La page de Marcel Faure, Poésies d'Octobre 2023
- Ginette Flora Amouma

- 13 nov. 2023
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 26 janv.
10 Octobre 2023
Glisser à la surface du jour
Sur les facettes du farniente
Douce folie
Par temps de canicule
Délices de l'ombre
Et de la chaise longue
Dans la gorge
L'eau a la douceur du miel
**
Voiles sur l'eau
Mirage de marin
Perdu dans les terres
Une mouette suspendue
Au dessus d'un labour
Crée l'illusion
Avec sa marée brune
L'odeur de la fumure
Persiste sur la plaine
Mouette ou goéland
Des oiseaux de la côte
J'ignore tout des noms
Le marin silencieux
Un taiseux de première
Ne me lâchera rien
**
L'égo perdu des mecs
Intelligence artificielle
De drôles de bits
Remplacent de vieilles bites
Heureusement je n'en avais pas
Oh vieilles biques
Ne soyez pas rabat-joie
Et vous pucelles
Rien n'est perdu
Les gros cons sont toujours là
**
La nuit
Lune
Étoiles
Du superflu
Toi seule
Ta peau
Tes lèvres
Rien de plus
Lorsque tu es là
Je ne sais plus compter jusqu'à trois
**
Cherchez l'erreur
Passeur d'oxygène
L'arbre frontière
Entre la vie et la mort
La hache couperet
Les hommes ne savent pas
Qu'ils se suicident
L'enfant au cœur immense
Collectionne les feuilles
Que le sol lui offre
L'odeur du matin
Tremble de rosée
Larmes vertes
L'arbre déploie ses branches
Et l'homme sa bêtise
Sous le même soleil
**
À la frange du jour
L'aube grelotte
Saurai-je vivre
L'intensité de l'instant
Brins d'herbe
Aux larmes de rosée
En équilibre sur l'éphémère
L'infini est tout petit
Et moi coquelicot
Je saigne à chaque mot
Grelottant du stylo
Ce poème indicible
Ma journée s'étire
Aussi loin que possible
À la frange du soir
Il me reste du temps
Et je bascule heureux
Contempler les étoiles
**
L'été des plages
Avalanche de bleu
Un ciel sans talent
Rumine un désert
Adoubée par le vent
La dune avance
Grignote les terres
L'océan cravache les rives
Peaufine ses baïnes
Et masque ses courants
L'été des plages
Aimante les vacances
Et la crème solaire
Restes
Balade mouchetée d'oiseaux
À coups de bec gourmands
Ils élaguent un merisier
Et sèment leurs prochains garde-manger
Comme les vaches dans les prés
Qui se nourrissent et fument
L'abondance prochaine
D'un engrais bon marché
Nul n'a besoin de nous
Petits hommes prétentieux
Toujours dans les nuages
De nos déchets irrespirables
Bien après notre mort
Notre carte de visite
Signera nos méfaits
Et notre fin tragique
Nos restes civilisés
Personne n'en voudra
Pas assez bio les hommes
Pour nourrir la planète
**
Pour que vive encore
Le sourire des fleurs
Je n'ai que des photos
Mes vases poussiéreux
Rangés dans les placards
Pour que vivent les fleurs
Itou pour les voyages
J'évite la tourista
Avec des cartes postales
Pas d'avion pas d'otages
Chez moi je reste sage
Le monde vient à moi
**
Des mots qui me dessinent
M'amarrent à la saison
M'offrent mes racines
J'ai du noir dans les veines
Et du clic et du j'aime
Dans l'éther je voyage
Tourbillon de gomme
Mon sécateur d'enfance
Et je suis blanc tout neuf
Mets ton doigt sur ma ligne
J'explose quelques signes
J'enfle au-delà des phrases
Je suis celui qui signe
D'un cœur d'une fleur
Ou d'un pleur qui fait mal
Quand le monde agonise
Quand les hommes se haïssent
Mon dessin broie du noir
Une fente dans l'air
Ici c'est encore vert
Je respire et j'espère
Volcan ou pas
Je danse voyelles rondes
Et je me consonne X.Y.
**
Mon sac à rêves
Goinfré d'horizons
Merveilleux butin
Avec les bises des amis
Quelle richesse
**
Pleine page
Lune blanche
Écho des songes
Notes d'eau
Qui taillent le silence
En aubade
La nuit glisse
À la source de l'aube
Et s'évanouit
**
Trouvaille fleurie
L'anémone Sylvie
Illumine le sous bois
De sa fraîcheur
Fragile blancheur
Du printemps nouveau
Mon cœur respire
Clic photo
Dans mon herbier numérique
Son tremblement laiteux
Ravive les jours gris
Au gré de mes envies
**
Août beau soir d'été
Soleil en livrée rouge
Et nos yeux écarquillés
Presque la nuit sur l'horizon
L'onagre ouvre ses fleurs
Pour un bourdon émoustillé
Un vin rosé et quelques verres
Pour nourrir les voix de chansons
Odes à la douceur du soir
Un grillon câline sa belle
À la lueur des vers luisants
Étoiles de terre saisonnières
Le silence nous creuse un lit
Pour le monde fleuri des rêves
Pendant que file une comète
**
Dans la poussière du grenier
Vieux jouets d'autrefois
Innocence d'enfance
Les nuages étaient bleus
Un printemps quatre saisons
Fleurissait les années
Les étoilent parlaient
Et mon cœur débordait
D'histoires à raconter
J'avais la nonchalance
D'un promeneur tranquille
Déjouant les ornières
Mes poèmes comme autant
De petits cailloux blancs
Mais pourquoi revenir sur ses pas
Je n'ai pas de fardeau
Que le vent et les fleurs
Je suis ici je suis ailleurs
Sous un ciel noir de sang
Je traverse la nuit
Sur mes petits bonheurs
**
Belles de jardin
Rêve de rose
Tourbillon d'odeurs
Esquive nuptiale
D'un drapé de soie
Blanche ou rouge
Étreinte de pétales
Pour enflammer
Un amour débutant
Les belles de jardin
Poussant poussettes
Se rient des ombres
Et du premier cheveu blanc
Boulevard des jours
Naissent les épines
Et les nuits frissonnantes
Où pleurent les enfants
**
Un pacte
Sans calcul
Main offerte
Aube des hommes
Sans non-dits
Au dessus des barrières
Croiser les colombes
Fleurir avec tes mots
Et entrevoir l'été
Juste en touchant ta peau
Petits gestes
Grands espoirs
Pacte d'amour
**

Marcel Faure
Octobre 2023




Magnifique, surprenant, beau ...ben j'adore ...Merci de Toi, Marcel ... ta plume comme une ivresse ...toujours !
" Lorsque tu es là
Je ne sais plus compter jusqu'à trois" ❤️