La page de Babeth Louisa - La grange au bord du Lot
- Ginette Flora Amouma

- 27 janv.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 27 janv.

Sur les rives du Lot sont alignées des granges et des maisons aux toitures particulières qui rappellent une coque de bateau renversé formant ainsi une arche voûtée qui augmente le volume des greniers et des espaces sous la soupente.
Il s’agit d’une technique inventée par Philibert Delorme (1510-1570), architecte royal ayant vécu pendant le règne d’Henri II.
Il conseilla aux maîtres d’œuvre de faire usage d’une technique de construction des toits de carène, par l’assemblage d’une charpente à petit bois de courtes planches de bois de hêtre, un arbre qui pousse sur les rives du Lot.
C’est une construction semi-circulaire qui agrandit le volume d’un grenier favorisant ainsi le stockage en grande quantité du foin fraîchement coupé.
C’est une construction qui eut un succès appréciable dans le monde rural.
Mais Delorme tomba en disgrâce après la mort d’Henri II qui l’avait pris sous son aile protectrice. Philibert Delorme eut le temps d’écrire un livre où il consigna sa technique qui pouvait être profitable au monde rural si les paysans souhaitaient travailler avec des matériaux de base sans l’introduction de quelques éléments annexes.
La région nord Occitanie
Le Lot prend sa source sur le versant nord de la Lozère, traverse Mende et finit dans la Garonne.
Le hêtre est un arbre très présent dans cette région. La technique de Delorme est adoptée par les paysans et certains se mettent à construire des granges entre Espalion jusqu’à la montée vers l’Aubrac, où des forêts de hêtres se découvrent à perte de vue. Peu à peu les paysages d’Espalion se couvrent de granges et de maisons aux toits dits « à la Philibert ».
Puis les paysages de la Lozère et de l’Aveyron attirent les regards, les maisons aux toits de carène de bateau inversé retiennent l’attention.
Les plus curieux des charpentiers s’intéressent à cette technique qui est basée sur une série d’arbalétriers formés par des planches courtes chevillées entre elles.
D’où la forme d’arche qui libère de l’espace dans les combles d’une habitation.
Cette sorte de charpente ne se fait plus. Ce sont des toitures aux rondeurs esthétiques parées de lauzes en écailles de poisson.
Elles peuvent par la suite être réaménagées pour former des toitures complexes. A St Côme, l’ancien et le nouveau se sont concertés pour revisiter les toits d’après la conception de Delorme.
C’est la richesse de la Lozère. Les constructions se font de plus en plus vers la fin du 18ème et le début du 19ème siècle. Le bois de peuplier vient suppléer au hêtre. Il est utilisé pour la souplesse de son écorce et sa facilité à se plier pour former des voussures.
Le charpentier de Mende, Pascal Brun a fait une étude sur la question et a démontré que l’usage du peuplier était plus pratique.
En Lozère, 150 maisons sont coiffées « à la Philibert », rassemblées sur les rives du Lot, du Pont Notre-Dame à Mende jusqu’à la Canourgue.
Ce type de charpente renversée est particulier du patrimoine lozérien et c’est au bord du lot qu’il est le plus représenté.
© lozere.fr / Histoire et patrimoine – Couleurs Lozère
Peinture Babeth Louisa

Texte de Ginette Flora
Janvier 2025




Merci à vous deux pour cette découverte : une région où il fait bon flâner...
C'est beau de vous deux ... toujours et tellement ❤️
Une superbe peinture qui, pour notre plus grand plaisir, amène son "Lot" d'informations ! Belle journée à vous deux, Chères Amies ! ^^
La particularité de ces toits attirent l'œil des passants. Ils ont un charme particulier et désuets.
Merci pour ce rappel