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La mélodie d'Orphée de C.W.Gluck

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"Orphée ramenant Eurydice "- Tableau de J.P. Corot, 1861.

Christophe Willibald Gluck, né en Bavière, est un compositeur d'opéra. En 1762, il crée "Orphée et Eurydice".




Le sujet tient dans un seul thème : l'amour perdu, retrouvé puis reperdu ... puis retrouvé modulant sur un thème universel et récurrent qu'on explore encore. Depuis le fond des âges, on va loin chercher à percer son mystère.

Mais ici, tous, anges, même furies et ombres succombent au chagrin exprimé par un chant qu'une flûte accompagnée de violons et de violoncelles rend plus sensible au coeur.

Le mythe rapporte que nul ne résistait à la lyre d'Orphée qui raconte sa détresse et comment il parvient à obtenir l'appui des dieux pour descendre aux Enfers reprendre Eurydice qui le supplie de la laisser voir son visage, ce qu'il fait et la perd, la condition étant de ne pas se retourner sur elle avant d'avoir franchi la sortie.

Emus par la tristesse d'Orphée, les dieux sont magnanimes et devant le terrible cri d'amour d'Orphée, à l'acte III :

" Che faro senza Euridice", lui rendent Eurydice.


Il faut se laisser aller à écouter toute la mélodie pour comprendre que l'expression de la sensibilité lyrique prend le pas sur une banale action dramatique.

Gluck franchit un pont, va plus loin que ses pairs et mène l'opéra seria vers l'opéra lyrique du grand âge romantique.





Le morceau est si expressif qu'il est illustré par différents instrumentistes ou solistes ou ensembles musicaux en dehors du contexte opératique : une flûte pour exprimer la douleur, le vif chagrin, son ostinato poignant puis le vibrato des violons qui apportent une tonalité de réconfort et le gémissement final d'une flûte réfugiée dans des accords discrets.

En quatre minutes, la mélodie s'ouvre d'abord sur un menuet lent en fa majeur suivi d'un air bouleversant en ré mineur et revient sur un menuet, l'alternance des trois mouvements engendrant la plus sublime des poésies.

C'est un air placé au centre de l'action qui ponctue le point le plus haut du drame, le climax.


Sous l'archet de Ginette Neveu, la violoniste trop tôt disparue, voici une autre interprétation à fendre le coeur.




Connu sous le nom de " La mélodie d'Orphée ", titrée " Le ballet des ombres heureuses" dans l'opéra, l'air a été transcrit pour piano, arrangé par des interprètes désireux d'apporter leur contribution à une œuvre qui interpelle nos sens.

Mais la mélodie de Gluck a été conçue pour le son grave et nostalgique que rend une flûte, c'est une voix qui se prête à l'expression de la douleur et du chagrin, de la tristesse et du frémissement de discrets soupirs.


Cette mélodie figure dans le film de 1960 " Le testament d'Orphée " de Jean Cocteau.




Une interprétation de la mélodie parmi d'autres.



Et ci-dessous, le chant des furies qui veulent empêcher Orphée de descendre aux Enfers mais la mélodie d'Orphée les tiennent captivées. ce qui permet à Orphée d'entrer dans le royaume des morts.




Ginette Flora

Avril 2024

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2 commentaires


Magnifique explication, Ginette ... je suis mal apprivoisée à tout cela et tu m'as emmenée ... Merci .... c'est beau !❤️

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J'en suis bien contente, Viviane .

Je sais que tu aimes lire et écouter. Alors , chaque fois que je trouve quelque chose , je partage à travers un article qui me libère .

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