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La page de Randolph JSB, référence absolue du maître polonais


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Il n’est pas un compositeur, quelle que soit l’époque, qui, à un moment donné ou à un autre de son évolution, ne se soit penché, ou plutôt n’ait levé les yeux vers l’œuvre de Jean-Sébastien Bach (1685-1750).


En 1782, le baron van Swieten, directeur de la bibliothèque impériale, fait découvrir à Mozart deux compositeurs qui sont alors tombés dans l'oubli : Bach et Haendel. Le jeune compositeur admire d’emblée les effets musicaux créés par Haendel pour accentuer le caractère dramatique de ses œuvres. Par ailleurs, Il est fasciné par l'art du contrepoint de Bach, qui influence directement sa Grande messe en ut mineur KV. 427.

Aussitôt après, le prodigieux élève de Haydn commence une série de six quatuors dédiés à son ami et maître qui exprime avec enthousiasme son admiration.


De même, Felix Mendelssohn, en 1829, alors qu’il dirige une représentation de la Passion selon Saint Matthieu à Berlin, met à jour une véritable redécouverte, pour ne pas dire révélation, du maître de la musique baroque. Son contemporain Frédéric Chopin fait la même expérience. Je laisse la plume à Jean-Jacques Eigeldinger qui présente en 2020 la reproduction des annotations manuscrites de Chopin sur la partition du livre I des 24 Préludes et fugues du Clavier bien tempéré.

C’est au chef d’orchestre Félix Mendelssohn (1809-1847) que l’on doit la redécouverte de la musique de Bach. Il a en effet dirigé la passion selon Saint Matthieu et le monde s’est réveillé après un siècle d’oubli de la musique baroque, des chefs-d’œuvre de Bach en particulier. (On peut, d’après moi, nettement entendre l’influence de JSB sur Mendelssohn dans le deuxième mouvement, adagio, du Sextuor en ré majeur opus 110 *). Vous pouvez trouver quelques éléments supplémentaires dans la présentation d’un disque par Frédéric Cardin **.

* Mendelssohn: Piano Sextet in D Major, Op. 110 2. Adagio


https://www.youtube.com/watch?v=IKqGlg0eyV8




** https://panm360.com/records/bach-chez-les-mendelssohn/



Son presque exact contemporain Frédéric Chopin (1810-1849) ne cessa, lui aussi, de rendre hommage, à travers ses propres compositions, au Cantor de Leipzig.

Il est émouvant de parcourir les portées du premier livre du Clavier bien tempéré annotées par la main du maître polonais. Un excellent article du musicologue suisse Jean-Jacques Eigeldinger, grand spécialiste de Chopin, présente une reproduction de ces partitions ***.



La relation de Chopin avec le culte de Jean-Sébastien Bach constitue un chapitre important et fascinant de l'histoire d e la musiue, un chapitre qui attend un travail plus détaillé à la lumière de nouvelles sources et études. Comment le maître polonais, qui a vécu une période décisive dans le développement de la recherche sur Bach, a-t-il perçu le Cantor de Leipzig à différentes étapes de sa vie ? Que savait-il de cette musique, et dans quelles circonstances l’a-t-il connue ? Quelles œuvres a-t-il joué ou entendu en représentation Dans sa triple activité de compositeur, d'interprète et de pédagogue, Chopin s'est constamment tourné vers Bach comme référence suprême. Le Clavier bien tempéré serait la seule partition qu'il emporta avec lui à Majorque au cours de l'hiver 1838-39, au moment où il achevait ses 24 Préludes op.28, soit au cœur de sa carrière de musicien. de compositeur. L'influence de Bach sur le style de composition de Chopin est en effet puissante. On peut le détecter à différents niveaux tout au long de ses œuvres, de la jeune Sonate op.4 à la dernière et austère Sonate op.65 pour violoncelle. La conception essentiellement linéaire qui prédomine dans son développement des idées musicales – la conduite de voix logique et élégante – semble provenir d'un lien intime avec l'œuvre de JS Bach.

Jusqu'à présent, le rôle important joué par le Clavier bien tempéré dans l'enseignement de Chopin était connu grâce à des sources littéraires. Le document publié ici le confirme pour la première fois par une preuve vivante d'un autre genre, un enregistrement vivant, pour ainsi dire, de son enseignement.

Cette précieuse partition, conservée dans une collection privée, émane directement de Pauline Chazaren, élève de Chopin et professeur de Cosima Liszt. La partition a probablement été achetée à Lyon vers 1843 avant le séjour parisien de Pauline et a été apportée ou envoyée à Paris, où elle a été utilisée dans les leçons avec Chopin. La partition ne montre aucune trace d’interventions imputables à Pauline ou à qui que ce soit.

En feuilletant les pages de cet exemplaire du Clavier bien tempéré I, on ne peut manquer d'être frappé par la netteté avec laquelle les signes et les mots indiquant le tempo, les indications métronomiques, le phrasé, l'articulation, la dynamique, les octaves de la main gauche, etc. , ont été notés. Toutes les indications de Czerny (probablement tirées de l'édition Veuve Launer de 1843), à l'exception des doigtés, ont été copiées par Chopin. La copie systématique s'arrête après le Prélude 7, tout comme les indications sporadiques à l'encre.

Le commentaire de Georges Mathias en 1897, élève professionnel de Chopin, éclaire l'interprétation des maîtres par Chopin : "Chopin, un interprète de génie, jouait Mozart et Beethoven dans l'esprit de Chopin, et c'était très beau, voire sublime.»


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Le célèbre virtuose et compositeur Franz Liszt (1811-1886) eut avec Chopin une relation complexe, faite d’admiration réciproque, de rivalités musicales et sentimentales (George Sand et Marie d’Agoult). Liszt écrivit une série d’articles sur Chopin qui furent par la suite réunis en un livre intitulé « Chopin par Liszt ». On y rencontre la génération romantique de Paris, 1830 – Delacroix, Meyerbeer, G. Sand, Mickiewicz, Heine... Je crois me souvenir que c’est là que Balzac (1799-1850), questionné sur la virtuosité pianistique des deux musiciens, eut ces mots :

« Liszt est un démon, Chopin est un ange

Revenons à J.S. Bach. Liszt faisait scrupuleusement étudier les fugues de JSB par ses élèves, tous déjà pianistes brillants. Ce même Liszt composa à la fin de sa vie la Fugue sur le nom de BACH.

https://www.on-mag.fr/index.php/topaudio/musique/20424-cd-influences-de-bach-a-chopin



Le disque de Laurence Oldak ***, sorti en 2020 chez Klarthe, intitulé Influences, est une suite de pièces de JSB suivies de la Sonate N° 3 op. 58 de Chopin, puis, heureux choix, d’un mouvement de Carl Philpp Emmanuel Bach, le deuxième fils, appelé le Bach de Berlin.


Laurence Oldak Influences(extraits)


Bach - Partita No. 2 in C Minor, BWV 826 VI. Capriccio

Bach - Liszt- Prélude et fugue en la mineur BWV 543 I. Prélude


Chopin - Sonate No. 3 en simineur, Op. 58 - Allegro Maestoso


C.P.E. Bach - Sonate in A Major, Wq 65/32: II. Andante con tenerezza



Septembre 2023

Randolph

9 commentaires


Colette Kahn
Colette Kahn
10 nov. 2023

Même si je suis mon oreille a encore beaucoup à "écouter", merci, cher Randolph, pour cette pause musicale... oublier un instant la fureur du monde présent.

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nicole.loth
nicole.loth
27 oct. 2023

Merci de nous rappeler cette musique cher Randolph, que j'écoute toujours avec passion. Bisous musicaux.

Modifié
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berliner.randolph
berliner.randolph
28 oct. 2023
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Merci, chère Nicole.

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Hélène Cuinier
Hélène Cuinier
24 oct. 2023

ton cher petit préféré, que je te comprends... un peu, beaucoup, à la folie! bisous Randy

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berliner.randolph
berliner.randolph
28 oct. 2023
En réponse à

Moi, je ne comprends pas tout, mais merci !

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Fournier Viviane
Fournier Viviane
23 oct. 2023

Merci oui c'est banal mais c'est si vrai ! Que de découvertes encore !

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berliner.randolph
berliner.randolph
28 oct. 2023
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Merci Viviane

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Alain Derenne
Alain Derenne
23 oct. 2023

Merci pour la connaissance Randolph. et salutations de Paris.

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berliner.randolph
berliner.randolph
28 oct. 2023
En réponse à

Merci Alain, content de lire ici !

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