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Gabriel Fauré ou la douce mélodie

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© jpc.de- Gabriel Fauré


Né en 1845, dans l’Ariège en région Occitanie, c’est un compositeur français, organiste et pianiste et déjà dans son jeune âge fasciné par l’harmonium.

A l’âge de 9 ans, il est envoyé dans une école musicale religieuse à Paris  pour y parfaire des études en musique dans le but de devenir un organiste et un maître de chapelle. Après plus d’une dizaine d’années de travail à l’Ecole Niedermayer, il en sort diplômé et couronné de trois prix  de piano, de composition et d’harmonie.

Il est engagé comme organiste à l’église de la Madeleine à Paris. Il entreprend de nombreux voyages en Europe. Il a ainsi l’occasion de côtoyer les grands maîtres de la musique romantique ( entre autres, Liszt, Wagner… )

Suite à des déboires sentimentaux, son humeur s’attriste. Dépression ou spleen ? Il trouve dans la musique un exutoire et un moyen de tenir en laisse sa mélancolie. Pour subvenir aux besoins de sa famille, il continue d’assurer sa charge à l’église de la Madeleine et donne des leçons de piano.

Il commence faire connaître se compositions : « Après un rêve »




"Après un rêve " est la première pièce d'un ensemble de trois pièces, opus7, publiées sous le titre de trois mélodies : Après un rêve, Hymne, Barcarolle, composées par Gabriel Fauré entre 1870 et 1877.

Le poème " Après un rêve " est l'œuvre d'un auteur italien anonyme et a été librement adapté par le poète Romain Bussine, un poète, d'abord chanteur à l'Opéra de Paris puis nommé au Conservatoire comme professeur de chant français.

Il se lie d'amitié avec Gabriel Fauré qui met en musique ses poèmes dont " Après un rêve".

Après un rêve


Dans un sommeil que charmait ton image

Je rêvais le bonheur, ardent mirage.

Tes yeux étaient plus doux, ta voix pure et sonore

Tu rayonnais comme un ciel éclairé par l’aurore.

Tu m’appelais, et je quittais la terre

Pour m’enfuir avec toi vers la lumière.

Les cieux pour nous entrouvraient leurs nues,

Splendeurs inconnues, lueurs divines entrevues

Hélas ! Hélas, triste réveil des songes !

Je t’appelle, ô nuit, rends-moi tes mensonges.

Reviens, reviens radieuse,

Reviens, ô nuit mystérieuse !

— Romain Bussine

C'est l'histoire de deux amants qui s'embarquent pour un voyage imaginaire dans les étoiles vers un idéal de beauté et de pureté. La mélodie s'achève par un retour vers la réalité plate et mélancolique. C'est une pièce aux accents romantiques, le titre à lui seul suggère un univers réaliste dans lequel on bascule après avoir goûté à quelques instants de félicité.


et  l' Elégie 

 

 

Charles Koechlin, son biographe, dit que

" depuis Chopin, personne n'a su mieux que Fauré exprimer " la pénombre et la mélancolie des soirs, la clarté lunaire, les ténèbres de la nuit."
( Extrait de l'article " l'émotion humaine " de Léo-Pol Morin, Musique, Montréal, Beauchemin , 1946 )

Ses œuvres et sa musique


 De son œuvre sacrée, on retient son libera me, requiem

« Libera me »

Composé en 1877 par Gabriel Fauré, maître de chœur à la Madeleine, le "Libera me" est considéré comme un petit requiem. Il a été joué pour la première fois à l'Eglise de la Madeleine à Paris, la messe du bout de l'an pour la messe des morts.

Une version pour orchestre symphonique est présentée en 1900 au Palais du Trocadéro. L'idée principale de l'œuvre est la confiance dans le repos éternel. Il a été exécuté aux obsèques de Gabriel Fauré en 1924. L'œuvre, par la suite, fut connue et largement diffusée. La structure de l'œuvre est partagée en sept parties et l'ensemble a une durée de  trente minutes.

Le " Libera me" est la sixième partie. L'œuvre de Fauré ne ressemble à aucun requiem de l'époque.

LIBERA ME



 


Fauré compose beaucoup de mélodies pour piano. En 1896, il est nommé organiste en chef à l’église de la Madeleine, maître de chapelle et succède à Jules Massenet comme professeur de composition au Conservatoire de Paris.  Il  enseigne  à de futurs illustres compositeurs, entre autres Nadia Boulanger, Maurice Ravel …

Sa réputation grandit alors que les premiers effets  de sa surdité en 1903 ne l’empêchent cependant pas de poursuivre sa carrière.

Peu à peu il réduit sa production à mesure que son handicap l’épuise. Il est réformé lors de la grande guerre et meurt d’une pneumonie en 1924 à Paris.

Entre 1870 et 1877, il a composé une centaine de mélodies. Il aime composer une musique de chambre et de salon en privilégiant les instruments à cordes et le piano. Il écrit quelques pièces orchestrales comme Pelléas et Mélisande.

Sa musique est intimiste, exigeante en matière de pureté. On est loin des grands effets dramatiques familiers de Wagner, Debussy et Stravinsky même si Gabriel Fauré se laisse aller à un éclat dans son morceau «  Fantaisie ».


A la fin de sa vie, son œuvre musicale confine à l’ascétisme. Sa musique est le fruit  de sa culture imprégnée d’enseignement religieux et l’ouverture au romantisme de son époque. Ses nombreuses mélodies suivent cette technique de composition comme les Nocturnes et les Barcarolles.


En 1887, il compose Pavane. C'est une des mélodies les plus célèbres de la musique classique. C’est une œuvre pour orchestre symphonique que Fauré élargit avec un chœur.



C'est une mélodie qui se retient facilement. Le ton triste et mélancolique souligne le lent envoûtement de l'attraction exercée par l'amour, l'intrusion de la raison et l'abandon de ce qui ne fut qu'un rêve.

Gabriel Fauré a beaucoup composé pour le piano et son registre est celui de la douceur et de l'intimité. L'œuvre " Pavane" est dédiée à la comtesse Elisabeth Greffulhe, celle que Fauré appelait " Madame ma Fée".

C'était une des personnalités de la Belle Epoque quand on faisait salon et que se côtoyaient tous les artistes en vogue. A sa demande, il ajoute une partie pour chœur mixte, à volonté, sur un texte d'un cousin qu'elle lui présente. La comtesse issue d'une famille de mélomanes, est passionnée de littérature, de peinture, de poésie et de musique.

Fauré, subjugué, lui dédie un portrait musical.


L'œuvre et ses résonances


La mélodie "Pavane" a été reprise dans des films et utilisée par des publicités à la télévision. Il y a eu beaucoup d'adaptations au cinéma, dans divers genres de musique, du jazz ( Bill Evans ), rock, variété....

Dernièrement, Crémaine Booker, musicien de concert, enregistre douze parties de la mélodie au violoncelle.

La pavane , quant à elle, est une danse de cour, répandue au 16ème et 17ème siècle.

L'origine du terme reste partagée. Elle évoque la ville de Padoue ou le mot espagnol "pavo" qui veut dure "paon".

D'un rythme binaire, lent, elle disparaît mais la forme musicale demeure jusqu'en 1660.

Au début du 20ème siècle, elle réapparaît sous forme de pièces musicales reprenant le titre de Pavane et interprétée de façon lente et mélancolique.

- en 1887, Pavane de Gabriel Fauré

- en 1899, Pavane pour une Infante défunte de Maurice Ravel

- en 1930, Pavane de Vaughan Williams dans "Job"

Son écoute est toujours source d'une cascade d'émotion. C’est la lente montée de l'émotion qui est admirable.


Trois périodes se distinguent dans  l’évolution de la musique de Gabriel Fauré et la maturité de son inspiration.

-          Jusqu’en 1890, c’est une musique de facture classique  telle que l’on entend  dans « Après un rêve »,  « Elégie », « Pavane ».

-           Puis de 1891 à 1900, le compositeur  a des audaces comme dans « Les mélodies de Venise »  ou « Shylock ».

-           A la fin de sa vie, le compositeur atteint un dépouillement absolu. Il semble dire que  sa quête s’achève, le point lumineux aperçu, il en a trouvé l’essence qui l’apaise.  Cette phase ultime a-t-elle été bien comprise ? Il faut y voir un aboutissement, la fin d’un long voyage.

 Sérénade op 98 a été composée en 1908




Ginette Flora

Août 2025

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