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La fête des artistes - Juin 2025

Dernière mise à jour : 13 août

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Affiche inspirée de l’œuvre de Fernand Léger dont on fête l’héritage. Il y a 70 ans, le peintre, qui habitait Gif,  décédait et laissait à la ville une importante présence artistique.


Il faut passer devant la grille du château où une affiche polychrome nous signale la fête des artistes de cette année. Ni calèches ni automobiles, un seul dais monté sur la pelouse, presque caché par la paisible verdure des lieux.  Passer devant la révérence des  chênes  jette un hologramme sur l'herbe fraîchement tondue et sur les pavés laissés aux embruns du temps. Habitués aux concerts et aux festivités, le jardin du domaine seigneurial a entendu glisser fantaisies et variations sur les rides de son étang. Ses végétaux s’élancent vers l’azur, ses fleurs, ses roses s’épanouissent sur une aria qui s’énamoure dans l’air et  son potager toujours labouré à l’identique a gardé son image d’antan.

 

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Le jardinier, sur les désirs des dames du lieu, met un point d’honneur pour cultiver  les mêmes légumes, poireaux, carottes et tomates, salades et potirons viennent enrichir les cuisines. Sur le banc de pierre, on devine les belles dames dans leurs longues jupes.

Les arbres du parc sont d’une diversité remarquable. Outre les sapins et les cèdres, les chênes et les saules pleureurs, le ptérocarya du Caucase a fière allure dans les allées.

C’est le jardinier du roi Louis XVI qui introduisit le ptérocarya du Caucase  vers 1780, une essence rare.  


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On retrouve maintenant dans les salles du château, l’esprit  du salon de Juliette Adam, la célébrité de la commune qui attira les artistes de son temps, musiciens, écrivains, peintres et autres magiciens des mots et des notes. La dame  avait les clés de toutes les fugues, vivait des ballades et des menuets.  

  

Une stèle se dresse à l’entrée du domaine nous expliquant l’histoire du château.

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Belleville est à l’origine le nom d’un fief comprenant une ferme et une maison seigneuriale. En 1634, le propriétaire est Gilles de Trapu, procureur du Châtelet et bourgeois de Paris.

La bâtisse est agrandie au XVIIIème siècle par son propriétaire Pierre Juvenal Gallois selon un plan orthogonal et prend le nom de château en 1774.

Le domaine traverse la période révolutionnaire sans dommage, le châtelain, Jacques Julien Devin de Belleville, affichant sa loyauté à la République.

Au XIXème siècle sont construites les deux ailes qui encadrent, avec le pavillon central, la cour d’honneur. Le château s’agrandit et apparaît alors tel que nous le connaissons aujourd’hui. Il côtoie encore la ferme voisine.

En 1833, l’ensemble est vendu au comte Edouard de Chambray qui fait construire en 1855 une nouvelle ferme. Le château est alors dégagé, de nouveaux communs sont construits, le parc est aménagé. À partir de cette date, le domaine sera progressivement morcelé. Le château est vendu en 1888 à un banquier espagnol, Yvo Bosch. À partir de 1919, les bois sont vendus puis lotis à l’endroit de l’actuel quartier de Belleville, tandis que s’installe au château une école agricole et ménagère réputée dirigée par la nouvelle propriétaire des lieux, Léontine Thome.

Situé sur le territoire de Gometz-la-Ville, le château et son parc sont acquis par la commune de Gif en 1976. Il devient un lieu de rencontre incontournable pour la vie culturelle et associative giffoise.


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Le grand salon

 Il est ouvert aux peintres de la région. Karine Langevin, Marie-Dominique Willemot, Aurélie Bequet et les artistes de l’Ademaid de l’Yvette  exposent leurs toiles, de superbes créations  aux couleurs profondes.

Les peintres trouvent dans les paysages de la vallée de Chevreuse,  une lumière et un monde végétal propres à  soutenir leur imaginaire.


Aurélie Bequet présente des tableaux où les bouquets de fleurs semblent jaillir des prairies. Elle fait également une démonstration de son travail, acrylique sur toile et minutieuse marche des couleurs sur des fleurs en pleine éclosion  devant le regard ébloui  des visiteurs. 

Des compositions florales qui retiennent l'attention.


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L’association Ademaid

L’originalité de l’évènement est d’avoir exposé les œuvres de l’association Ademaid de l’Yvette. C’est une entreprise qui propose des services d’aide à domicile pour les personnes qui perdent peu à peu leur motricité ou qui sont en situation d’handicap. L’association aide à les maintenir dans le  cadre familier de leur domicile par des services ciblés : portage des repas, accompagnement à l’extérieur, réalisation des démarches administratives, aide aux menus travaux quotidiens…

Une équipe d’aides soignantes assure les soins à domicile sur prescription médicale. L’association touche à un grand nombre de services dispensés à tous les niveaux de la vie sociale et familiale et dans le souci toujours très attentif de faire reculer la solitude. 


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Le petit salon

Le petit salon accueille outre les ateliers de céramique et de gravure, l’atelier de modelage de Fanny Guilbaud qui accueille les visiteurs dans son domaine féerique où la nature ouvre ses fourrés, ses massifs  et ses buissons.  De bien curieux animaux sortent  de leur tanière et la magicienne des bois donne vie à son univers. C’est une  stupéfiante reconstitution des nos contes d’enfant.


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Fanny et sa forêt enchantée ! A travers la fenêtre, les arbres du parc se penchent pour visiter les nouveaux partenaires !

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Aux étages supérieurs

 On y rencontre d’autres artistes maniant leur pinceau et leur crayon avec brio.


Laila Abarda Gauthier expose des toiles abstraites. L’abstraction devient réflexion devant les sursauts de l’âme mangeuse de souvenirs et de poésie. L’artiste, ancienne élève des Beaux Arts en design d’intérieur, présente des toiles abstraites selon une technique du grattage ou lavage de la toile.

Dans un décor contrasté qui semble montrer un chaos, le regard peut extraire une pensée, une harmonie dans les sujets cachés par la superposition des lignes croisées et des couleurs de sienne brûlée.


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Myung Hee Lee, d’origine coréenne ensauvage le  vert émeraude et le monde végétal révèle sa puissante poésie.

Le beau éclaire son tableau printanier et l’automne a des ocres et des rousseurs qui cheminent dans les sentiers de la mélancolie et du mystère.  


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L’atelier Fleurs et Japon

présente ses créations. L’ikébana est un art particulier  où l’agencement des fleurs dans un support raconte un sentiment, une histoire que le parfum des fleurs diffuse  subtilement dans l’atmosphère.


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 Le parc et ses chênes


En sortant du château, j’ai été attirée par l’atelier de sculpture sur pierre. Trois sculpteurs occupent l’endroit situé dans les anciennes dépendances de la ferme médiévale.


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Les sculpteurs  utilisent des blocs de calcaire qu’ils modèlent selon un schéma configuré. Mais quels sont donc les instruments qui les accompagnent dans leur travail de décollement de la pierre pour en faire des modèles saisissant de réalisme ?

Par ici, on croit voir le violoniste de Chagall. Par là, on surprend un travail inachevé mais déjà la figure du musicien grattant les cordes de sa guitare surgit de la pierre.  


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La musique vient aussi de la pierre !


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Et des animaux, des oiseaux, un héron au long cou, un tanagra, une Néfertiti  ou l’éternelle fusion des êtres qui s’aiment, des sujets intemporels !  

Ils m’apprirent les gestes, me montrèrent la tenue de la main droite qui va frapper de manière régulière le rifloir maintenu dans la main gauche et qui suit l’émiettement de la pierre.

Quand je pris la masse, c’est ma main, c’est mon bras  qui a ployé comme sous le poids de toute l’emprise du sujet à développer !

La masse ou le maillet est très lourde, c’est avec elle qu’on frappe la râpe ou le rifloir qui décolle les éclats du calcaire. L’artiste donne des coups cadencés, il cogne, il abat, il pilonne, il ébrèche avec son outil.

Si on reste longtemps devant le  travail du sculpteur, on s’aperçoit qu’on est envahi par une suite de sons vibrionnants, ce sont eux qui vont tisser le secret message de la pierre sculptée.

 

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 Ginette Flora

Juin 2025

4 commentaires


Alice
20 juin

Magnifique palette de talents divers !

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Je suis toujours fascinée par la présentation des divers talents et chaque année, je découvre quelque chose de surprenant !

Belle journée à toi, chère Alice.

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Un superbe endroit pour célébré la fête des artistes. Un écrin pour toutes ces oeuvres !

Merci Ginette pour cette découverte. Belle journée à toi...

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Merci beaucoup, Nicole. C'est vrai qu'en ce jour, les artistes étaient gâtés ! Il faisait beau, juste ce qu'il fallait pour apprécier le passage d'un temps que l'oubli ne peut emporter !

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