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La page du mélomane XVIII - Vivaldi - Sovvente il sole

Dernière mise à jour : 11 sept.


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 L’aria « Sovvente il sole »

Souvent le soleil resplendit dans le ciel, Plus beau et plus agréable si un sombre nuage l'a d'abord assombri. Et la mer calme, presque sans vagues, On ne peut l'apercevoir que si une rude tempête l'a d'abord troublée.

 

«  Sovvente il sole, Souvent le soleil » est une aria baroque du XVIIIème siècle composée par Antonio Vivaldi ( 1678-1741) dans des circonstances particulières.

Vivaldi compose en 1726 une « Andromède Liberata »  qui est à mi-chemin entre une cantate et un opéra.

On le nomme plutôt un pasticcio qui est une œuvre musicale constituée d’œuvres  de différents  compositeurs qui peuvent ou non avoir travaillé ensemble, ou une adaptation d’une œuvre existante qui est libre.

Plusieurs compositeurs auraient participé à sa composition : Giovanni Porta, Tomaso Albinoni, Nicolas Porpora et Antonio Biffi …

Cependant l’aria «  Sovvente il sole «  a été entièrement composé par Vivaldi, une partition rédigée de sa main manuscrite l’authentifie et peut donc lui être attribuée (Acte II, scène 5 ).


C’est en avril 2002 que le manuscrit est découvert par le musicologue français Olivier Fourès  dans les archives du Conservatoire Benedetto Marcello de Venise.

Cette œuvre avait été composée pour célébrer le retour à Venise en 1726, après son bannissement de 14 ans, du cardinal Pietro Ottoboni, le mécène mélomane de Vivaldi.

L’aria dure une bonne dizaine de minutes et offre une ligne mélodique élégiaque de toute beauté, violon solo et contre ténor pour jouer le rôle de Persée. L’aria se déploie lentement, serre le cœur, l’émotion se dégage de l’adagio qui va s’accrocher aux fibres de nos sens.  On ne saisit  de cette aria que la voix sensuelle qui porte la mélodie. C’est une effusion musicale que le violon restitue pendant qu’une indicible et prenante mélancolie prend le dessus.

 




L’argument


Le récit s’inspire d’une légende grecque d’Andromède. C’est  une libre interprétation du destin d’Andromède, fille de Céphée, roi d’Ethiopie et de son épouse Cassiopée  qui, avant le début de l’action prétendit imprudemment que la beauté de sa fille surpassait celle des néréides (nymphes de la mer), filles de Poséidon.  

Poséidon se venge aussitôt en envoyant un monstre marin qui terrifie le pays.


Le roi Céphée, père d’Andromède consulta l’oracle d’Ammon qui lui répondit que son royaume ne pourrait être sauvé que s’il sacrifiait sa fille et la livrait, attachée à un rocher, pour être capturée par le  monstre.  Se sachant condamnée, Andromède livrée comme de la chair à canon au bord d’un rocher, s’attend à finir sa vie dévorée par un monstre marin.


Or il advint que Persée, fils de Jupiter et de Danae,  sillonna le ciel sur son cheval Pégase  et aperçut Andromède, en conçut une forte impression et la délivra du monstre en le terrifiant avec la tête de la Gorgone Méduse qu’il venait de massacrer.

 

Il tombe amoureux d’Andromède qui avoue aimer Daliso, un jeune étranger qui lui, lucide et soucieux de sa liberté, veut vivre loin des tourments de l’amour « Je ne veux pas de l’amour. »


Alors Andromède retourne vers Persée en lui disant

« Tu as déjà vaincu 2 fois, Ô Persée aimé ; tu m’as ôté les liens de mes pieds et ensuite par ton amour et ta fidélité, tu les appliques au cœur ».

 Et ils finissent par se marier.

 L’intrigue est mince et n’est émaillée que par des arias, des récitatifs longs et soporifiques (disent certains critiques ).


Personnages

Andromède, fille du roi d'Ethiopie,

Persée, héros d'origine argienne, fils de Jupiter et Danaé, Cassiopée, mère d'Andromède,

Mélissée, berger au service du roi d'Éthiopie,

Daliso, jeune homme d'origine étrangère, aimé d'Andromède. 



C'est une œuvre avec une ouverture à la française, les instruments à cordes annonçant le propos dramatique.

Les arias sont longues. D'autres arias peuvent être attribuées à Vivaldi ou à Porpora comme l'aria "Lo so, barbari fati, che perfidi, al mio ben" , ( Je sais, destins barbares, comme c'est perfide, pour mon bien) tout d'abord attribué à Vivaldi puis une étude italienne y voit la "patte" de Porpora.






Les arias de Vivaldi sont de purs joyaux, on ne s'en lasse pas.

Ginette Flora

Septembre 2025

2 commentaires


viviane parseghian
08 sept.

Très beau, en grand ... Merci Ginette ...❤️

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En réponse à

Un moment pour se laisser prendre au charme qui dure !

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