La page de Babeth - La crique

L’olivier devant la crique sait qu’ils viennent en robinson

Ceux qu’on appelle les gens de calanque

 S'appuyer sur son tronc rugueux, retrouver la force des titans

Porteurs des rides d’un temps qui ne vieillit pas  

Et quand il leur ouvre ses flancs béants et nus

 Il les voit se frotter  aux cristaux craquant de sable

 Se croire vêtus de peau de  garrigue

 Et s’allonger près des roches criant leur fortune

 D’être entendus  par les marchands  des vagues

 C’est comme reprendre la mélodie du monde

 Son contrepoint comme un rappel des jours perpétuels

Et l’envoi d’une ballade venue du fond des  âges

Comme le timonier à la barre des voiliers

 Ils sont à genoux pour  refaire leur célébration

Dans cette église nichée entre l’olivier et la pierre

 Quand ils se signent d’une écume de sel et d’un ciste doré

Peintures de Babeth

Texte de Ginette Flora