Les Infos du Salon et des Malles - Juillet 2025

"Qu’est-ce, pour toi, que le présent ?

Un rameau vert chargé de fleurs

Où l’oiselet bande ses forces

Pour s’envoler dans les hauteurs. "

Et l’avenir, enfant bénie ?

« La mer sous un soleil sans voiles,

La mer puissante, éblouissante

Qui, là-bas, rejoint l’infini. »

Juillet 1836 ( traduction de Pierre Leyris)

Emily Brontë  (née le 30 juillet en 1818 - morte en déc. 1848)

On connaît l’auteur par son roman, l’unique, celui qui par  la technique de  la mise en abîme présente deux histoires qui se répondent, séparées par trois  générations. Le temps s’étire mais le drame rebondit. Si une génération a connu des drames, l’autre en reçoit la rédemption.

Il y a le passage de l’enfance des  personnages qui les marque à jamais. Ils ont vécu de ce qui vient du minéral, du végétal et de l’animal, la vie sans murets ni codes. Puis il y a le temps de l’âpre réalité où les codes sociaux prennent le dessus et il y a enfin le dernier volet où les personnages sortent guéris des épreuves et montrent une face nouvelle, épris  d’une autre sorte de liberté.

Nous ne parlerons pas de ce livre. Mais d’un autre dont on parle peu.

 Le cahier de poèmes

Emily Brontë a écrit un recueil de poèmes  durant toute sa jeunesse.

Le recueil comporte deux parties, assez différentes :

-  Le premier cahier EJB, au lyrisme mélodique

-   et les poèmes de Gondal, s'inspirant du passé celtique.

Elle a dû affronter très jeune  l’univers des préceptes moraux inculqués par sa  famille et la vie solitaire dans les landes, les moors de l'Ecosse dont elle ne s'échappait que par l'imagination qu'elle avait très fertile.

Dans l’atmosphère fermée du presbytère, la fratrie composée d’un frère et de trois sœurs  est devenue le décor d’une vaste épopée poétique que les enfants Brontë écrivent ensemble. C’est une geste romanesque à l’égal des clans des domaines des Landes de l’Ecosse.

Les enfants Brontë sont nourris des contes et des épopées de la lande écossaise où se rivalisent des clans et des royaumes dans des combats incessants, des drames et des passions où tout s’entremêle.  On peut être retenu par la puissance lyrique de l’écriture et la densité  des sentiments exprimés.

Emily écrit des poésies entre 18 et 28 ans et qui s’inscrivent dans la tradition  de l’esthétique romantique de la littérature de son époque.

La poésie lyrique témoigne d’un esprit empreint  de mélancolie et d’attachement à ses terres natales. Un élan très expressif pour la nature, sa flore et sa rugueuse minéralité remplit ses poésies. Il y a un feu qui brûle en elle et qui a besoin de se propager. Son caractère entier tourné vers ce qui flambe en elle rejaillit dans ses vers où elle s’efforce de ne jamais en rien éteindre la passion.

Hanté par un idéal de pureté, elle le traduit par des vers tantôt brefs tantôt longs où le dénuement des paysages de sa région trouve une grande place.

Elle est l’exemple de la dualité de l’humain, porté par le matériel et le spirituel  d’où les deux pôles de son écriture austère mais ardente, de son esprit inquiet mais nourri d’espérances, de son âme farouche mais libre et fidèle.

Emportée par l’exigence qu’elle ressent en elle-même, elle la transforme en écriture dans un environnement qu’elle  cherche à remplir. Mais atteinte de tuberculose, elle meurt. C’est sa sœur Charlotte qui après le décès de sa sœur trouve le cahier et le publie à compte d’auteur sous le pseudonyme masculin Ellis Bell  d’Emily Brontë.

La fratrie a vécu dans une succession de drames, la mort de leur mère,  de leurs deux sœurs aînées, les frasques du frère, le stoïcisme de leur père pasteur le révérant Patrick Brontë refugié dans son bureau avec sa bible. La maladie est leur pire ennemie quand la tuberculose décime la famille.    

" Si je prie – la seule prière

Qui pour moi remue les lèvres

Est – « Laisse-le cœur que je porte                                             

  Et donne-moi la liberté. "                    Emilie Brontë

" Éveillez sur toutes mes chères landes

Le vent dans sa gloire et son orgueil !

Ô appelez-moi des vallées et des montagnes,                                               

Que je marche au bord du torrent !  "                         Emilie Brontë

On comprend mieux cette symbiose avec la nature en lisant la déclaration de Catherine, le personnage des Hauts de Hurlevent :

Si tout le reste périssait et que lui demeurât, je continuerais d'exister ; mais si tout le reste demeurait et que lui fût anéanti, l'univers me deviendrait complètement étranger, je n'aurais plus l'air d'en faire partie.  ( Les Hauts de Hurlevent )

Mon amour pour Heathcliff ressemble aux rochers immuables qui sont en dessous : source de peu de joie apparente, mais nécessaire. Nelly, je suis Heathcliff ! Il est toujours, toujours dans mon esprit ; non comme un plaisir, pas plus que je ne suis toujours un plaisir pour moi-même, mais comme mon propre être. Ainsi, ne parlez plus de notre séparation ; elle est impossible. » ( Les Hauts de Hurlevent)

LE SALON MUSICAL

1/ Frédéric et sa musique

Notre musicien n' a pas fini de nous étonner !

2/ Antonio Vivaldi

Le Concerto N°108 est structuré selon le schéma du concerto baroque traditionnel.

Allegro-largo-allegro

L'allegro de l'ouverture est vif et animé. Le rythme est rapide, on n'a des yeux que pour les solistes qui galvanisent leurs violons.

Ensuite on passe à un largo plus court et plus apaisé.

Puis l'allegro reprend, très animé. On est dans la vivacité, la fougue, l'exubérance du style de Vivaldi.

C'est un concerto baroque italien dans toute sa splendeur !

https://youtu.be/jW7gJpzzShY

3/ Ludwig Van Beethoven

Symphonie N° 3

https://youtu.be/3w_uMnbXyM8

Elle est nommée "Eroïca", composée en 1803-1804. C'est l'œuvre la plus populaire de Beethoven , celle qui annonce le romantisme musical.

Composée en 4 mouvements comme toute symphonie classique, son exécution dure plus de 45 minutes. Allegro con brio, adagio assai, allegro vivace, allegro molto, elle est plus longue que toutes les symphonies classiques.

Le 2ème mouvement, une marche funèbre est souvent jouée lors des commémorations.

Voici un extrait du tout début de la symphonie magistralement orchestré par Matthias Pintsher.

4/ La page du mélomane

C'est une page qui va au devant des chanteurs lyriques et des cantatrices, ténors et sopranos, barytons et mezzo-sopranos.

On fait aussi la connaissance des ensembles musicaux, le Chœur de Paris, le Poséidon, Hespérion XXI, Vox Luminis, Les Arts Florissants, Les talents lyriques, L'Arpeggiata, les Paladins et tant d'autres ...

Les mélomanes du salon se font une joie de contribuer aux articles de cette page en nous envoyant des documents rares et des liens qui nous aident beaucoup. Nous les remercions vivement.

5/ Les compositrices de la période contemporaine

Camille Pépin née en 1990, une étoile montante.

Betsy Jolas, née en 1926 et presque centenaire : un portrait saisissant.

6/ Les opéras

- La Wally, un opéra d'Alfredo Catalini et qui se déroule au Tyrol.

- Camelot, une comédie musicale américaine d'Alan Jay Lerner et Frédéric Loewe, inspirée de la légende arthurienne et créée à Broadway en 1960.

LE SALON LITTERAIRE

1/ Les odes aux fleurs

Nous ne cesserons jamais d'aller visiter les fleurs.

La mauve musquée ou la fleur des âmes.

La lavande et son intense fragrance.

2/ Des villages et des hommes

D'autres villages nous attendent. Nous irons voir les dégradés de vert, les camaïeux de bleu et les gouttes de sang des crépuscules.

3/ Les textes et les chroniques

En passant par l'Oural

Sei Shonagon, poétesse, comme une estampe

Les bois d'Aequalina

Francesco Tristano Schlimé

4/ Les poésies

Les fragments d'Odile

Les poésies de Viviane

Les haïkus de Nicole

Les poésies de Marcel Faure

Mes poésies : Arabesque, A travers les plaines, la nacelle de la multitude, j'y suis allée souvent et bien d'autres ...

5/ Les publications 2025

Quelques unes de mes poésies ont été publiées dans l'Anthologie 2025 des Editions de l'Aquitaine.

LA PAGE PICTURALE

La peinture est toujours au rendez-vous.

Sonia Mercadier, portrait d' une artiste aquarelliste

La page de Babeth s'enrichit de plusieurs autres peintures.

Une découverte sur la page de Colette Alice qui nous présente une artiste méconnue.

LA PAGE DES AUTEURS

Marcel Faure nous rappelle ce qu’est la poésie, comment elle échappe à toutes les définitions. La poésie, il faut reprendre ce que chacun, au cours de son écriture, a senti le moment venu pour dire :

 Ecrire c’est une façon de parler sans être interrompu.   ( Jules Renard)

 Un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous, voilà ce que je crois. (Franz Kafka )

Mon poème, c’est mon visage qu’il propose.  (  Alain Jouffroy )

 et Marcel, notre poète, de terminer en  nous souhaitant pour cette année :

 " Je vous souhaite à tous de conserver précieusement dans votre cœur, la poésie, ce lien fragile et merveilleux qui nous rassemble  tout au long de l’année 2025.

 Et pour ceux qui écrivent, cette soif des mots, qu’elle ne tarisse pas."

Nous entrons dans l'été flamboyant comme si nous avons touché à un rayon du soleil, comme si nous avons gravi une colline et que de là-haut, nous contemplions tout ce qu'il y a de beau à vivre encore et surtout tous les sujets sur lesquels il nous reste encore à écrire, à composer et à peindre !

Les malles d'Amouma

Le salon littéraire et musical

La page picturale

Juillet 2025