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La page du mélomane XXV - La marche nuptiale

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La tradition des mariages célébrés dans les églises est d’annoncer l’entrée en scène de la future mariée par une marche nuptiale solennelle qui est  reconnaissable dès qu’elle est jouée. C’est la marche nuptiale  composée par Richard Wagner.

La sortie des mariés se fait également sur une mélodie connue, celle-là plus vive et enjouée. C’est la marche nuptiale composée par Félix Mendelssohn.

Les marches nuptiales ont été un sujet constant d’intérêt pour les compositeurs et bien des musiciens ont  dans leur répertoire un air conçu pour  fêter un mariage de vive voix.

Camille Saint-Saëns, Jean Langlais, Louis Vierne et bien d’autres musiciens ont composé leurs mélodies.

Sur un ton plus intimiste, Georges Brassens évoque avec philosophie  le caractère d’une marche nuptiale dans un contexte différent de la norme coutumière : ratification d’un lien marital, témoins, rituels de l’anneau  et les mélodies d’entrée de la fiancée et  celle de la sortie des mariés.

Des artistes modernes ont revisité les marches nuptiales, du rock, du reggae, la marche nuptiale n’échappe pas aux diverses sollicitations de son temps.

Il reste la symbolique de l’œuvre. C’est l’entrée de la fiancée dans une dimension socioculturelle et dans une communion universelle. Cet aspect communique par la musique le sens de l’union entre deux êtres. La marche nuptiale est habitée par une reconnaissance universelle de l’humain, par la foi en des croyances reconductibles, comme l’amour et la paix, par l’espoir de bâtir une nouvelle génération d’hommes et de femmes.


La marche nuptiale de Richard Wagner



La marche nuptiale de Wagner exécutée par l'organiste Jonathan Scott à l'église de la ville de Bayreuth en Allemagne.





Wagner s’est inspiré d’une chanson de geste de la littérature médiévale allemande pour la composition du chœur des fiançailles. Dans Lohengrin, son opéra s’inspire des mythes médiévaux.

Il compose un chœur qui chante la marche nuptiale. Les nouveaux mariés sont conduits dans leur chambre où le rituel de la  joie et des vœux pour une union heureuse est récité par les célébrants de l’événement.  C’est le contexte de la marche nuptiale.

Il s’agit d’un opéra romantique qui s’achève dans la non-observance d’une condition édictée.  Lohengrin fait promettre à Elsa de ne jamais lui demander qui il est, ni d’où il vient.  C’est une contrainte qui  mettra fin à leur mariage car Elsa, poussée par la haine vindicative de ses détracteurs,  ne pourra pas s’empêcher de demander à Lohengrin de  déclarer son identité.

Lohengrin  quitte Elsa et repart d’où il vient non sans avoir livré son secret. Son royaume se situe  à Montsalvat où se trouve le Graal. Il est un des chevaliers du Graal.

Wagner s’empare du thème de la quête de l’absolu pour le doter d’actes concrets du devoir et de l’assistance à des personnes en danger et ainsi se rapprocher d’un concept qui ne se désagrège pas  au contact de la réalité.

L’absolu pour Wagner, c’est le Graal qui ne s’obtient pas dans le monde matériel qu’il faut pourtant traverser d’abord. Au bout de l’aventure humaine, il y a une possible union avec cet absolu qui pour être approché  a besoin d’amour.

Au Duché de Brabant, Elsa était accusée du meurtre de son frère Gottfried. Un chevalier arrive dans une nacelle tirée par un cygne, il vient la sauver, l’épouser et finalement la quitter car a-t-on besoin de connaître le nom de celui qu’on aime ?

Wagner ne répond pas à la question ni le mythe  auquel il a emprunté le sujet.  



La marche nuptiale de Félix Mendelssohn





C’est une musique de scène de la comédie « Un songe d’une nuit d’été » de Shakespeare. Cette musique était destinée à accompagner une scène de mariage dans la pièce de Shakespeare.

Ecrite pour orchestre, c’est une musique qui a été utilisée pour le film «  Le songe d’une nuit d’été », ce qui a assuré sa répercussion  médiatique.

Elle est reconnue comme étant une marche nuptiale. Des noces royales ont vu cette marche accompagner des cérémonies. En 1858, elle devient un hymne traditionnel pour célébrer des mariages.

Les deux marches nuptiales ont été adoptées par des souverains. Leur choix  a donné à cette mélodie un caractère intemporel car la musique  maintient le symbolisme de l’union dans son entièreté : gravité de l’engagement et  vigueur des consentements prononcés.

La tradition  de la robe blanche : c’est la Reine Victoria qui pour le mariage de sa fille Vicky a choisi la couleur blanche pour la robe traditionnelle de mariage.  Depuis lors,  la tradition continue : la mariée est en blanc. C’est toujours la Reine Victoria qui a choisi la marche nuptiale de Mendelssohn pour la sortie de l’église. L’Angleterre apprécie beaucoup la musique  du jeune musicien.


  Le retentissement des marches nuptiales


Il y a bien sûr des alternatives à ces marches nuptiales qui ont acquis un caractère indélébile.

C’est donc un peu de théâtre, un peu d’opéra et de musique savante qui marquent l’histoire du mariage.  L’imaginaire collectif donne  à la marche nuptiale une élégance et une marque d’intemporalité.

C’est parce qu’elle est éternelle que pour ne pas y renoncer et malgré tout suivre l’évolution des âges qu'elle est chaque fois réinventée. Elle est interprétée au piano avec des arrangements. Il existe des versions pour guitare, harpe ou quatuor à cordes. L’œuvre est également arrangée en version techno !

En définitive, chaque couple peut en faire une version. Parler de marche nuptiale, c’est avoir dans l’instant, les images de robes blanches, de traîne tenue par des demoiselles d’honneur, des lancers de fleurs ou de grains de riz,  des vœux pour celle qui recevra le bouquet de la mariée…

Des mélodies comme le « All you need is love » des Beatles ont été utilisées comme marche nuptiales.

Tous les éléments s’invitent pour faire de  la marche nuptiale un phénomène  opératique.


 Le canon de Pachelbel ou canon en ré pour violon et basse est une musique de chambre baroque qui a été composée en 1680 par le compositeur allemand Johann Pachelbel (né à Nuremberg en 1653 et mort  dans la même ville de Nuremberg  en  1706)

Pachelbel est organiste de formation et enseignant. Ses œuvres comprennent des centaines de pièces. S’il est moins connu que J.S. Bach, il est cependant très lié à la famille de Bach chez qui il est parfois hébergé. Il assure l'éducation musicale de quelques membres de la famille.  

Un canon en musique indique une forme et un procédé de composition basés sur  des mesures qui se reproduisent l’une et l’autre avec un décalage de temps.  C’est un principe contrapuntique qui est de répéter plusieurs fois la même mesure.

Le canon de Pachelbel est composé sur une structure mathématique et répétitive.

Le motif  commence en douceur et se déploie ensuite.  Son adaptabilité à avancer d’une manière lente ou d’une manière vive fait de cette mélodie harmonieuse un morceau qui  est revisité, arrangé et repris sans pour autant que l’émotion qui s’en dégage ne  perde sa force.

La mélodie  est jouée pour célébrer l’entrée de la future mariée  pas seulement dans une église mais  partout où s’organise  une cérémonie en son honneur.

C’est donc aussi une marche nuptiale.

Le morceau est devenu très populaire et a été revisité sur tous les styles avec tous les instruments. Réalisée en pizzicato ( c'est-à-dire par pincement des cordes avec les doigts et non par frottement avec l’archet ) elle connaît un succès rapide et planétaire.

N’oublions pas que c’est une pièce de musique baroque d’un compositeur peu connu qui en une seule composition voit son œuvre plébiscitée et jouée de plusieurs façons. Cette mélodie devient l’entrée la plus demandée en matière de célébration d’un mariage.

Tempo lent, tempo rapide, elle correspond aux pas de la mariée qui avance jusqu’à l’autel.


 C’est devenu la bande de son des mariages modernes ( et pourtant elle  a été composée au 17ème siècle. ) 




Ginette Flora

Novembre 2025

 

2 commentaires


Invité
il y a 5 jours

Merci GIinette ...beau voyage " C’est devenu la bande de son des mariages modernes ( et pourtant elle  a été composée au 17ème siècle. ) "surprenant et le temps peut s'etirer alors ..❤️

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Ginette Flora Amouma
Ginette Flora Amouma
il y a 5 jours
En réponse à

Oui, très étonnant cette marche comme celle de Mendelssohn qui lui aussi l'avait composée pour un opéra !

Bonne fin de soirée, chère Viviane.

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