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"Rinaldo", un opéra de G.F. Haendel

Dernière mise à jour : 22 oct.


Rinaldo est un opéra créé en 1711 au Queens Theater de Londres par le compositeur allemand devenu sujet anglais, Georg Friedrich Haendel né en Allemagne, à Halle-sur Saale dans le royaume de Prusse en 1685 et il est mort en 1759 en Angleterre, à Westminster. Il est enterré à l'abbaye de Westminster.

 Cet opéra en trois actes est le premier de Haendel et qui comprend les plus beaux arias qu'il ait composés.

L’opéra débute par une ouverture à la française.  En musique baroque, c’est une formule mise au point par J.B. Lully, utilisée pour désigner l'introduction à une pièce de musique.

Elle est articulée sur trois sections, la première est lente, grave, solennelle, la deuxième est jouée sur un rythme  plus vif et la troisième se calque sur la première, un Da Capo, c’est à dire une répétition du sujet initial.

Cette formule est adoptée par les compositeurs français (Charpentier, Rameau, Mondonville, Couperin) et par les compositeurs européens (Purcell, Bach, Haendel, Telemann ).

Les opéras de Haendel débutent par une ouverture à la française  (lent-vif-lent). Une ouverture à la française est une ouverture conforme au goût français, en si mineur et fa majeur.

Contrairement à l’ouverture à l’italienne (rapide-lent-rapide), ce qui est donc le contraire de l’ouverture à la française.   

L'opéra s'inspire de "La Jérusalem délivrée" du Tasse ( Le Tasse, Torquato Tasso, qui est un poète italien connu pour son épopée " La Jérusalem délivrée" )


ACTE 1


L’argument traite de la prise de Jérusalem par le camp chrétien.

Le camp chrétien est  gouverné par Goffredo dont la fille Almirena aime Rinaldo, un croisé.

Le camp de Jérusalem est commandé par le roi Argante qui est épris d’Armida, la reine de Damas et elle est aussi accessoirement une magicienne intrigante qui compte sur ses pouvoirs pour parvenir à ses fins. Elle se promet de détourner Rinaldo de ses nobles devoirs et de se l’approprier. Elle enlève Almirena et la retient prisonnière dans son palais gardé par des dragons.


Les arias de l’acte 1  


 Sibilar glingui d’aletto,

C’est l’air chanté par  Argante, le roi de Jérusalem.



Cara sposa , amante cara

A la fin de l‘acte 1,  l’air  de Rinaldo est émouvant quand il s’aperçoit qu’Almirena lui a été enlevée.

 La plainte de Rinaldo.





Venti turbini, prestate

Un air aux  vocalises périlleuses.




ACTE 2


Sur le rivage, Rinaldo suit une femme qui lui promet de le conduire jusqu’à Almirena.

 Au palais d’Armida,  Almirena se lamente, c’est une douleur retenue, digne qui s’exprime sans tomber dans l’apitoiement.

Considérée comme  l’une des plus belles mélodies d’Haendel, elle est souvent utilisée par Haendel dans ses opéras. C'est une reprise d'une œuvre antérieure écrite en 1707.

Il faut se laisser prendre par la magie de l’instant où l’air tremble sur le seul passage au violon.  

Les violons se surpassent pour exprimer le désespoir d'Almiréna :


" Laisse-moi pleurer mon cruel destin

et soupirer après ma liberté .

Que la douleur brise les chaînes

de mon martyre

Ne fut-ce que par pitié !"


Particulièrement l'aria " Lascia ch'o pianga" a été reprise dans de nombreux films comme Farinelli de Corbiau ou dans le chêne de Seydoux et Charbonnier .


Argante le roi de Jérusalem  s’est épris d’Almirena. Il lui déclare son amour et lui promet la délivrance.

Armida tente d’envoûter Rinaldo qui vient d’arriver et pour ce faire, elle prend l’apparence d’Almirena.

 Argante qui survient, croit qu’il s’agit d’Almirena. Il lui promet la liberté. Armida outrée de se voir  évincée  par une rivale, reprend sa forme et se dispute avec Argante.

La détresse et le ressentiment de la magicienne Armide  sont des moments intenses.

  " Ah, crudel il pianto mio"

« Une page suprême » selon les critiques.



ACTE 3


Les sauveteurs qui sont partis à la recherche de Rinaldo ont trouvé la grotte où se trouve le magicien qui leur donne des baguettes magiques qui leur permettront de venir à bout des sortilèges jetés par Armida.

Dans le palais, Rinaldo parvient à sauver Almirena ; les esprits font disparaître Armida dans la montagne. Les sauveteurs utilisent leurs armes magiques pour anéantir le palais maléfique d’Armida. A la place apparaît Jérusalem.

Argante et Armida se réconcilient et font face à l’armée chrétienne.

Les croisés avec Rinaldo en tête remportent la bataille. Argante et Armida sont faits prisonniers puis graciés lorsqu’ils se convertissent dans la foi chrétienne.  

Rinaldo épouse Almirena. 


Rinaldo est considéré comme l’un des plus brillants des opéras baroques. .A chaque représentation, l’opéra met un point d’honneur à faire vibrer de grandes voix et à laisser libre cours au grand lyrisme baroque.

Les personnages sont centrés sur les deux couples engagés malgré eux dans les guerres de religion : Rinaldo et Almirena, Armida et Argante, se trouvent enchaînés par les affres de leur passion.

La mise en scène et les décors rendent leurs sentiments encore plus spectaculaires quand dragons, sorcières et effets magiques viennent soutenir les actions de la croisade qui oppose les belligérants. L’épopée est servie par un orchestre composé de violons, de violoncelles, de cuivres et d’un clavecin pour faire de la musique d’Haendel un grand moment d’émotion où le jaillissement des notes devient un moment d’intense communion avec les voix  emportées dans le tourbillon des grands mouvements de l’histoire.

 Haendel n’a que 26 ans quand il présente son chef d’œuvre.  

Ginette Flora

Octobre 2025

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