La page de Babeth Lever de soleil sur la campagne

La chandelle mouchée sur les coulées de cire

Achève sa flamme sur l’horizon voilé

Eparpille les derniers gestes de la nuit

Quelques brindilles s’extirpent des hautes brumes

Les esprits s’éclairent, la foi se renouvelle

Comme tout paraît tranquille dans la campagne

Les chênes ont repoussé les griffes obscures

Les bois ne résistent plus à la poussée de l’aube

Est-il pareil ce jour au jour qui s’est enfui

Froisse-t-il les plis de l’organdi translucide

Les songes couvrent les toits de chaume assoupi

Dans l’humide tiédeur des fines rosées

C’est un pays où l’écho n’arrive jamais

Qui fait son tour de danse sur la piste renouvelée

Entends-tu le faible soupir de la rivière

Et monter lentement la voix feutrée des pierres

Je saurai en me glissant dans l’embrasure

Qu’un autre matin guette une main ouverte

Et que passe confusément sur l’herbe verte

L’ombre de la joie qui d’un seul mot me libère

Novembre 2023

Peinture de Babeth

Ginette Flora