Le chevalier à la rose, un opéra de Richard Strauss
- Ginette Flora Amouma

- 14 sept.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 17 sept.

© whro.org - le chevalier à la rose de Richard Strauss
C’est un opéra en trois actes, composé par Richard Strauss d’après un roman de Jean Baptiste Louvet.
Richard Strauss s’en inspire pour en faire un opéra en revisitant le thème du grimage et de la double identité, du masque de travesti qu’un personnage affiche pour jouer plusieurs rôles.
Créé en 1911, il est représenté à Dresde en Allemagne puis à Monte Carlo et ensuite à Paris.
De grands interprètes de l’opéra lyrique ont joué le rôle de la Maréchale, épouse d’un personnage qu’on ne voit pas sur scène.
Un film homonyme a été réalisé en 1925 par Robert Wiene d’après l’opéra de Strauss.
Tout se concentre sur une tradition qui consiste à un ami de l’entourage du futur marié de présenter une rose d’argent à celle qui ouvre ainsi une prochaine noce. Cette scène conduit à des rebondissements dans le scénario initial et rien de ce qui a été prévu ne se réalise. Les quiproquos s’enchaînent.
Si les prémices avant coureurs d’un destin inéluctable s’approchent dès le premier acte par la clairvoyance de la maréchale qui voit se profiler sa future solitude, la fin du dernier acte réactive l’échéance et la confirme.
La maréchale reste seule avec sa solitude. Le temps est une chose étrange, die zeit, die ist eun sonderbar’ ding, dit la maréchale au début de l’Acte 1 :
Le temps est une chose étrange. Quand on vit ainsi, il n'est absolument rien. Mais soudain, on ne ressent plus que lui. Il est autour de nous, il est aussi en nous. Il ruisselle sur nos visages, il ruisselle dans le miroir, il coule dans mes tempes. Et entre toi et moi, il coule à nouveau, silencieusement, comme un sablier.
Et à la fin de l’opéra, s’il y a eu une trace de rêve, ist ein traum, il n’était pas pour elle.
L’opéra dessine ainsi une réflexion sur la place de la femme en société.
Argument
L’histoire se passe à Vienne au milieu du XVIIIème siècle, au cours du règne de Marie-Thérèse d’Autriche.
ACTE 1
La princesse von Werdenberg, nommée la Maréchale s’interroge sur la vie qu’elle mène auprès d’un époux affairé et absent et d’un compagnon dont elle mesure la fragile présence. Les liens qu’elle entretient avec le jeune comte Octavian Rofrano viendraient à se déliter, observe-t-elle avec gravité et sagacité.
La visite impromptue de son cousin le baron Ochs auf Lerchenau oblige Octavian à se déguiser et à prendre l’identité de Mariandel, la soubrette.
Ochs vient annoncer son prochain mariage avec Sophie, la fille d’un commerçant anobli Mr de Faninal. Il demande à la Maréchale conformément à l’usage, de désigner l’homme digne de présenter à sa fiancée une rose d’argent.
La maréchale donne le nom du comte Octavian Rofrano pour provoquer le destin. Elle lui montre le portrait du chevalier à la rose. Ochs est étonné par la ressemblance d‘Octavian avec la soubrette.
L’entretien est interrompu par la visite tempétueuse de plusieurs personnages, le notaire, la modiste, le coiffeur, des musiciens, des intrigants et autres gens qui font partie de l’entourage de la maréchale qui, excédée par les discussions agressives du notaire et de son client, congédie tout le monde.
L’affaire des intrigants se précise :
Ochs engage Valzacchi et Annina pour obtenir un rendez-vous avec Mariandel/Octavian.
La maréchale soupire de dépit. Elle songe tristement à sa solitude et se dit que les liens disparaissent vite avec le temps : die zeit, die ist eun sonderbar’ding
ACTE 2
La scène se passe chez Mr de Faninal, père de Sophie promise par son père au baron Ochs. Le rituel de la rose se met en place dans la grande tradition de la cour d’Autriche. Le comte Octavian présente la rose d’argent à Sophie de Faninal.
Aria : mir ist die ehre widerfahren ..… ( j’ai eu l’honneur d’avoir été choisi pour vous présenter cette rose d’argent, au nom de mon cousin le baron Ochs.)
Or durant le rituel de présentation, un lien très fort s’établit : Octavian et Sophie sont attirés l’un vers l’autre.
Ochs, ulcéré, se montre grossier. Sophie en est choquée et demande à Octavian de la protéger car elle ne peut plus épouser le prétendant imposé par son père.
Octavian s’exécute en demandant à Ochs de renoncer à Sophie. Ils en viennent aux mains. Un duel les oppose. Octavian blesse Ochs qui crie au scandale. Octavian est renvoyé et Sophie est sommée d’épouser Ochs sinon c’est le couvent, menace son père.
A ce moment, un stratagème vient fléchir la colère du baron Ochs. Il reçoit un billet doux de Mariandel / Octavian lui demandant de venir à un rendez-vous.
ACTE 3
Le lieu du rendez-vous est une auberge. Le couple d’intrigants a changé de camp, bien décidé désormais à aider Octavian. Ils envoient des espions épier Ochs et Mariandel /Octavian.
Au cours du rendez-vous, Ochs éprouve un malaise. Un scandale éclate quand femme et enfants font irruption pour dévoiler le vrai visage du baron Ochs. Octavian en avertit Faninal, le père de Sophie. La maréchale arrive et dénoue l’imbroglio. Elle dit au baron de disparaître, ce qu’il fait.
La maréchale est seule avec Sophie et Octavian. Chacun comprend que la situation a changé. La maréchale bénit le couple qui chante son bonheur : ich ein traum spur nur dich (la trace d’un rêve rien que pour toi )
" C'est un rêve,
Ce n'est pas vraiment possible que nous soyons ensemble,
Ensemble pour toujours et pour l'éternité !" ( Sophie)
Une suite orchestrale est créée à partir de l’opéra. Plusieurs mises en scène ont été montées depuis la composition de Strauss en 1925 et la dernière date de 2025.
Ginette Flora
Septembre 2025




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