La page de Randolph, Lune

Lune d’or, l’autre veille.

Ô lune, soutiens moi en ces jours fiévreux,

Diffuse ta lumière d’origine solaire !

Debout face à la mer dont les reflets d’argent,

Brillantes écailles dessinées par le vent,

Exaltent mon regard, attisent mon désir,

J’écoute les embruns sans leurs secrets trahir.

Ô lune,

Combien de folles nuits avons-nous partagées ?

Sur les hauts pâturages avec l’ami berger.

Sous la voûte étoilée il me contait sa vie

Chaque soir le récit plus intime et précis.

Désormais mon esprit se dissipe, ma lune,

La mémoire s’efface, par le temps obscurcie.

Lampion céleste, te verrai-je encore ?

Dans l’instant c’est Dôgen * que j’entends :

“Notre vie, A quoi la comparer ? A la goutte de rosée secouée du bec de l'oiseau aquatique, où se mire le reflet de la lune.”

Notes sur le Maître Zen Eihei Dogen

* Dans la longue lignée des « éveillés », Eihei Dôgen (1200-1253) tient une place importante.

De retour d’un voyage d’études en Chine, tout en disant qu’il avait « les mains vides », il introduisit le bouddhisme zen au Japon.

Cette école (Chan en chinois), plus précisément le Soto Zen, devait se développer aux États-Unis dans les années 50 grâce au maître Shunryû Suzuki.

Le Zen arriva en Europe, à commencer par la France, en 1967, en la personne de maître Taisen Deshimaru qui, par son charisme, son enseignement, et une inaltérable volonté, implanta l’état d’esprit shikantaza, seulement s’asseoir.

Mon maître et ami Pierre C. était un disciple direct de Taisen Deshimaru.

Photo Randolph, 4 Octobre 2019 à 21 h

Ecrit en Août 2023

Randolph