La page de Babeth Louisa - La porte close
- Ginette Flora Amouma

- 16 janv.
- 1 min de lecture

Il y a longtemps il y a de cela très longtemps
Elle était aperçue de loin la maison
Chaque jour la rendait plus lourde de non-dits
La faune de chaque nuit se chargeait de la retenir
La falaise engloutissait même les cris pour qu’on oublie
Des nids sur les toits pour des couvées au printemps
Des feuilles rousses en automne s'amassent
Pour vêtir les murs d’ombres et de reflets
Des sursauts de vie pour l'habiter
Cette maison assoupie aux volets clos
Au-dessus de la falaise
Mais jamais la porte ne s’ouvrait.

Le thym et le romarin séchaient dans les vasques
On les renouvelait comme on le pouvait
Quand on se veut passager et invisible
Mais qui le faisait ?
Les chambranles écroulés et le marchepied blanc de pas perdus
Parlent à bruits couverts
D'une clarté présente devant la porte

Comme la dalle d’une tombe qu’on ne soulève pas,
Quelle main n'ouvrait plus la porte vermoulue ?
On pouvait imaginer de l’or dans la poussière
Des grelots impatients dans le silence
Des brassées de feuilles insistantes sur les tuiles
On pouvait tout espérer dans l’attente intolérable
Mais pas cette panetière accrochée à la patère
Quand un jour, une âme a voulu se nourrir de peine et de pain.

Rose ou œillet rouge, la réponse florale livre encore sa rosée sur les pétales.
La grosse clé en fer, lourde de tant de rouille, avait entendu.
Pour vous qui passez, le mazet a retrouvé un peu de sa beauté accueillante d'antan.
Peintures de Babeth Louisa
Textes de Ginette Flora

Janvier 2025




La grosse clé en fer fleurie nous invite à pousser la porte du mazet qui a tant à nous raconter...
j'adore ... simplement, grandement ... pas besoin d'en dire plus ... c'est tellement beau ❤️
Réjoui ce matin d'avoir poussé cette "porte close" pour retrouver avec plaisir tout le charme de vos collaborations ! Un grand bravo à vous deux ! ^^
Grand merci Ginette pour ce récit plein de poésie et de nostalgie !