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La page de Marcel Faure, Poésies d'Octobre 2023

Dernière mise à jour : 26 janv.

10 Octobre 2023


Glisser à la surface du jour


Sur les facettes du farniente

Douce folie

Par temps de canicule

Délices de l'ombre

Et de la chaise longue


Dans la gorge

L'eau a la douceur du miel


**


Voiles sur l'eau

Mirage de marin

Perdu dans les terres


Une mouette suspendue

Au dessus d'un labour

Crée l'illusion


Avec sa marée brune

L'odeur de la fumure

Persiste sur la plaine



Mouette ou goéland

Des oiseaux de la côte

J'ignore tout des noms


Le marin silencieux

Un taiseux de première

Ne me lâchera rien


**


L'égo perdu des mecs


Intelligence artificielle

De drôles de bits

Remplacent de vieilles bites


Heureusement je n'en avais pas


Oh vieilles biques

Ne soyez pas rabat-joie


Et vous pucelles

Rien n'est perdu

Les gros cons sont toujours là


**


La nuit

Lune

Étoiles

Du superflu

Toi seule

Ta peau

Tes lèvres

Rien de plus


Lorsque tu es là

Je ne sais plus compter jusqu'à trois


**


Cherchez l'erreur


Passeur d'oxygène

L'arbre frontière

Entre la vie et la mort


La hache couperet

Les hommes ne savent pas

Qu'ils se suicident


L'enfant au cœur immense

Collectionne les feuilles

Que le sol lui offre


L'odeur du matin

Tremble de rosée

Larmes vertes


L'arbre déploie ses branches

Et l'homme sa bêtise

Sous le même soleil


**


À la frange du jour

L'aube grelotte


Saurai-je vivre

L'intensité de l'instant


Brins d'herbe

Aux larmes de rosée


En équilibre sur l'éphémère

L'infini est tout petit


Et moi coquelicot

Je saigne à chaque mot


Grelottant du stylo

Ce poème indicible


Ma journée s'étire

Aussi loin que possible

À la frange du soir

Il me reste du temps


Et je bascule heureux

Contempler les étoiles

**

L'été des plages


Avalanche de bleu

Un ciel sans talent

Rumine un désert


Adoubée par le vent

La dune avance

Grignote les terres


L'océan cravache les rives

Peaufine ses baïnes

Et masque ses courants


L'été des plages

Aimante les vacances

Et la crème solaire


Restes


Balade mouchetée d'oiseaux

À coups de bec gourmands

Ils élaguent un merisier

Et sèment leurs prochains garde-manger


Comme les vaches dans les prés

Qui se nourrissent et fument

L'abondance prochaine

D'un engrais bon marché


Nul n'a besoin de nous

Petits hommes prétentieux

Toujours dans les nuages

De nos déchets irrespirables


Bien après notre mort

Notre carte de visite

Signera nos méfaits

Et notre fin tragique


Nos restes civilisés

Personne n'en voudra

Pas assez bio les hommes

Pour nourrir la planète

**

Pour que vive encore

Le sourire des fleurs

Je n'ai que des photos


Mes vases poussiéreux

Rangés dans les placards

Pour que vivent les fleurs


Itou pour les voyages

J'évite la tourista

Avec des cartes postales


Pas d'avion pas d'otages

Chez moi je reste sage

Le monde vient à moi

**


Des mots qui me dessinent

M'amarrent à la saison

M'offrent mes racines


J'ai du noir dans les veines

Et du clic et du j'aime

Dans l'éther je voyage


Tourbillon de gomme

Mon sécateur d'enfance

Et je suis blanc tout neuf


Mets ton doigt sur ma ligne

J'explose quelques signes

J'enfle au-delà des phrases


Je suis celui qui signe

D'un cœur d'une fleur

Ou d'un pleur qui fait mal


Quand le monde agonise

Quand les hommes se haïssent

Mon dessin broie du noir


Une fente dans l'air

Ici c'est encore vert

Je respire et j'espère


Volcan ou pas

Je danse voyelles rondes

Et je me consonne X.Y.


**


Mon sac à rêves

Goinfré d'horizons

Merveilleux butin


Avec les bises des amis

Quelle richesse


**


Pleine page

Lune blanche

Écho des songes


Notes d'eau

Qui taillent le silence

En aubade


La nuit glisse

À la source de l'aube

Et s'évanouit


**


Trouvaille fleurie

L'anémone Sylvie

Illumine le sous bois

De sa fraîcheur


Fragile blancheur

Du printemps nouveau

Mon cœur respire

Clic photo


Dans mon herbier numérique

Son tremblement laiteux

Ravive les jours gris

Au gré de mes envies


**


Août beau soir d'été

Soleil en livrée rouge

Et nos yeux écarquillés


Presque la nuit sur l'horizon

L'onagre ouvre ses fleurs

Pour un bourdon émoustillé


Un vin rosé et quelques verres

Pour nourrir les voix de chansons

Odes à la douceur du soir


Un grillon câline sa belle

À la lueur des vers luisants

Étoiles de terre saisonnières


Le silence nous creuse un lit

Pour le monde fleuri des rêves

Pendant que file une comète


**


Dans la poussière du grenier


Vieux jouets d'autrefois

Innocence d'enfance


Les nuages étaient bleus

Un printemps quatre saisons

Fleurissait les années


Les étoilent parlaient

Et mon cœur débordait

D'histoires à raconter


J'avais la nonchalance

D'un promeneur tranquille

Déjouant les ornières


Mes poèmes comme autant

De petits cailloux blancs

Mais pourquoi revenir sur ses pas


Je n'ai pas de fardeau

Que le vent et les fleurs

Je suis ici je suis ailleurs


Sous un ciel noir de sang

Je traverse la nuit

Sur mes petits bonheurs


**


Belles de jardin


Rêve de rose

Tourbillon d'odeurs

Esquive nuptiale

D'un drapé de soie


Blanche ou rouge

Étreinte de pétales

Pour enflammer

Un amour débutant


Les belles de jardin

Poussant poussettes

Se rient des ombres

Et du premier cheveu blanc


Boulevard des jours

Naissent les épines

Et les nuits frissonnantes

Où pleurent les enfants


**


Un pacte


Sans calcul

Main offerte

Aube des hommes


Sans non-dits

Au dessus des barrières

Croiser les colombes


Fleurir avec tes mots

Et entrevoir l'été

Juste en touchant ta peau


Petits gestes

Grands espoirs

Pacte d'amour


**

ree

Marcel Faure

Octobre 2023


1 commentaire


Fournier Viviane
Fournier Viviane
13 nov. 2023

Magnifique, surprenant, beau ...ben j'adore ...Merci de Toi, Marcel ... ta plume comme une ivresse ...toujours !

" Lorsque tu es là


Je ne sais plus compter jusqu'à trois" ❤️

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