La page de Randolph Les monts beethoveniens
- Ginette Flora Amouma

- 20 oct. 2023
- 12 min de lecture
Dernière mise à jour : 27 mars

RANDONNÉE SUR QUELQUES SOMMETS BEETHOVÉNIENS
I / Établissement du camp de base
C’est à une véritable randonnée, avec des passages d’escalade vers quelques hauts sommets de la musique orchestrale que je vous convie. Des sommets non seulement beethovéniens, mais de sublimes pics de la musique classique occidentale.
Le deuxième B de la trilogie Bach, Beethoven, Brahms, nous y attend.
Avant d’aborder les crêtes qui culminent au-dessus des nuages, là où siègent les neiges éternelles, établissons le camp de base, déjà bien haut placé mais moins connu que les symphonies, la Missa Solemnis en Ré Majeur op.123.
C’est la seule messe composée par Ludwig van Beethoven. Voici l’extrait d’un article de Patrice Imbaud (ResMusica) :
« Que de superlatifs n’ont-ils pas été employés pour qualifier cette Messe hors norme, composée entre 1818 et 1823, dédiée à son élève l’archiduc Rodolphe, toute entière élevée à la gloire de la musique, de l’homme et de Dieu, tous trois réunis par le maître de Bonn dans un même chef-d’œuvre incomparable, gigantesque à la fois par ses dimensions colossales comme par sa profondeur d’inspiration. Une œuvre qui mêle théâtralité et spiritualité constituant un véritable défi pour tous les chefs qui s’y sont confrontés à tel point que Furtwängler l’étudia toute sa vie mais n’osa plus la diriger après 1930… »
Wilhelm Furtwängler justement, un grand parmi les grands chefs du début du XXe siècle, très malheureusement compromis, dans une certaine mesure, avec le régime nazi. Nous le retrouverons un peu plus tard, pour quelques mouvements symphoniques. Afin de mieux approcher de l’œuvre religieuse, lisons l’extrait d’un autre article, paru dans radio-France :
« À partir de 1812, Beethoven connaît durant 5 ans l’une des périodes les plus éprouvantes de son existence, sa surdité devenant totale il doit renoncer à se produire en récital, l’immortelle bien aimée ne répond plus, après le décès de son frère il doit engager un long procès pour obtenir la tutelle de son neveu Karl, les difficultés matérielles se multiplient, et la maladie le conduit aux portes du suicide. Mais ses forces reviennent à la fin de 1817 lorsqu’il ébauche la sonate Hammerklavier, et lorsqu’il apprend quelques mois plus tard que son ami, mécène et élève, l’Archiduc Rodolphe, auquel il venait de dédier un trio, va être élevé au rang d’archevêque d’Olmütz, il se propose d’écrire une grande messe pour son intronisation, d’autant que lui, qui n’avait jamais été pratiquant, se tourne de plus en plus vers la spiritualité. Pour cela, regardant vers le passé, il se procure la Messe en si de Bach et relit les Motets de Palestrina pour les transmuter par son génie. Mais pour l’auteur du Christ au Mont des Oliviers, déjà auteur de 8 symphonies, jamais une œuvre ne lui aura demandé autant de travail et de temps. Il faudra 5 ans en effet pour que le dédicataire, bien après son élévation, reçoive enfin la partition, sur le manuscrit de laquelle le compositeur écrit en tête « ‘‘venue du cœur, puisse-t-elle retourner au cœur’’».*
Une version remarquable de la Missa Solemnis est celle de John Eliot Gardiner (1990) qui ne détrône pourtant pas l’incomparable version de Otto Klemperer (1966) dirigeant l’Orchestre Royal du Concertgebouw, avec :
Elisabeth Schwarkopf, soprano Nan Merriman, mezzo Jozsef Simandy, ténor Heinz Rehfuss, bass
Écoutons pour commencer le Kyrie de la version Gardiner, qui exprime une grande émotion
De Klemperer, l’Agnus dei, sublime, inoubliable :
II/ Montée vers le premier col – passage vers le romantisme
Nous voilà prêts pour gravir un premier col, celui qui va permettre le passage entre le classicisme de Josef Haydn et le romantisme. De façon artificielle, situons ce « pas » comme disent les montagnards entre les deux premières symphonies et la troisième.
De la très belle Première Symphonie en ut majeur op.21, nous écouterons le Scherzo du troisième mouvement, intitulé sur la partition Menuetto. Déjà, l’orchestration se démarque de ses deux prestigieux prédécesseurs, Mozart et Haydn (ce dernier fut l’un de ses professeurs). Les cuivres, comme tous les instruments à vents sont plus nombreux et structurés.
Le chef d’orchestre estonien Paavo Järrvi propose une version tout à fait honorable qui reflète l’audace potentielle du génie beethovénien.
La Deuxième Symphonie en ré majeur op. 36 présente, comme dans la précédente, des frémissements d’innovations orchestrales et structurelles. C’est une œuvre peu jouée du répertoire, elle est tout de même de grande qualité.
Nous avons l’opportunité d’entendre un extrait du premier mouvement dans une présentation de l’intégrale par le Berliner Philarmoniker, direction Sir Simon Rattle.
Nous allons franchir le pas, dans les deux sens métaphoriques, celui du groupe de randonneurs qui traverse un col pour ensuite découvrir un nouveau paysage et celui du mélomane qui va tendre les deux oreilles en direction de l’Eroica !
La dédicace de la Troisième Symphonie en mi bémol majeur op. 55 est éminemment politique, au sens noble du terme ( le grec politikos donne l’adjectif latin politicus: « relatif au gouvernement des hommes », tandis que le grec polis a donné plusieurs dérivés, dont l’adjectif politês: « de la cité, de l’État ».). Et nous savons l’attachement du compositeur aux valeurs de citoyenneté, de liberté et de fraternité.
Beethoven note en premier « Sinfonia grande, intitolata Bonaparte », il admirait en effet ce dernier qu'il considérait comme l'incarnation des idéaux de la Révolution Française. En 1804, Napoléon est sacré empereur des Français. Beethoven est furieux, il rature et note « Sinfonia eroica, composta per festeggiare il sovvenire d'un grand'uomo ». Elle est finalement dédiée à son grand mécène, le Prince de Lobkowitz.
Venons-en à l’œuvre elle-même, souvent considérée comme la première symphonie romantique. Sa durée, environ soixante minutes est remarquablement longue, à peu près le double de toutes celles de Mozart ou Haydn. Beethoven prend le temps d’exprimer un bouquet d’émotions, en particulier dans le deuxième mouvement. La marche funèbre est fréquemment jouée lors de commémorations telles que les funérailles de grands chefs d’orchestre, Arturo Toscanini, Bruno Walter, ou encore Claudio Abbado. Également à la suite des attentas du 13 novembre 2015. Cette œuvre constitua par ailleurs l’hymne commémoratif de l’attentat terroriste de Munich, massacre des athlètes israéliens lors des Jeux olympiques de 1972.
D’abord un extrait du deuxième mouvement par le Wiener Philarmoniker, dirigé par Leonard Bernstein
Le deuxième mouvement par le Berliner Philarmoniker, dirigé par Herbert von Karajan. Une référence à tous les niveaux, émotion, tempo, équilibre sonore des pupitres. (l’image est fixe, nous pouvons fermer les yeux)
III/ Premier bivouac - prenons le temps de rassembler nos forces
La Quatrième symphonie en si bémol majeur op. 30 confirme la véritable alternance entre les symphonies paires et impaires de Beethoven. Nous retrouvons l’atmosphère paisible de la deuxième, après la majesté de la troisième et avant l’intensité de la cinquième. Cette symphonie en si bémol majeur fut écrite pendant l’une des rares périodes de tranquillité du compositeur.
Nous allons écouter le 4e mouvement, magnifiquement dirigé par le maestro vénézuélien Gustavo Duhamel, qui fut un temps directeur musical de l’Opéra de Paris.
Nous voici en 1808, Ludwig van Beethoven vient d’achever la Cinquième symphonie et ut mineur op. 65, appelée Symphonie du Destin (Schindler, secrétaire, assistant et biographe de Beethoven, écrit : « L'auteur lui-même me donna la clé de ses idées, en traitant un jour à fond la question : Ainsi le destin frappe à la porte [So pocht das Schicksal an die Pforte] dit-il, en se référant aux premières notes de l′allegro. ».
Ces fameuses quatre notes ont fait couler beaucoup d’encre. Qui ne les a jamais bredouillées, toujours trop rapidement, comme dans la plupart des enregistrements, hormis ceux de Furtwängler, et peut-être de Karajan et, plus récemment, Barenboim.
Justement, Karajan, à la tête du Berliner Philarmoniker, conduit les premières mesures de ce chef d’œuvre. Un bref extrait afin de constater que la perfection orchestrale n’occulte pas l’émotion.
Nous retrouvons le chef estonien Paavo Järvi et la Deutsche Kammerphilharmonie Bremen qui nous joue le premier mouvement. Une version honorable, bien différente toutefois de la précédente.
Il m’est impossible, à défaut de la symphonie entière, de ne pas vous faire écouter le triomphal quatrième et dernier mouvement. D’autant plus qu’Herbert von Karajan nous offre les deux derniers mouvements. N’oublions pas d’écouter la musique, celle de Beethoven en particulier, avec le cœur ! Je pense bien-sûr à l’en-tête de la Missa Solemnis, citée plus haut :‘‘venue du cœur, puisse-t-elle retourner au cœur’’. *
IV/ Une corniche nous mène aisément de la 5° vers la 6°, quel merveilleux paysage !
La Sixième symphonie en fa majeur op. 68 ne déroge pas à l’alternance pair / impair, c’est la Pastorale, cet intitulé est du compositeur lui-même, plus précisément Symphonie Pastorale, ou Souvenir de la vie rustique, plutôt émotion exprimée que peinture descriptive. Beethoven est bien le premier compositeur romantique, amoureux de la nature la plus vraie, Hector Berlioz l’a très bien exprimé : « la symphonie pastorale est un étonnant paysage qui semble avoir été composé par Poussin et dessiné par Michel-Ange….C'est de la nature vraie qu'il s'agit ici ».
La sixième fut composée en même temps que la cinquième, les deux formant la double dualité de l’homme face à son destin d’une part, et face à la nature de l’autre. Je ne voudrais pas alourdir cet article, mais il me semble capital de nous imprégner du discours de Beethoven. Voici quelques notes écrites en marge de la partition ou bien des extraits de lettres :
« Plutôt expression de la sensation que peinture. Laissons à l'auditeur le soin de s'orienter.
...les titres explicatifs sont superflus; même celui qui n'a qu'une idée vague de la vie à la campagne comprendra aisément le dessein de l'auteur.
...La description est inutile; s'attacher plutôt à l'expression du sentiment qu'à la peinture musicale.
...La Symphonie Pastorale n'est pas un tableau ; on y trouve exprimées, en nuances particulières, les impressions que l'homme goûte à la campagne. »
Dans une lettre au poète Wilhelm Gerhard, c’est en ces termes que le grand Beethoven précise le domaine de la musique :
« La description d’une image appartient à la peinture. Et à cet égard le poète aussi, lui dont le domaine n’est pas aussi restreint que le mien, peut se considérer plus favorisé que ma Muse. D'autre part ma sphère s’étend plus loin en d’autres régions et notre domaine n'est pas aussi accessible. »
Après ces précieux témoignages, retrouvons Gustavo Duhamel et l’orchestre symphonique Simon bolivar pour le premier mouvement de la Pastorale (dans la partie grisée située sous la vidéo, cliquer sur Plus, accès à des liens permettant de visionner les quatre autres mouvements de cette superbe symphonie).
Retrouvons le Berliner Philarmoniker, dirigé par Simon Rattle, pour un bref extrait de sa très belle intégrale (éléments de discographie en fin d’article).
V/ Éloge de la danse – grimpons, amis, jusques aux terres vibrantes et romantiques
Une exception qui confirmerait la règle - discutable - des symphonies paires et impaires, la Septième symphonie en la majeur, op. 92. Composée en même temps que la huitième, durant la terrible retraite de Russie de l’armée napoléonienne (1811 -1812), cette œuvre est exécutée la première fois en septembre 1813, pour un concert de charité à l’intention des soldats blessés. Dirigé par le compositeur, l’orchestre de cette première est composé d’illustres musiciens tels que Mauro Giuliani, guitariste/compositeur, Ignaz Moscheles, pianiste/compositeur, Giacomo Meyerbeer, ou Antonio Salieri.
Évoquant le deuxième mouvement Allegretto, Richard Wagner écrit en 1849 : « la symphonie est l’apothéose de la danse: c'est la danse dans son essence suprême, la réalisation la plus bénie du mouvement du corps presque idéalement concentré dans le son. Beethoven dans ses œuvres a mis le corps en musique, mettant en œuvre la fusion du corps et de l'esprit ».
Écoutons l’Allegretto joué par le Wiener Philarmoniker, dirigé par Daniel Barenboim.
Je suis très heureux d’avoir trouvé un extrait de la septième dirigé par Carlos Kleiber, l’un des plus grands chef beethovéniens du vingtième siècle.
La Huitième symphonie en fa majeur op. 93 souligne particulièrement le pont que réalise Beethoven entre le classicisme et le romantisme. Sans entrer dans une analyse musicologique dont je serais incapable, on peut constater la rigueur de la forme, la juste tension de la première à la dernière note des quatre mouvements, l’intensité du dernier. (« prodigieux finale, une des pages les plus hardies de Beethoven » écrit Igor Markevitch (1912-1983), chef d’orchestre Ukrainien naturalisé Français en 1982).
Écoutons Markevitch interpréter, en dirigeant l’Orchestre Lamoureux -probablement dans les années 50 - les quatre temps de cette sublime rigueur .
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VI / Compagnons, nous sommes arrivés au pied de l’ultime sommet - la joie nous y
attend !
Neuvième symphonie en ré mineur, op. 125 de Ludwig van Beethoven
Après avoir escaladé les huit premières symphonies, nous voici devant l’œuvre majestueuse, superbe et hautement humaine qu’est, par exemple, la Neuvième symphonie en ré mineur op. 125 de Beethoven . J’écris « par exemple » car il y a tant de qualificatifs, ne serait-ce que pour la présenter ! Il y a tant à dire que je vais m’en tenir à quelques citations, puis faire humblement silence avant de vous laisser écouter les deux derniers mouvements.
« ...tout est exceptionnel dans cette symphonie avec chœurs qui représente une sorte de sublimation de l’art du compositeur. Bien sûr, sa célébrité et sa popularité doivent beaucoup au message universaliste de l’Ode à la joie de Schiller, que Beethoven semble avoir porté en lui toute sa vie, puisqu’il avait déjà projeté de le mettre en musique à l’âge de vingt-deux ans. »
« Mais cette symphonie si longuement mûrie, puisque ébauchée dès 1817 et achevée en février 1824, ne prend toute sa valeur que considérée dans l’intégralité de ses quatre vastes mouvements, seule façon de mesurer l’effort extraordinaire de création et de synthèse qu’elle représente, la grandeur incomparable de sa rhétorique, et la singularité de sa construction et de son organisation thématique, qui semblent obéir à un seul et même but : préparer l’explosion jubilatoire de l’hymne final. »
« Avec l’admirable adagio molto e cantabile, construit sur deux formes à caractère mélodique (adagio et andante moderato) étroitement imbriquées, l’élan fait place à la contemplation et à la méditation. [C’est le mouvement le plus secret et, musicalement, le plus accompli.] »
« ...le gigantesque finale est annoncé par un trait foudroyant des instruments à vent et des timbales, ouvrant sur une vaste introduction dans laquelle vont être tour à tour évoqués les mouvements antérieurs. Un dialogue saisissant s’instaure entre cordes graves et bois, que les cordes vont conclure en exposant pour la première fois le thème de l’Ode à la joie. »
...« [ « l’irruption du chœur et des voix solistes, la musique alla marcia, les dissonances, les montées vers l’aigu, les extases sur de vastes accords pianissimo, les alternances et les fusionnements de l’orchestre, la double fugue explorent toutes les sphères possibles et permettent au compositeur de s’affranchir des modèles fournis par la cantate, l’oratorio ou l’opéra. »] Tout cela, comme le souligne André Boucourechliev, au seul service de la glorification d’une idée, une idée qui, « éthique autant que musicale, dépasse le domaine de l’esthétique, pénètre dans celui de l’incantation collective : le finale de la neuvième symphonie, dans sa structure même, porte, au-delà des salles de concert, sa destinée d’hymne ».
Extraits d’un article de Michel Rusquet (© musicologie.org ) - les parties entre crochets sont de Patrick Szersnovicz (Le Monde de la Musique)
La citation finale est de André Boucourechliev (Beethoven, « Solfèges », Éditions du Seuil, 1963
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Choisir, c’est écarter. J’ai donc écarté, pour des raisons de qualité sonore, les références qu’il faut connaître (W. Furtwängler, B. Walter, H. Blomstedt, Klemperer et bien d’autres). YouTube nous propose exactement ce que je cherchais : une version équilibrée, d’une qualité musicale incontestable, des deux derniers mouvements, de plus filmée en public en 2012. Daniel Barenboim partage, dans ses engagements musicaux et civiques, les valeurs de cet hymne. Il ne fait pas l’unanimité parmi les commentateurs et les mélomanes, mais qui, de nos jours, peut la faire ?
Le texte chanté est une partie du poème de Friedrich von Schiller (Wikipedia)
Texte original allemand
Traduction française
O Freunde, nicht diese Töne! Sondern laßt uns angenehmere anstimmen und freudenvollere.
Ô amis, pas de ces accents ! Mais laissez-nous en entonner de plus agréables, Et de plus joyeux !
Freude, schöner Götterfunken Tochter aus Elysium, Wir betreten feuertrunken, Himmlische, dein Heiligtum! Deine Zauber binden wieder Was die Mode streng geteilt; Alle Menschen werden Brüder, Wo dein sanfter Flügel weilt.
Joie, belle étincelle divine, Fille de l'assemblée des dieux, Nous pénétrons, ivres de feu, Céleste, ton royaume ! Tes magies renouent Ce que les coutumes avec rigueur divisent; Tous les humains deviennent frères, Là où ta douce aile s'étend.
Wem der große Wurf gelungen, Eines Freundes Freund zu sein; Wer ein holdes Weib errungen, Mische seinen Jubel ein! Ja, wer auch nur eine Seele Sein nennt auf dem Erdenrund! Und wer's nie gekonnt, der stehle Weinend sich aus diesem Bund!
Que celui qui a su trouver la chance, D'un ami être un ami; Qui a faite sienne une femme accorte, Joigne à nous son allégresse ! Oui, même celui qui ne nomme sienne Qu'une seule âme sur tout le pourtour de la terre ! Et qui jamais ne le put, Qu'il se retire en tristesse de cette union !
Freude trinken alle Wesen An den Brüsten der Natur; Alle Guten, alle Bösen Folgen ihrer Rosenspur. Küsse gab sie uns und Reben, Einen Freund, geprüft im Tod; Wollust ward dem Wurm gegeben, und der Cherub steht vor Gott.
La joie, tous les êtres en boivent Aux seins de la nature; Tous les bons, tous les méchants, Suivent sa trace de rose. Elle nous donna les baisers et la vigne; Un ami, éprouvé jusque dans la mort; La volupté fut donnée au vermisseau, Et le Chérubin se tient devant Dieu.
Froh, wie seine Sonnen fliegen Durch des Himmels prächt'gen Plan, Laufet, Brüder, eure Bahn, Freudig, wie ein Held zum Siegen.
Joyeux comme volent ses soleils Au travers du somptueux plan du ciel, Allez, frères, votre voie, Joyeux comme héros à la victoire.
Seid umschlungen, Millionen! Diesen Kuß der ganzen Welt! Brüder, über'm Sternenzelt Muß ein lieber Vater wohnen. Ihr stürzt nieder, Millionen? Ahnest du den Schöpfer, Welt? Such' ihn über'm Sternenzelt! Über Sternen muß er wohnen.
Soyez enlacés, millions. Ce baiser de toute la terre ! Frères ! Au-dessus de la voûte étoilée Doit habiter un très cher Père. Vous fondez à terre, millions ? Pressens-tu le Créateur, monde? Cherche-le par-delà le firmament ! C'est sur les étoiles qu'il doit habiter.
Octobre 2023
Randolph




Je me sens minuscule devant un article aussi complet, c'est pourquoi il m'a fallu quelques jours pour en faire et tour et te dire : merci Randolph !
Merveilleux voyage au plus près de l'œuvre du génie Beethoven via de magnifiques interprétations ! Un plaisir de découverte chaque fois renouvelé et surtout de la beauté, non pas à revendre mais à garder précautionneusement au creux des oreilles...! ^^
Tu es incroyable, Randolph et quelle lumière tu nous donnes sur ce monde beethovien...Merci et merci " C'est sur les étoiles qu'il doit habiter " ...on y est avec toi ..Bises douces ❤️
Matin céleste d'un jour au sommet! si nous ne connaissions rien sur Beethoven, ce serait le jour où assister à une grandiose masterclasse! Merci pour ton travail complet et d'une qualité assez extraordinaire, monsieur Be...thovenlirner! belle journée