qui parle par la musique parce que nous n'avons plus de mots pour raconter l'indicible.





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Les Quatre saisons de Vivaldi

Antonio Vivaldi. C'est "L'automne", le 23 septembre.

Voici une peinture, huile sur toile, de l'artiste peintre Helge Hensel qui s'est inspiré du concerto de Vivaldi pour restituer les fragrances de l'automne.

C'est une occasion de présenter les oeuvres de cet artiste allemand installé dans le Sud-Ouest de la France, qui a tout d'abord suivi la tradition réaliste figurative de l'art pictural pour évoluer vers une peinture plus impressionniste et tenter progressivement des représentations abstraites.

L'inoubliable concerto du prêtre roux trouve ainsi un pinceau pour en dessiner l'expressive atmosphère.







Cette saison " Automne, op 8 " est conduite par la Stravaganza, un ensemble à cordes qui joue les trois mouvements du concerto : Allegro / Adagio molto / Allegro.

Vivaldi dédicace la pièce au Comte Wenzel von Morzin, inscrivant ainsi cette pratique dans la durée. Il écrit ensuite un sonnet pour chaque saison. Musique et Poésie se rejoignent ainsi et confortent l'idée que tous les arts correspondent et se répondent.



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Les mystères de Brocéliande


Avec Cécile Corbel, nous entrons une nouvelle fois dans le Val sans Retour et chaque fois un korrigan nous réserve des surprises.

Il nous désigne avec une intense conviction une porte cochère avec une inscription gravée dans la pierre :

" La porte est en dedans ".



Les Baux de Provence

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Paul G. Klein a peint le rocher où se dresse le château avec en contrebas les oliviers dans la cité basse et les cyprès, les pins maritimes et toujours au lointain les contreforts des Alpilles.

Le petit village s'est doté d'une épopée qui se raconte encore dans les veillées de Provence.





Le festival Sitaara 5, 6 et 7 Septembre 2024



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Un concert franco-indien qui d'une rencontre de la musique classique et de la musique indienne donne à vivre quelques instants fabuleux.

Ciselé par un alliage entre deux sensibilités, le bijou en sort serti de mille feux !




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Ravi Shankar, comment ne pas l'évoquer, lui qui a contribué à rapprocher la musique védique de la musique occidentale ?

Du Bengale à l'Europe puis aux Etats-Unis, il fait entendre son instrument, lui le maître du sitar.





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Ne quittons pas encore l'Inde et redécouvrons le livre de cet auteur du Bengale, Sarat Chandra Chattopadhyay dont le livre Devdas a été adapté en film puis est devenu une comédie musicale.

C'est le chant bouleversant de l'enfance brisée.




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Frédéric nous convie aussi

à un festival de musique !

Il nous présente sa

nouvelle composition :

"What a virtual happiness !"

et puis aussi " On rainy days "

une playlist automnale.




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Nous aimons suivre le travail des peintres qui nous révèlent les couleurs de la nature. Grâce à eux, nous nous arrêtons devant le bleu du ciel, le vert empire des feuillages, nous entendons les ruisseaux glisser comme cerceaux sur les cailloux et l'herbe que nous foulons nous immobilise.


A travers la balade au village de Barbizon, nous suivons les pas de ces peintres qui nous aident à voir la vie autrement.

Nous remercions les lecteurs et lectrices qui nous font toujours le plaisir de nous visiter, d'écouter la lecture de quelques vers de nos poètes et poétesses, de s'intéresser aux articles de nos chroniqueurs et de se laisser envoûter par la musique de notre compositeur sur le piano noir du salon.

Les Malles d'Amouma

Le salon littéraire et musical

Septembre 2024

2 commentaires


trop beau, trop bleu trop doux ...j'ai adoré ... "....une magnifique fleur s'épanouit. "Regardez," s'étonnaient les gens, "les étoiles fleurissent." à fondre ... et la découverte est là, ponctuée par la musique...Merci en grand, Ginette ❤️

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Ce que j'adore, c'est ta spontanéité , Viviane !

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