top of page

La page de Marcel Faure Poésies Août 2023

Dernière mise à jour : 26 janv.



Les jours rebelles

Que nul poème n'éclaire

Mesurent ma tristesse


J'allume la radio

Le monde résonne en boucle

Avec des mots d'emprunt


Notes grises

Grincements électro

La musique ferraille


Bercé par l'apathie

J'écoute sans entendre

Une météo molle


Changer de station

Ou me bouger le fion

Allons voir s'il danse


Se frotter au vent

Se laver sous la pluie

Et se sécher au pré


**


Zénith


L'ombre a fui au zénith

Tisons du soleil

Sur la peau de midi


**


Célébration


C'est un mois multicolore

Un coquelicot ouvre les yeux

Et la main qui l'effleure

Délie un pétale


Plus loin le myosotis

N'oublie pas que le ciel

Est aussi bleu que lui


La matricaire parfois

Se prend pour marguerite


L'empreinte du printemps

Persiste et signe


Dans la lumière vive

Les couleurs se régalent


**


Ainsi dans la lumière

Les mots de l'âme

Sont des diamants bruts


Chargés de senteurs

Les trésors du cœur

Ont une belle allure


Et sur les lèvres

Qui les distillent

Quelle émotion


**


Une bague éphémère

Au diamant de rosée

Absorbe la lumière


**


Sertie de beauté

Dans son écrin vert

Une fleur


**


Je croque la lumière

Pour mon cœur ébloui

Résonnances célestes


**


J'appareille la nuit

Vers des aubes incertaines


Dans le silence tendre

Tes baisers se promènent

Au bord de ma conscience


Et mes doigts sur ta nuque

Pianotent des escales


Repeindre nos amours

Dans un bar à sirènes

Du bleu profond des rêves


Au centre du bonheur

L'aurore se dessine


**

Je longe la Loire

Près des berges tranquilles

L'instant libellules


Sous mes semelles s'enfuit

Un petit peuple d'insectes

Suis-je un monstre


De mon pas trop lourd

J'écrase sans vouloir

Un escargot trop lent


L'homme est si pataud

Face au monde de l'herbe

Il lui faudrait voler


Mais voler c'est l'oiseau

Qui pêche de son bec

Sa pitance de mouches


Nos empreintes terribles

S'inscrivent dans la vie

Et me tirent des larmes


**


L'autre moitié du corps

Le tien

Entre les deux

L'instant fébrile qui nous rapproche


Tout s'éclaire

Plus d'ombres sur ma vie

Nous-je

Toi-je

À l'intérieur de nous

Il fait bon


**


Matin blanc

L'horizon berce une étoile

Qui tarde à fermer l'œil


Un troupeau frileux

Se serre sous un arbre


Et moi gavé de rêves

Devant ma forêt de stylos


Sois rassuré l'oiseau

Je te dessinerai

Après le premier café


Si les muses m'enflamment

Je porterai ton chant

Au plus haut du soleil

**


L'ambassade de l'arbre

Écoute sous son ombre

Nos querelles futiles


Il suggère un baiser

Une sieste canaille

Fera le reste


Un oiseau confidence

S'en va porter parole

De l'amour retrouvé


**


Cheveux ébouriffés

Je joue l'épouvantail

Pour sauver le jardin


Furibond je m'énerve

Je crie à contre vent

Quelques noms d'oiseaux


De ceux que les enfants

Accusent oh papy

Tu as dit un gros mot


Les bougres à plumes

Font fi des invectives

Le bec rempli de graines


Puis à la verticale

S'en vont quérir ailleurs

Sans remercier d'un chant


**


À convoquer l'aurore

Au creux de mes rêves

J'attise un poème


Et c'est un chevreuil qui bondit

Un coq qui appelle

Un arbre qui s'ébroue


Sur le long chemin blanc

Des idées en maraude

Surgissent et se révèlent


Sur la trame du vent

S'inscrit une hirondelle

Et j'ai le cœur léger


Sur le souffle d'un mot

Une poignée de soleil

Éclaire la journée


**


S'arrimer au ciel

Se fondre nuage

Et convoquer la pluie


Des hommes processions

Invoquent un dieu unique

Un seul n'y suffit pas


Elles passent les nuées

Rendant le bleu béni

Des béats assoupis


**


La danse des jours et des mots

Je l'appelle poésie

Mes pieds sont en fête

Et ma tête fredonne

Un quatorze juillet

Comme un vingt quatre juin*

Lundi mardi mercredi

Jeudi vendredi samedi

Et dimanche aussi


* Fête nationale du Québec


L'évidence du ciel

Saison après saison

Enchante le printemps


À souffle que veux-tu

Un vent à la main verte

Ordonne l'avenir


Et la terre généreuse

Prépare protège et lève

D'autres générations


Un plumet délicat

Vole de ligne en ligne

Paraphant son poème


**


Pierres silencieuses

Indifférence minérale

Ou réprobation


Orgueilleuse mémoire

Qui cache son histoire

Au sein des concrétions


Ciselées de soleil

Dans les pentes escarpées

Il faut vous mériter


Si proches des lichens

Vous fomentez la vie

Dans la moindre fissure


Les saisons innombrables

Nous rendent aujourd'hui

Quelques bribes des ans


**


Parfumant ses plumes

Sous la jupe des fleurs

L'oiseau se prépare

À faire sa cour

Se lustrer à petits coups de bec

Prendre un bain dans la fontaine

Avec son chant d'amour

Que l'hiver a rodé

Il a tout prévu

Même un nid douillet

Sauf

Sauf la concurrence


**


Mémoire des pierres

Que ciselle la pluie


La chaussure glissante

Heurte leur insomnie


Quelques orties rebelles

Poussent à pierre fendre


L'horizon à distance

Agite ses attraits


Et chaque pas grignote

Un morceau de colline


Les pierres se souviendront

De l'ardeur des souliers


**


Suppliciés des tempêtes

Des arbres abattus

Racines en étalage


L'urgence de fleurir

Rassemble quelques forces

Pour sauver l'avenir


**


Coup de froid

Lames de givre

L'hiver sabre les promeneurs


Diamants de crème glacée

Les arbres ciselés

Tranchent l'espace


Glaçons de nez

Et brume de bouche

Epicent la balade


**

ree

Août 2023

Marcel Faure

1 commentaire


Fournier Viviane
Fournier Viviane
27 sept. 2023

"Plus loin le myosotis


N'oublie pas que le ciel


Est aussi bleu que lui"


Comment veux-tu résister, Marcel, c'st chaque fois à chaque ligne si riche d'émotions ...Merci de tes mots ...ils sont précieux au coeur ...❤️

J'aime
bottom of page